vendredi 29 juillet 2011

MONSIEUR POPPER ET SES PINGOUINS de Mark Waters (2011) par Luc B.



Adapté d'un livre pour enfant paru publié en 1938, voici donc la dernière aventure de Jim Carrey, acteur que je tiens pour un des meilleurs de sa génération. Ah oui ? Ah oui. A mi chemin d’un Cary Grant et d’un Jerry Lewis, Carrey est généralement l’attraction centrale des films dans lesquels il apparaît (qui se souvient des noms des réalisateurs ?). Un physique caoutchouteux, une gestuelle précise, un sens inné de l’effet comique, burlesque, on a pu constater dans des films plus sombres comme TRUMAN SHOW, MAN ON THE MOON, I LOVE YOU PHILIP MORRIS, qu’il n’était pas qu’un clown. Mais, comme chacun doit payer ses impôts, Jim Carrey revient régulièrement dans des sous-comédies, des pochades pas toujours de très bon goût, mais irrésistiblement drôles.

Au menu du jour, une petite comédie charmante, qui ne casse pas trois pattes à un pingouin, mais ravira les bambins. Monsieur Popper est divorcé, a ses enfants un week-end sur deux, et mène une brillante carrière dans l’immobilier. Son job : acheter des immeubles au profit d’un groupe d’entrepreneurs, qui seront rasés et laisseront la place à des bureaux flambant neuf. Popper reçoit un jour un colis de son père, explorateur, une boite réfrigérée contenant un pingouin. Vivant. Puis cinq autres. Il n’a d’autres choix que de les garder chez lui, avec la complicité de ses enfants…

Evidemment, Jim Carrey tient le film sur ses seules épaules, hurlant, gesticulant devant ses locataires en smoking. Qui eux-mêmes sont assez drôles, surtout le dénommé Looping, un pingouin pas fute-fute, qui se prend les portes et les coins de mur sans arrêt dans la tronche. Quelques bonnes idées dans ce film, comme le fait de mettre les pingouins devant une intégrale Chaplin à la télé, la démarche de Charlot se rapprochant de celle des manchots. Il y a aussi une joyeuse pagaille au musée Guggenheim, et une première scène réjouissante où Jim Carrey fait un abatage de tous les diables pour convaincre un type de vendre ses biens, lui faisant imaginer qu'il chasse la baleine bleue au large du Cap Horn. Notons aussi l’idée de cette assistante, Mademoiselle Poppy, qui ne parle qu’en allitération de « P » (« monsieur Popper les paperasses sont prêtes ») et qui rencontrera un certain Quentin, qui ne parle qu’en allitération de « K » ! Le film est émaillé d’un certain nombre de gags, qui fonctionnent bien, bien que certains un peu convenus (la baignoire qui déborde, le pingouin dans les toilettes, les prouts à répétition…).

Pour le reste, on retrouve les éléments inhérents aux comédies familiales et gentillettes produites par Hollywood. Je vous laisse répondre à ces questions : Popper restera-t-il un arrogant entrepreneur ? découvrira-t-il au travers des pingouins le vrai sens de la vie ? Son ex va-t-elle revenir au bercail ? Arrivera-t-il à renouer la communication avec sa fille ado ? A qui la vieille dame vendra-t-elle finalement son restaurant ? Etc… Je pense que vous avez les réponses, sans même avoir vu le film… On a même droit à un plaidoyer en faveur de l’Amérique, pays où tout est possible, bla bla bla… On connaît la chanson, on connaît la recette, mais c’est toujours une surprise de voir la constance des producteurs en la matière. Ici, Jim Carrey ne dynamite pas le système, il se glisse dans un personnage comme on en a vu des centaines, loin de ses compositions plus inquiétantes de FOU D’IRENE ou DIJONCTE. Mais le but était de sortir une petite comédie de Noël, fin juillet (sic), bien rythmée, bien faite (effets spéciaux très sobre), et qui plaira aux plus jeunes.

A noter la présence de Angela Lansbury, en vieille dame digne, que je pensais loin de ce monde, mais qui tourne encore !

Avis garçon (8 ans) : "C’est très drôle, surtout quand les pingouins dorment sur le lit de Popper, et qu’il y en a un qui tombe. Et la scène où Popper est au téléphone avec la porte de la salle de bain derrière lui, on voit le pingouin qui nage, et on comprend qu’il y a de l’eau jusqu’au plafond. Mais les problèmes d’amour de la fille, ce n’est pas intéressant. Voyez la bande annonce, faites-vous une idée, je ne donne pas de conseil". Note : 5/6

Avis fille (8 ans) : "J’ai adoré, trop marrant, l’acteur est bien sauf quand il est sérieux, comme quand il dine au restaurant avec la femme (son ex). La fin est trop bien, quand tous les pingouins se retrouvent en famille, avec Looping qui n’arrête pas de tomber tout le temps". Note : 5/6 


Mr. Popper's Penguins
Réalisation Mark Waters, Scénario John Morris, Sean Anders, Jared Stern
Production John Davis, pour Twentieth Century
Couleur - 1h30 - format 1:85








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