jeudi 22 juillet 2010

THE BLACK CROWES- Freak'n'roll into the fog (2005) par Luc B.





- Bonjour toi, comment t’appelles-tu ?
- Luc B
- Lukebé ? C’est un joli prénom ça… et quel âge as-tu ?
- 43 ans
- Ooooohhh, mais tu fais grand pour ton âge, et déjà de la barbe ! Tu es venu seul ?
- Naaannn
- Alors qui t’accompagne ? Montre-moi…
- Ben là y’a Philou, le vieux, et pis là, c’est Rockin’ …
- Celui avec la caméra ?
- Euh, non, c’est un pack de six…
- Tu sais quoi, Lukebé ? Ils sont beaux ! Et tu es venu nous présenter quoi ?
- Un disque de musique
- C’est formidâââble la musique. Et je m’adresse aux jeunes, il faut écouter de la musique. Je suis sûr que tu aimes plein de choses, tu dois avoir des goûts éclectiques, aimer découvrir des styles et des cultures différentes, faire confiance aux jeunes chanteurs français plein de talent, ne pas ressasser les mêmes rengaines, non ?
- Ouep !
- Alors tu vas nous parler d’une formidable découverte… Comment ça s’appelle ?
- The Black Crowes.
- Ze Blaque Crauses ? Quel joli nom… et ils viennent d’où ?
- Ben des States, c’est là bas qu’on fait du rock, non ? De Géorgie, formés en 1984…
- Alors parles-moi des Ze Blaque Crauses, ils sont comment ? Beaux ? Des jolis cheveux ?
- Ben y z’ont des cheveux, du genre pas lavés depuis trois ans…
- Oh, que c'est pitoresque ! Et c’est nouveau ? Ils chantent quoi ?
- De la bonne musique, genre rock bluezy seventies grassouillet du bide…
- Grassouillet du bide ? Voilà de bons vivants ! C’est merveilleux… Allez, racontes-nous…

Alors voilà...


C’est un double album live enregistré au Fillmore de San Francisco en août 2005, qui existe aussi en version DVD. Les frangins Robinson (Chris au chant, Rich à la guitare) s’étaient un peu embrouillés, mais ont finalement décidé de remettre le couvert, et de fêter les retrouvailles devant un public acquis à leur cause. Rien de bien neuf sous les spotlights rock’n’roliens, mais comme on dit par chez nous : c’est du bon ! The Black Crowes ne font que reprendre une formule brevetée qui a vu le jour vers 1968, du blues en béton armé aux relents psychédéliques, du southern rock corsé de proto-hard, et l'hygiène de vie qui va avec... Pendant cinq soirées, le groupe a joué 85 morceaux (dont un tiers de reprises), cette captation reprenant la dernière prestation. Le groupe s’est offert les services d’une section de cuivre, histoire de sonner bien soul (c’est réussi), avec deux choristes en bonus. On connaît l’amour immodéré des Corbeaux pour le Dirigeable… Chris Robinson a des accents de Plant, on le sait, il pousse un peu, mais on lui pardonne. Car il a de la gueule, et la voix qui va avec. Et le groupe s’offre même un intermède acoustique comme leurs illustres ainés. « Sunday night » à deux guitares acoustiques sonne comme du pur Page, avec ces accents folk et celtiques. J’ouvre une parenthèse : vous connaissez le « Live at the Greek » des Black Crowes & Jimmy Page, revisitant le répertoire de Led Zep, sorti en 2000 ? Non ? Ben c’est une erreur… Et les erreurs, ça se réparent…

Le CD2 repart plutôt à la cool, acoustique donc, puis un excellent « Wiser time » et l’étrange et fascinant « Non fiction » sur presque 10 minutes, avec intervention d’un sax soprano, tendance free, une ambiance planante tout à fait séduisante. Et juste après suit une version dantesque de « Seeing things » de plus de 8 minutes, cuivres et hammond pétaradants, un sax, et hurlement de Robinson qui sonne très Joe Cocker and the Englishmen. Et ça repart cul sec avec « Hard to handle » composé à l’origine par Otis Redding (9 minutes) et sa rythmique boogie, chorus de trompette, de trombone. Que du bonheur. Et « Let me share the ride », encore du boogie-blues avec slide grassouillette à la Duane Allman, et harmonica virevoltant. Pitié, faites une pause les gars, faut que j’aille me rechercher une Kro(wes) au frigo.

Tiens, puisqu’on parlait du plombier de Sheffield, le groupe reprend aussi « Space captain », et puis « The night they drove old dixie down » de The band, en final. Les morceaux s’enchainent, plutôt mid tempo (le CD1 peut paraître répétitif) mais ça s’énerve comme il faut sur la fin. Les plages font 7 à 8 minutes de moyenne, mais on en trouve des plus longues, le joli « Soul singing » étiré sur 9 minutes (vaguement Doors par moment, non ?), et plus loin un « My morning song » de 14 minutes, avec changement de tempo, et chorus à rallonge. En un mot : c’est la fête. Bon, alors, je ne suis pas un spécialiste des Black Crowes, mais j’ai la prétention de reconnaître de la bonne musique quand j’en entends. Et là, messieurs-dames, le menu est copieux. Vous prendrez un dessert ? Euh… j’crois que ça va aller comme ça.

- Merci Lukebé, et maintenant, on donne une note aux Ze Blaques Crauses... Allez... On lève sa petite plaquette...quatre, quatre, quatre, oh c'est bien, quatre... Tout le monde a gagné !




FREAK'N'ROLL INTO THE FOG, des Black Crowes, 2005
CD1: 9 titres, 61'
CD2 : 10 titres, 72'




6 commentaires:

  1. En tout cas voilà un extrait qui justifierait 6 "doubles croches" à lui seul. Si les 2 galettes sont du même acabit, je vais faire péter la CB. Ce n'est plus donc Audley Freed qui officie à la 2sd guitare, mais bien l'ancien comparse Marc Ford.

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  2. Le hasard fait que l'extrait vidéo choisi, tombe sur une des meilleures chansons du disque. Non, tout n'est pas de ce niveau, le CD1 manque à mon avis d'un ou deux titres majeurs. Mais l'ensemble est tout à fait recommandé ! Ces types-là savent sonner à l'ancienne, ils font le show sans compter, et c'est ce qu'on aime !

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  3. Dites moi qui sont ces grands corbeaux noirs !...
    ...oups... pardon, j'ai trop forcé sur le whisky frelaté, ça rend sourd, aveugle, et très con...

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  4. persiste et signe !
    http://www.dailymotion.com/video/x8cpbw_ringo-qui-est-ce-grand-corbeau-noir_music
    ...
    Heureusement pour certains la retraite a eu lieu AVANT 60 ans...

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  5. Avec Stratocaster en pexiglas !! Mais y-a-t'il vraiment une once de guitare sur ce "copier/coller" des Buggles. Heureusement, le ridicule ne tue pas.

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  6. Je me souviens avoir eu la honte de ma vie quand "une relation" (on peut pas appeler ça un ami, ni même un pote) de la fac' m'a ramené chez moi avec cette daube sauce Ringo à fond dans l'autoradio et fenêtres grandes ouvertes...
    Et ce jour là, ma cagoule FLNC était à laver, damned !

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