mercredi 10 mai 2023

VINCE CONVERSE - "One Step Ahead" (1999), by Bruno

Vince "la classe" Converse
     Vince Converse est un jeune guitariste Texan, qui semble avoir fait son éducation à l'écoute des icônes de la Stratocaster, tels Hendrix (il s'affiche même avec une Fender Stratocaster pour gaucher, avec les cordes à l'envers, pour droitier...), Stevie Ray Vaughan, Eddie Hazel, Clapton, Robin Trower (dont il a repris un de ses titres avec son précédent groupe), Buddy Guy. Du moins c'est l'impression qui s'en dégage à l'écoute de son jeu, auxquels on pourrait rajouter Lucky Peterson et feu-Bill Perry. 

     Précédemment membre du regretté Sunset Heights (albums fortement conseillés, en particulier "Texas Tea" 👉 lien), Vince a préféré voler de ses propres ailes, apparemment pour enrichir son Blues-Rock Texan aux parfums « Creamiens », de touches funky héritées de la maison Stax, mais également de Funkadelic (sans psychédélisme ou folie propre à ce groupe), pouvant également parfois évoquer quelque peu l'orchestration d'Albert Collins telle qu'on la retrouve sur les albums « Don't Lose Your Cool » et « Cold Snap ».     Les cuivres des Uptown Horns apportent beaucoup à cette orientation. La Stratocaster de Vince s'habille, en gardant un son de base clean, de multiples effets « vintage » : un peu fuzz modérée, voire d'overdrive naturelle, et pas mal de wah-wah, de phaser et d'Univibe (ou rotovibe). Avec quelques incursions pertinentes, cinglantes sans être agressives, de slide cinglantes. Un jeu mesuré, précis et fluide. Jamais démonstratif, encore moins hors-sujet, toujours la phrase juste, même sur le long slow-blues "Recession Blues" affichant plus de sept minutes. Quant au chant, bien qu'étant indéniablement « blanc », il ne sonne pas moins totalement Blues ; un peu laconique, nonchalant, légèrement déclamatoire, entre un Robben Ford plus viril, une pincée de Noah Hunt en moins profond (chanteur du Kenny Wayne Shepherd Band), et une bonne dose de Jack Bruce.
       Certains titres pourraient être un mixage étrange, mais réussi, entre Smokin' Joe Kubeck (période Bullseyes), Stevie Ray Vaughan, Lucky Peterson, Albert Collins, Albert King, Jonny Lang et Eddie Hazel. Vince se fend de cinq reprises : une de Lowell Fulson avec « Sleeper », une de B.B. King avec « Recession Blues », une du White Trash's d'Edgar Winter, « Give It Everything You've got », une, chose remarquable, du Gun d'Adrian Gurvitz/Curtis avec le tonitruant « Down Yourself In The River » , dans une version très proche de celle figurant sur l'album « Gunsight », si ce n'est que là où Adrian Curtis s'arrêtait, Vince, lui, continue sur la lancée pour d'épiques chorus en slide joués sur un Dobro. Et enfin, une version acoustique et racée du célèbre « I Ain't Superstitious » de Willie Dixon. Des reprises provenant d'horizons divers, avec comme fil conducteur le Blues, qui démontre l'étendue de la culture musicale de Vince. 
La production de Sir Eddie Kramer est d'une clarté, d'une limpidité, à toute épreuve. Même lorsqu'il y a une accumulation, de pistes, d'instruments, d'effets divers (comme sur les "Snafu", "She Thing" et "Give It Everything You've Got"), aucun instrument ne couvre les autres ; tout est parfaitement équilibré, même lors des superbes envolées de chorus inspirés.
      Pete Brown, parolier-poète devenu célèbre dès lors qu'il signa quelques titres pour Cream et Jack Bruce, déjà impliqué au « Texas Tea » de Sunset Heights, participe ici à l'écriture de deux titres : le funky nonchalant « Someone », et le mélancolique et magnifique de pureté « Lonesome » (entre le premier Chris Withley et Eric Bibb). 
  
      Un disque, qui, tout en se basant sur une certaine tradition, les gammes et la structure des compositions restants fidèles au Blues, apporte une certaine fraîcheur, relativement innovante et originale en s'ouvrant largement au Funk. Il n'y a rien de poussiéreux. Un disque qui n'a pas pris une ride (enregistré en HDCD). Ce premier album solo a parfois été baptisé "1915" (probablement qu'il s'agit de la première édition texane), conformément à ce qu'on peut voir en arrière plan. Cela en hommage à Muddy Waters, "1915" étant la l'année de naissance de McKinley Morganfield. 
 Hélas, depuis 1999, exception faîte de la récente réalisation en duo acoustique, avec un certain Michael Hornbuckle, il n'y a plus eu aucune production studio de ce talentueux guitariste, qui devrait pourtant faire office d'étoile filante, autour de la planète. Il y a eu en 2009, un DVD d'un concert de 2007 - hommage aux trois Kings -, regroupant Vince, Jon Paris, Nathaniel Peterson (ex-Savoy Brown) et le suédois Clas Yngstrom. Bien plus récemment, Converse a réalisé un savoureux "Vince Converse and Friends" où l'on retrouve Sarry Schorr, Roger Earl (Foghat), Tommy Mandel, Buddy Whittington, Nathaniel Peterson. Malheureusement, déniché cet album s'avère être une quête irréalisable.

 




🎼🌟
Article lié (lien) :   👉   SUNSET HEIGHTS " Texas Tea "  (1994)

9 commentaires:

  1. Salut! J'écoute en ce moment le "Texas Tea" de Sunset Heights, absolument renversant! Le fantôme de SRV plane en permanence! surtout sur les slow-blues!Je possède également le Live et le dernier du groupe , sans Vince Converse certes mais très bon quand même. Et donc à la lecture de comm ci-dessus je me dis que je vais faire connaissance sans tarder avec ce "One step ahead"! Amicalement

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  2. Yo JPG. Effectivement, les trois disques de Sunset Heights sont de bonne qualité ; le 1er restant le meilleur.
    Ce "One Step Ahead", d'orientation plus funk, est à mon sens une perle. Un disque rare où les interventions à la guitare, bien qu'assez nombreuses, ne sont jamais gratuites ou étouffantes.
    Je garde toujours l'espoir d'un nouveau Vince Converse, en solo ou avec une reformation de Sunset Heights.

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  3. Pourquoi feu Bill Perry et pas feu Lucky Peterson ? Y en a un qui est plus mort que l'autre ?

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  4. Le com date de 2012 et Peterson était toujours vivant......On pourrait aussi dire dorénavant feu Smokin' Joe Kubek ! ( la disparition de Smokin' Joe a laissé un trou béant dans le monde du blues-rock!) Ceci dit on ne le répètera jamais assez , le "Texas tea" de Sunset Heights c'est de la dynamite!

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  5. Pertinent 😁 Effectivement, c'est une réédition d'un vieil article. Repêché,- mais pas suffisamment dépoussiéré -, pour subvenir à une défaillance (en fait, ça fait des années que j'attends une augmentation. En vain. J'ai fait grève. En vain).

    [Concernant Lucky Peterson, le blog avait écrit une bafouille pour lui rendre hommage]

    Quant à Smokin' Joe Kubek, excellent guitariste de Blues-rock, personnellement je n'irai pas jusqu'à parler de trou béant laissé par son absence parce que ses dernières productions témoignent d'une nette baisse d'intensité ; même si sur la dernière il y a quelques délectables sursauts.
    Par contre, si on se réfère à sa riche discographie des années 90, avec ou sans Bnois King, celle de la période "Bullseye Blues Records", y'a pas à tortiller : c'est d'la bombe. 😁

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    1. Sans doute ais je été un peu excessif dans mes propos concernant Smokin' Joe ! Quoiqu'il en soit je suis tout à fait d'accord avec toi c'est la période "Bulleye " la plus flamboyante avec " Texas cadillac" et " Cryin' for the moon " entre autre. j'aime bien les deux premiers de chez Blind Pig " Roadhouse Research" et "Show me the money" .

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  6. Je me suis renseigné en haut lieu, la DRH a bien reçu une demande d'augmentation au nom de Bruno, en avril 2018, mais elle n'était pas tamponnée.

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    1. ça sent la magouille et le détournement... mais où est passé l'argent !?
      Pat a un nouveau gilet Levis couvert de badges et de patches collectors, il s'est aussi offert les tiags blanches de Lemmy, Claude un buste de Beethoven et des enceintes maosses costauds de 35,83 kg., et Luc squatte la salle de réunion qu'il a fait équiper en salle de cinéma avec écran convexe, projecteur high-tech et sono à faire lézarder le béton, en prenant bien soin de changer les serrures. On l'aurait maintes fois aperçu le soir s'y rendre en charmante compagnie ( et rarement avec la même...). C'est pour s'avancer dans son travail qu'il aurait dit à la conciergerie...
      C'est louche

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  7. "Bonjour, la direction des ressources humaines est momentanément fermée pour cause de travaux de peinture, veuillez nous rappeler ultérieurement, hélas, ce répondeur ne prend pas de message..."

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