mardi 4 octobre 2011

LES WITCH DOCTORS , l'interview en exclu mondiale ! par Rockin-jl

Born on the bocage

C’est avec plaisir que nous retrouvons les Witch Doctors dont le premier CD a été fort bien accueilli auprès du public et de la critique, Prix paris Move de l’album de blues chanté en français, finaliste du tremplin Blues sur Seine… et la consécration, 5 étoiles dans le Deblocnot' ( lire la chronique ici: born on the bocage), et parmis les favoris du Deblocd'or 2011 qui sera bientôt attribué, par vous, lecteurs, mais nous en reparlerons..

Mais pas d’autosatisfaction ce n’est pas le genre de la maison, ce n’est pas nous par exemple qui nous glorifierions d‘avoir été le premier média à les chroniquer…

Alors ces Witch Doctors, révélation de l’année, qui sont ils ? Notre reporter a fait le trajet de sa  Bretagne jusqu’en Normandie, enfilant ses bottes et son ciré (pas besoin chez nous, il pleut jamais!), pour les rencontrer autour d’un
  calva hors d’âge, dans une ferme à colombages entourée de vaches (quoi ? des clichés sur la Normandie ? mais nooon...)

de g. à d. : JC, Paul, Olivier, Manu

 Les Witch Doctors : des rock stars qui ont su rester simples et prodiguent volontiers leurs conseils aux débutants dans le métier, on les voit ici avec un petit jeune qui promet, un certain Paul Personne..






  
   


     Rockin-jl : Prix "Paris move" du meilleur album blues chanté en français et vous vous appelez les Witch Doctors  et votre album « Born on the bocage», pas très français tout ça… Et pourquoi ces clins d’œil au bayou, vous égorgez des poules dans le marais Vernier au clair de lune ?

JC : Je trouve ça très cohérent moi, mon cher JL. Tu remarqueras qu’on s’appelle Les Witch Doctors, et non pas The Witch Doctors, que Born on the est une expression anglophone mais que Bocage est un mot bien français… donc tout ça nous résume plutôt bien… On est des frenchies sans complexes qui jouent de la musique américaine qu’ils chantent en français. Vive le melting pot !

2)  ça marche pas mal pour vous, l’album semble bien reçu, vous vous y attendiez ou c’est une (bonne) surprise ?
      JC : A vrai dire, pas du tout… On joue ensemble depuis trois ans, et on s’était décidé à n’entrer en studio que pour y graver des compositions personnelles. Après une centaine de concerts, à défendre le répertoire des autres, l’idée est devenue plus pressante et notre démarche plus radicale : non seulement on ne proposera que des choses à nous, mais en plus on se montrera sans fard, tels que l’on est, sans le déguisement et le folklore du poor lonesome bluesman … et pour ce faire, il nous est apparu indispensable de nous exprimer en français. Ce faisant, on pensait le pari très risqué. Si la scène blues française est assez vivace, l’école du blues français, initiée par nos héros Verbeke, Benoit Blue boy, Paul Personne, Bill Deraime et consorts n’est plus franchement représentée… et les dits héros, en dehors de Paulo qui s’en sort pas trop mal, rament quand même un peu (ce qui est un scandale). Donc, à la réception très chaleureuse du disque par le public et la critique, on a été très agréablement surpris, et même très touché… Le Prix Paris Move a été un choc et un immense honneur. Cela a conforté notre crédo, et je t’avoue qu’à l’heure actuelle, je prends énormément de plaisir à chanter en français, avec le soutien total d’Emmanuel et d’Olivier, la complicité de ceux qui apprécient et en signe de bravade pour ceux qui rejettent le style en bloc.

3)   J’ai l’impression que ça bouillonne pas mal la scène française, sur facebook, myspace, les festivals, non ? et trouvez-vous facilement des lieux pour jouer ?
JC : Oui, réellement il se passe un truc sur la toile. Facebook, myspace, la Chaîne du blues initiée par l’ami Mike Lécuyer, et le boulot fabuleux fait par les animateurs des radios blues, notamment par les excellents JP Savouyaud, Marc Loison, Alain Enjalbert et David Baerst : tout cela vraiment de resserrer les liens entre les zicos. Malheureusement, il ne faut pas se voiler la face : les festoches, surtout les petits et les plus thématiquement blues, souffrent, et il est difficile, même à une petite échelle, de trouver des endroits où jouer moyennant un cachet décent. Avec les Witch Doctors, on ne se plaint pas. Malgré notre statut d’amateur, on fait 40 dates par an, ce qui est très honorable, dans des endroits sympas de notre belle Normandie, sans jamais démarcher… Il faut croire que par chez nous, il y a encore un public pour le blues et le rock’n’roll ! Et on en profite à fond !

4)    Question qui découle de la précédente : c’est possible de se faire un public en jouant du blues et du rock en France ? c’est pourtant un genre sinistré dans les médias et le « grand public ».

JC : C’est assez incroyable, parce que les programmateurs des salles et des bars musicaux sont de plus en plus frileux à programmer des groupes de blues et de rock’n’roll, mais dès qu’on en joue quelque part, on rencontre un public qui apprécie toujours, même ceux qui n’en écoutent pas spécialement chez eux ! Je crois que ce sont des musiques avec un vrai attrait universel. La difficulté à laquelle on est parfois confrontés, c’est la défiance, au premier abord, pour un blues ou un rock’n’roll chanté en français. Parce que c’est un cercle vicieux. C’est un genre dont les amateurs se méfient parce qu’ils en entendent peu… et plus on se méfie, moins on en programme et moins on en entend. Je crois qu’il y a une place pour toutes les musiques tant qu’elles sont faites avec le cœur, que les musiciens croient en leur propos et qu’ils mouillent la chemise. Si on y croit qu’en anglais, et bien il faut chanter en anglais. … à titre personnel, j’ai des choses à dire et bien que je maitrise très correctement l’anglais, je les dis mieux en français…Très franchement, si l’on franchit cette première barrière, la communication s’établit et on a un avantage inouï : les gens comprennent ce que l’on dit. C’est à mon sens reconnecter le blues avec l’une de ses composantes perdue lorsque l’on chante en anglais : la communication avec le public. En tout cas, je peux te dire que le modeste public des Witch Doctors est ravi !

5)    Au fait les Witch Doctors c’est qui, vous pouvez vous présenter un peu pour nos lecteurs et nous parler un peu de vos parcours musicaux avant les Witch ?

   JC : Moi je suis Jean-Christophe Pagnucco, bassiste et chanteur des Witch, auteur compositeur des chansons aussi… J’ai 33 ans et joue de la musique depuis une vingtaine d’années… Mes précédentes expériences musicales significatives sont ma participation au groupe de blues rock  The Ratpack, qui a sévi pendant 8 ans du côté de Bordeaux, et dans lequel j’étais chanteur et guitare solo, ainsi qu’au groupe de blues Mississippi Rollers, au sein duquel j’assumais les mêmes tâches. Mon entrée dans les Witch Doctors date de mon arrivée en Normandie il y a quelques années.


Olivier : Je suis Olivier Gebenholtz, le batteur des Witch, j'ai 39 ans. J’ai joué dans quelques formations de la région caennaise : Soupçons , Les Boules Dièses, entre autres, pendant une dizaine d'années. Je suis venu au blues avec le groupe Clarksdale  en 2003,  c'est là que j'ai connu  Manu,  puis le  groupe à splitté en 2007. Ensuite cette belle rencontre avec JC avec qui nous avons formé les Witch Doctors.

Manu : Guitariste  des Witch, 38 ans. Je traîne mes guitares « on the Bocage » depuis une petite vingtaine d’années aussi. J’ai joué pendant de nombreuses années dans un groupe de rock’n roll,  Walrus, recruté par mon ami et bluesman normand Michel Z, puis dans une formation plus blues Clarksdale . C’est dans cette dernière formation que j’ai eu l’occasion de jouer avec Olivier.

6)     Et vos influences, y’en a d’évidentes comme Chuck Berry, Stocks ou Paul Personne, et  qui d’autres ? Qu’est-ce que vous écoutez le soir au coin du feu ?

JC : C’est marrant que tu me parles de Stocks parce que je ne connais pas du tout ! J’ai découvert il y a peu le très bon album Rien n’est écrit de Christophe Marquilly et j’aime beaucoup… donc si tu peux me passer des disques des Stocks, merci par avance JL ! A titre personnel, j’écoute beaucoup de choses. Je suis venu à la musique par Gene Vincent, Ray Charles et Little Richard… mais j’écoute avec avidité tous les pionniers du rock’n’roll, du blues des années 30 aux années 70, de la country music de la même période, du folk, américain et anglais, du rock 60’s et 70’s,  ainsi que de la soul music. Toutes ces musiques se rejoignent et me touchent au plus profond de mon âme. Si je devais te citer des musiciens de chevet, je dirai Lightnin’ Hopkins, Tony Joe White, John Fogerty, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash, Townes Van Zandt, Elvis Presley, John Lee Hooker, Waylon Jennings, Buddy Guy, Muddy Waters… Je suis également influencé par l’école du blues français, Benoit Blue Boy, Paul Personne, Bill Deraime, et surtout Patrick Verbeke, sûrement ma plus grosse influence. Et comme tu l’as deviné assez habilement, assez fan du Johnny Hallyday de 1964 à 1975 et d’Eddy Mitchell, particulièrement de 1974 à 1984.

Olivier : J'écoute  bien sûr une bonne partie des pionniers du blues américain  comme Muddy Waters, BB King,  Hound Dog Taylor   et d'autres, mais  le plus souvent c'est du  blues français  comme Bill Deraime , Eddy Mitchell , Paul Personne,  Patrick Verbeke  et puis aussi d'autres artistes comme Hubert Felix Thiéfaine,  Alain Bashung ou Gainsbourg ,  Charlélie Couture. Pour mon musicien de chevet en ce moment c'est Buddy Guy  …

Manu : J’écoute aussi pas mal de choses, je dirai : BB King qui est une de mes idoles absolues, Albert et Freddie King également, Albert Collins, Muddy Waters, ou encore Buddy Guy.  J’adore Luther Allison, son jeu de guitare acéré, son énergie et je suis également grand fan de Paul Personne (le guitariste et le  songwriter ). Dans un autre style, je craque aussi pour le swing musclé de Brian Setzer.

7)   On demande toujours aux guitaristes leurs guitar-heroes ; mais toi JC as-tu des modèles de bassistes ?

JC : Ahhh ! enfin on s’intéresse aux bassistes ! Tu sais que je ne suis bassiste que depuis 6 mois ! et que j’adore ça ! Je te répondrai très simplement ; Jack Myers (bassiste légendaire des sessions Vanguard de Buddy Guy et Junior Wells, le blues à l’état pur), Donald Duck Dunn (bassiste de Stax, sobriété, élégance et musicalité) et enfin et surtout…. La main gauche de Jerry Lee Lewis ! Nul besoin de te dire que je n’arrive pas à l’orteil de ces gens-là…

8)   Vous ne vivez pas de la musique, vous avez des professions à coté, comment arrivez-vous à concilier tout ça ?

JC : Avec des épouses très compréhensives… et une énergie débordante, un peu au-dessus de la moyenne, parce qu’on adore ce qu’on fait et qu’on a la chance de les vivre, tous ces moments éreintants !

9)     Quels sont les projets ? Un nouvel album dans les cartons ?  Dans le même genre musical ou vous allez aborder cette fois d’autres terrains comme l’ambient jungle, le darkwave, le grindcore ou le psytrance ? (euh…me demandez pas ce que c’est j’en sais fichtre rien…)
JC : Eh eh… Oui un nouvel album dans les cartons, puisque les chansons ont été écrites cet été et qu’on commence à les rôder sur scène. On est avides de donner rapidement un successeur à Born on The Bocage ! Et puisque l’on est autoproduit et qu’il a bien marché, et qu’en plus le petit a remporté le prix Paris Move, on va lui donner un successeur en 2012…. Pour le style, il sera un peu plus roots, je pense, plus blues… mais tu connais : quelques rock’n’roll et country rock sont au programme ! On n’aime pas être trop académiques… alors, sans connaître le style des trucs que tu me dis, je dirais qu’il sera… Blues-Rock’n’Roll (et pas blues-rock, attention, ça n’a rien à voir !).

1    Merci, et on vous souhaite toujours plus de réussite ; quelque chose à ajouter ?
JC : Gardons le blues vivant ! Merci à toi pour l’intérêt que tu portes aux Witch, aux groupes et à la musique en général ! Vive aussi internet qui nous permet de communiquer si facilement et de répandre la bonne parole entre music lovers ! Longe vie au Deblocnot’ !

les Doctors en concert devant une pharmacie, logique.....
 Comment? vous n'avez pas encore le CD? 
Vous le trouverez, ainsi que les dates de concerts, sur leur site:  leswitchdoctors.free.fr 

extrait: "Rien qui vaille"

4 commentaires:

  1. Pour faire avancer le post :

    http://www.youtube.com/watch?v=EehPb5eyyj8

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  2. Laurence Le Lann4/10/11 22:09

    une super interview pour un super album, longue vie !

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  3. Espace Disc Caen4/10/11 22:38

    les Witch Doctors - "Born on the bocage" c'est l'album de blues indispensable dont on ne se sépare plus et c'est aussi à voir absolument en concert "live" !!!

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  4. Les Witch Doctors , où l'art de mettre des gens en transe !

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