mardi 22 novembre 2011

GEORGES THOROGOOD "2120 South Michigan Avenue"(2011) par Rockin-jl


Georges Thorogood, voila un gars qui n'a pas dévié de sa route depuis prés de 40 ans (le bonhomme en a 61), voila son 21ème album depuis 1977, et toujours fidèle à ce blues rock carré roulé sous les aisselles et qui sent bon la sueur, le bourbon frelaté et l'huile de vidange.
Du Thorogood, impossible de confondre, ce gars là chanterait le bottin ou Petit Papa Noël que ce serait encore du Thorogood, avec lui on sait à quoi s'attendre: une intra veineuse de boogie crasseux et survitaminé, et une perfusion de slide à faire bander un eunuque.
La limite de l'exercice est sans doute qu'il en devient un peu trop prévisible et qu'il n'est pas indispensable, sauf pour les fans "hardcore", de posséder toute sa discographie.


Ma première rencontre avec Thorogood remonte à 1983, et au film de John Carpenter "Christine", vous savez cette "Plymouth Fury" hantée qui avance diaboliquement sans chauffeur dans la brume, soutenue par les riffs épais de "Bad to the bone", sans doute le titre le plus connu de notre bon Georges, et un parfait résumé de sa musique, titre que l'on retrouvera aussi dans la BO de Terminator 2.
Très influencé par les Chuck Berry, Bo Diddley, John Lee Hooker, et au delà par le Chicago Blues en général, Muddy Waters, Sonny Boy Williamson, Howlin'Wolf, Buddy Guy, Willie Dixon ou Little Walter, notre bûcheron a décidé de leur rendre hommage sur ce disque intitulé "2010 South Michigan Avenue". Les fins connaisseurs en blues auront reconnu l'adresse de la mythique maison de disques Chess Records. Fondée dans les années 50 par les frères Chess, Len et Phil, elle aura un rôle primordial dans l'explosion du Chicago Blues et c'est dans ses studios que seront gravés la plupart des chefs d'œuvre des maîtres cités plus haut.
Pas étonnant donc que tout au long de sa carrière Thorogood –et bien d'autres, hein les Stones!- se soient servis dans le catalogue Chess, dont Thorogood dit dans les notes de pochette "That was my School", tout est dit.
Tiens puisqu'on parle des Stones "2120 South Michigan Avenue", c'est également le titre d'un de leurs morceaux, un instrumental, trouvable sur l'album "12x5" (1964) et signé du pseudo qu'ils utilisaient parfois, "Nanker/Phelge".



13 titres : 2 compos, la reprise des Stones et 10 titres signés Willie Dixon (seventh son, spoonful, help me, my babe), Berry (let it rock), Jimmy Rodgers (Chicago bound), Muddy Waters (two trains running), Bo Diddley (hey Bo Diddley), JB Lenoir (Mama Talk to your daughter) et Tommy Tucker (Hi-Heel sneakers, en 1964, qui sera reprit par Elvis, Chuck Berry, John Lee Hooker, Buddy Guy et bien d'autres).
On notera d'ailleurs la présence de Buddy Guy en invité de marque sur ce dernier titre, celle également de Charlie Musselwhite à l'harmonica sur "My Babe" ( qui fut un "hit"de Little Walter) et sur la reprise des Stones.
Un mot sur les Destroyers, à la rythmique Bill Blough (basse) et Jeff Simon (drums) , qui sont sur le pont depuis les débuts, Buddy Leach au sax et à la guitare Jim Suhler depuis 1999, ce dernier qui a aussi une carrière solo accompagné de ses "Monkey Beat" ( album "Tijuana Bible") ou avec le guitariste texan Alan Haynes ("live at Blue Cat Blues").
Tous ces titres dix mille fois entendus sont traités à la sauce Thorogood, on aurait pu craindre un effet "rasoir" mais il y a une telle pêche , une telle énergie dans le jeu de Thorogood et de ses Destroyers qu'ils emportent tout sur leur passage et nous font passer un très bon moment.
De plus les 2 compos originales sont excellentes, "Going back", où il revisite l'histoire du Chicago blues et cite les maîtres, et "Willie Dixon's gone", hommage particulier à Willie Dixon qui fut sans nul doute "le Boss" de cette musique, comme compositeur, producteur et dénicheur de talent. Bref, un nouveau Thorogood   à consommer sans modération…




extrait : "Going back":

4 commentaires:

  1. 1983 seulement ? Bah mon petit bonhomme tu repasseras... Car le Thorogood pour moi ça remonte à 1977, pour son premier disque : je suis fan de la première heure. J'avais craqué sur cette pochette atypique, à l'ancienne (deux photos juxtaposées montrant le george agrippé à sa vieille guitare, et puis ce titre "and the destroyers"... Ça détonait en peine période punk). Je me rappelle même la boutique où je l'ai écouté puis acheté, c'était encore l'époque des petit disquaires de banlieue, où on avait le temps d'écouter les disques et de tailler une bavette avec la vendeuse. Toute une époque disparue.

    Qu'est ce que j'ai pu l'écouter ce LP (avec le premier morceau fulgurant "You got to lose", et puis "One bourbon, one scoth, one beer"). Après "Move it on over", j'ai un peu décroché : moins spontané, son plus lourdingue (à cause de l'ajout d'un saxo pas vraiment utile, si je me rappelle bien).

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  2. je plaide non coupable votre honneur , en 1977 j'ai 12 ans et écoute sans doute les âneries du hit parade, l'important ce n'est pas à quel âge on trouve la "bonne" musique, c'est de la trouver un jour...Quant à ton appréciation sur Mr Thorogood, ça rejoint un peu ce que je dis au début, que sur la durée, tout n'est pas indispensable. Ceci dit ce dernier album est très bon. Merci de ton passage (toi qui es un fan comme moi, as tu eu l'occasion d'écouter le Thin Lizzy at the BBC qui vient de sortir?)

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  3. Tiens !? Découvert également grâce à la pochette du 1er qui parle d'elle-même. On n'est pas surpris à l'écoute de la galette. Pas en 77, pour autant, mais un peu avant "la folie-Christine". Cela permettait de la ramener : "Le film Christine ? mouumouais... la musique ? Mais c'est du Thorogood évidemment. Tu connais pas ??".
    Si tout n'est pas du même tonneau, Thorogood demeure un incontournable.
    Du "blues rock carré roulé sous les aisselles et qui sent bon la sueur, le bourbon frelaté et l'huile de vidange".
    Et ce dernier fait de l'ombre à certains albums de reprises (faisandés ?).

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  4. T'as 12 ans en 77 ? Bah je suis pas beaucoup plus vieux à l'époque, j'en ai 13, et j'ai déjà abandonné la variété quelques années plus tôt, vers 6 ans (Adamo, Joe dassin, etc)... Faut dire que j'ai commencé à être fan de rock très tôt, vers 7-8 ans (j'en parle d'ailleurs dans la "mini-bio" que je fais de moi à paraître vers Noël sur mon site, dans la barre d'accueil, ce qui clôturera d'ailleurs les réfections que je suis en train de faire sur "Une seconde, et l'éternité"). On y pourra lire si tout va bien ma chronique sur les "15 plus grands albums live de l'histoire du rock" promise à mes lecteurs depuis fin juin (désolé pour l'attente)...

    Le Thin Lizzy j'ai vu, ça a l'air pas mal, domage qu'il manque des titres incontournables de "Thunder and Lightning".

    Faut absolument écouter le premier Thorogood de 1977 que j'évoque. C'est de la bombe, tout en sève et fougue, pas calculé pour un sou, de l'énergie brute. Ci-dessous le lien du premier morceau du LP (la photo de la pochette est sur la vidéo) :

    "You got to lose"...

    http://youtu.be/WqZjqVJXCY4

    ainsi que "Can't stop lovin" qui clôt la face A :

    http://youtu.be/0bZQua9ZlLM

    Ho punaise, ça revigore les artères !!!!!

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