mardi 10 août 2010

ROYAL COURT OF CHINA - "Geared & Primed" (1989) par Bruno

Du pur, du brut et direct, entre Sleaze, Heavy et Punk-Rock

Dire que « Royal Court of China » est un groupe peu connu, est un euphémisme. Par faute d'une publicité inexistante (le label A&M n'ayant jamais eu la réputation de mettre le paquet sur un groupe de Hard-rock, encore plus s'il est inconnu), d'une formation instable, et d'un conflit juridique avec Bob Rock qui l'oblige pour un temps à changer de patronyme, la notoriété de ce groupe resta éphémère (petit succès aux USA, avec la chanson « Half The Truth », 76ème dans les charts), et sa carrière assez courte. Pourtant ce ne sont pas les qualités qui manquent à ce combo, qui a su séduire ceux qui ont fait l'effort de poser une oreille curieuse, mais attentive, sur cette galette de Rock sincère.

Après un 1er album, entre Country-Rock, Pop-Folk et Rock-Gothique, avec néanmoins une coloration Heavy-Rock, le quatuor plonge pour son 2è CD et présent opus, et après le remplacement de deux membres, dans un Rock direct, s'immergeant cette fois-ci dans le Heavy-Rock, avec quelques remontées de Punk-Rock. La présence de Vic Maile (Motörhead, Girlschool, Inmates, The Godfathers, The Pirates, Dr Feelgood) à la production a peut-être une part de responsabilité dans cette évolution, lui qui a toujours privilégié un son cru, brut.

Ce n'est pas pour autant que ce qui était prégnant sur le 1er essai a été totalement occulté, rejeté, mais cela est mieux digéré, mieux assimilé. Bien que la primauté soit largement et définitivement accordé à un Heavy-Rock pur, parfois imprégné de Punk-Rock (« Tijuano Go ! »), les influences précédentes restent sous-jacentes. Ici et ce malgré l'époque, point de grosse production, point de guitares saturax couvrant tout le spectre sonore, et de basse vrombissante, mais plutôt des guitares crunchies (plus ou moins), avec parfois le soutien d'autres, presque cristallines et baignées de réverbes, parfois habillées d'une discrète wah-wah, à cent lieux des grosses productions de l'époque.
Un moment apparenté au Sleaze, on peut rapprocher cet album des « Fuel For The Pilgrim », paru la même année, et « Riskin' at All » de D.A.D, Company of Wolves, Col. Parker (disque unique avec Gilby Clarke et Slim Jim Phantom), Izzy Stradlin, voire de The Del-Lords (album « Based On A True Story »). Dans une certaine mesure on peut également évoquer les New-York Dolls, The Godfathers, Hanoï-Rocks et Cherry Bombz.


Après divers remaniements, le groupe se dissout définitivement en 1993. Joe Blanton, le leader guitariste-chanteur, après une parenthèse country de plusieurs années suivit d'une mise au vert, reviendra au Hard-Rock avec le groupe «Door n° 2».

P.S. : Leur patronyme a été piqué à Paul Rodgers et Jimmy Page, qui avaient hésité à l'utiliser pour baptiser leur réunion (une appellation du trafic d'opium entre la Chine et l'Angleterre), avant de s'arrêter leur choix sur « The Firm ».


10 titres – 37 minutes.


Royal Court of China, fan des Evil Dead 1 & 2, a fait son choix en choisissant Sam Raimi pour réaliser ce clip (déjà réalisateur du clip de « Cold Metal » pour Iggy) ; c'est l'acteur Bruce Campbell (héros de ces deux films) qui en fut le producteur. (En fait toute l'équipe technique des films sus-nommés aurait participé, dont Ted Raimi, le frère de Sam).

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