jeudi 12 mai 2011

JUDAS PRIEST - " Les défenseurs De La Foi " - (Biographie non officielle 2010) de Neil Daniels par Vincent Le Chameleon


A l'assaut d'une forteresse nommée "Judas Priest". 

Entre Judas Priest et moi c'est une vraie histoire d'amour longue de 25 ans au moins ! (jusqu'à la mort comme dirait l'autre). De la même manière, quand il m'est arrivé de ne pas apprécié un album (Ram It Down), un spectacle (leur concert au Zenith de Paris en 2010), ou la piètre prestation vocale de son chanteur sur le DVD Rising In The East, je n'ai jamais manqué de le faire savoir. Pour moi, aimer ne signifie pas tout prendre et/ou tout accepter sous prétexte de.
Judas Priest "Les défenseurs de la foi" n'échappera pas, lui non plus, à cet état de fait : celle de ma relative déception. 

KK Downing (guitare), Ian Hill (basse), Rob Halford (chant), Scott Travis (batterie), Glenn Typton (guitare): Le groupe dans sa forme actuelle, et sans doute la dernière, du moins l'aurais-je juré. KK Downing ayant décidé de quitter le navire, alors que le groupe s'appète à se lancer dans une tournée d'adieu. Sale coup ! Très sale coup pour les fans !!! .
 
Avant d'entrer pleinement dans le vif du sujet, laissez moi vous dire combien je reste étonné que si peu d'ouvrages aient été consacrés à une institution aussi grande que celle de ce groupe. Sachant que l'enregistrement de leur premier album, Rocka Rolla, remonte à 1974, tandis que la première mouture du groupe naquit en 1969. Ainsi, aussi invraisemblable que cela soit, il n'existe toujours aucune biographie officielle de cette légende (?!).
Neil Daniels, ne s'est pourtant pas économisé pour tenter de récolter un maximum d'informations auprès de l'entourage du groupe.
Aussi, entre une très explicite "fin de non recevoir" de la part du management, et l'impossibilité, pour certains musiciens liés au passif du groupe, de pouvoir communiquer sur leurs lointains souvenirs (il n'a ainsi pas été permis à Lee Binks de pouvoir répondre favorablement aux sollicitations de Neil Daniels, puisque le Batteur continu de percevoir des droits d'auteurs, et est donc de surcroît toujours lié au groupe... Et donc à ses secrets.), je commençais à me demander ce que le livre allait bien pouvoir m'apprendre et/ou me révéler (enfin !!!) sur les cinq de Birmingham..
Fort heureusement, Neil Daniels, lui aussi a la foi. Car si il ne lui aura pas été permis d'entrer par la grande porte du temple Judas Priest, le soupirail lui est quand même resté ouvert.

Ainsi, par l'entremise des nombreux témoignages des obscurs Al Atkins (chanteur/parolier, créateur du groupe et inventeur du nom), Ernie Chataway (guitariste) ou Alan Moore, John Hellis et autre Jonathan Valen, se sont bel et bien les origines et la personnalité de Ian, KK, Glenn et Rob qui nous sont ainsi révélées au grand jour. A leur lecture, on s'étonne, on sourit, on grince même parfois des dents. Les récits de chacun sont ainsi loin de toujours caresser dans le sens du poil. Dans ce compte rendu des plus sincère (objectif), la légende de Judas Priest alterne donc entre le courage et la détermination de très longue haleine de nos héros, tout en y découvrant certains fait d'armes, pas toujours reluisant, et que le groupe a soigneusement prit soin de nous dissimuler jusqu'à ce jour.
Dès lors, on comprend notamment pourquoi Dave Holland n'apparait que si peu sur les images de la tournée Fuel For Life de l'album Turbo. L'ex Trapeze n'étant pas un gros cogneur (au sens métallique du terme), le groupe s'était ainsi octroyé les services d'un Batteur de session, en la personne de Jonathan Valen, pour gonfler son son. Planqué sous la scène, personne n'en n'aura rien su. Des photos en témoigne pourtant ici... Et voilà que le mythe en prend un grand coup dans la tronche (moi aussi par la même occasion).
Une fois les 100 premières pages dévorées, ce qui nous conduit grosso modo à la formation définitive du groupe (à l'exception du batteur) fin 70's, l'auteur n'a dès lors plus guère que l'unique choix que celui d'aller chercher dans ses propres souvenirs et/ou ses propres archives (articles de presses le plus souvent) pour nous conter l'irrémédiable ascension de celui qui demeure l'une des plus éminentes influence de la sphère Métallique, l'un des plus respecté aussi. Ce livre est aussi là pour nous rappeler à quel(s) point(s) Judas Priest aura influencé nombre de formations. En défrichant, en innovant, en créant et en déstabilisant aussi souvent ses fans. D'ailleurs, même après 4 décennies au service de leur propre cause (le Heavy Metaaaaal !!!), ce groupe nous prouvait encore récemment, qu'avec son dernier et premier (double) album conceptuel sur la vie du prophète Nostradamus, il pouvait encore surprendre et nous étonner, tandis que d'autres capitalisent sur leurs glorieux passés (Iron Maiden pour ne pas le nommer).
Judas Priest aura décidément forgé (comme en leur temps, leurs pères des aciéries du Midlands) son nom en lettres capitales et dans un steel (les initiés comprendront) dont il reste à jamais le fer de lance. En un mot comme en cent, sans Bob Marley, pas de Reggae, sans Judas Priest, pas de Heavy Metal. Les deux forment un tout indivisible et indissociable... Point (Of Entry) !

Les débuts du groupe en 1974. On reconnait de gauche à droite: KK, l'un des premiers batteur de la formation, John Hinch, puis Rob HalfordTypton avec une moustache, et enfin un Ian Hill des plus Baba: Son image, le groupe la radicalisera au fur et à mesure que sa musique se durcira. 

Si cet irrésistible besoin de création et d'inventivité (à tous niveaux) nous est démontré en filigrane tout au long de l'ouvrage, il n'en demeure pas moins que tout cela fini par se diluer au fil des énumérations des réalisations d'albums (et des tournées qui en découlent) sur lesquels nous n'apprendrons que bien trop peu de choses en vérité.
Moins captivant au fur et à mesures que les pages se tournent, ces dernières finissent par presque toutes se ressembler.
La condamnation de Dave Holland, l'intégration de son successeur (l'éminent Scott Travis), le procès qui fut intenté au groupe et qui fit couler beaucoup d'encre suite à la tentative de suicide de deux jeunes paumés (l'un succombant à ses blessures, l'autre atrocement défiguré), puis le soudain départ, pour 10 années, de Rob, ainsi que l'arrivée d'un autre américain au sein de l'institution anglaise en la personne de Tim "Ripper" Owens... Tout ça nous aide fort heureusement à mieux appréhender le livre. Mais tout de même, à quand un vrai et grand et beau bouquin officiel sur ce géant du Hard et du Heavy Metal ?

Pour (en) finir, les 150 dernières pages du livre ne sont qu'énumérations de chiffres en tous genres (dates de tournées, ventes et classements de toutes sortes, CV de tous ceux qui seront passés, d'une façon ou d'une autre, au sein de Judas Priest). Tout cela n'a rien de bien captivant non plus.
A l'heure ou le groupe s'apprête à tirer définitivement sa révérence (tout au moins sur scène), souhaitons que le temps qu'ils ne passeront plus sur les routes du monde entier, leur donne l'envie de nous livrer enfin leurs vraies versions des faits, celles d'une vie passée au service d'une seule passion... Judas Priest.   
  
Judas Priest en 1983 ou 84: Sans doute dans sa formation la plus (re)connue. La plus glorieuse aussi. Tout à droite de la photo, on reconnaîtra le discret Dave Holland, qui fera tristement parler de lui dans les feuilles à scandales quelques années plus tard, alors qu'il n'était déjà plus dans le groupe. 
Dave Holland a quant à lui déjà prévu de publier ses mémoires, dès sa libération. Il est vrai que dans ce genre de lieu clos, l'homme est sûrement plus propice à écrire (crier, clamer ?) sa vérité.







JUDAS PRIEST "LES DEFENSEURS DE LA FOI"  507 pages, 34 Euros - Editeur : Camion Blanc

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