samedi 26 novembre 2011

TIMOTHEE DE FOMBELLE et FRANCOIS PLACE "Tobie Lolness, la vie suspendue" (2006) par Elodie

 Il y a une bonne dizaine d’années de ça, une amie m’a parlé d’un roman de littérature jeunesse qu’elle avait beaucoup aimé. C’était l’histoire d’un jeune orphelin de onze ans, qui apprend subitement qu’il est né de parents sorciers et qui part dans un collège anglais version sorcier. Là aidé de ses amis, il va devoir combattre un sorcier si puissant et méchant que personne n’ose prononcer son nom. Mouais, pas plus emballée que ça, j’achète le premier des 3 tomes alors parus, en me disant que ça fera une parfaite lecture de vacances. Et comme la moitié de la planète, je suis fascinée par l’imagination de l’auteur et je me régale avec les aventures magiques du jeune sorcier dont je guette avec autant d’impatience que des hordes de préadolescents la parution de chaque nouvel opus.

Il y a quelques semaines de ça, une autre personne me parle d’un roman de littérature jeunesse qu’elle avait beaucoup aimé. C’était l’histoire d’un jeune garçon de 13 ans qui vit dans un monde différent du nôtre, mais un monde qu’on peut parfaitement imaginer. Il va connaître des aventures extraordinaires afin d’empêcher un méchant s’emparer du pouvoir et de détruire l’harmonie de ce monde et d’aider ses parents dont la vie est menacée. Là encore j’hésite mais je me laisse convaincre, et à nouveau, ça ne loupe pas, je tombe sous le charme. Sauf que le monde de Tobie Lolness n’est pas celui de la magie et de la sorcellerie, mais celui des arbres, ou plutôt de l’Arbre, celui qui constitue l’univers tout entier de Tobie et de son peuple minuscule. Le jeune héros mesure en effet moins de 2 mm et dans son monde, tout est à l’avenant : les branches sont des avenues où sont construites les maisons, les sillons de l’écorce sont des chemins, les larves de la nourriture, les gouttes de pluie des douches et les insectes des animaux parfois dangereux.

Et puis cette fois-ci il s’agit d’un roman français, qui même s’il a connu un succès certain et a été traduit en 26 langues (ça me fait toujours marrer, ce genre de commentaires, j’aimerais bien savoir quelles sont les 26 langues en question !), n’a tout de même pas tourné au phénomène éditorialo-marketingo-financiero-générationnel. Mais Timothée Fombelle, auteur de théâtre né en 1973 a reçu une vingtaine de prix français et internationaux pour ce premier roman, et notamment la plupart des prix français consacrés à la littérature jeunesse. Et le cinéma s’y intéresse aussi, les droits cinématographiques ayant été acquis par Amber Entertainment.

Mais cela aurait pu car Tobie Lolness est un parfait héros de roman d’aventures, aussi courageux que malin. Le livre s’ouvre directement sur la fuite de ce jeune garçon de 13 ans traqué et considéré comme un traître. On apprend au fil de l’histoire constituée d’aller-retour entre le présent et le passé que le père de Tobie est un grand savant, aussi inventif que sage, qui refuse de donner le secret de sa plus grande invention, particulièrement convoitée par un énorme (à tous les sens du terme) magnat de la construction. Celui-ci contraint alors la famille de Tobie à l’exil vers les basses branches, région aussi lointaine que peu accueillante, où Tobie va néanmoins être heureux et se lier d’amitié avec la jeune Elisha. Mais ses aventures vont également le conduire à retourner dans les cimes, pour tenter de sauver ses parents emprisonnés et préserver l’invention de son père du méchant Joe Mitch Arbor, et même à quitter l’arbre et à découvrir d’autres territoires et d’autres peuples. Le premier volet s’achève sur le retour de Tobie dans l’arbre, où il va devoir cette fois sauver Elisha.

Fable « verte » en pleine tendance bobo, Tobie Lolness pourrait n’être qu’un gentil manuel de tolérance et d’écologie. Un zeste de poésie en plus (pas difficile avec un tel univers !), et le tour est joué, on a de quoi plaire à tout le monde, surtout aux parents qui se sentent rassurés de pouvoir offrir à leurs enfants un livre sans violence et sans ordinateur, sans même un vampire, un mage noir ou un monstre.
Oui, c’est vrai, le livre est plein de bons sentiments, mais il n’est pas que cela. Loin de prendre les enfants (ou les parents) pour des idiots prêts à gober n’importe quelle histoire politiquement correcte et dans l’air du temps, Timothée de Fombelle fait montre d’une très jolie plume. Un roman d’aventures jeunesse bien écrit, ça ne court pas les rues ! Un rythme soutenu, de l’humour maîtrisé juste comme il faut, des personnages attachants (Tobie, mais aussi son père savant génial et fantasque, Elisha jeune fille dotée d’une sacrée personnalité, et tous les amis ou ennemis de Tobie, touchants ou monstrueux, mais toujours bien campés), une imagination débordante, ce sont les autres atouts de ce roman jeunesse que je vous conseille de piquer (ou d’offrir) aux pré-ado autour de vous !

TOBIE LOLNESS – T1 LA VIE SUSPENDUE (2006), Gallimard Jeunesse, 311 pages

4 commentaires:

  1. ça me tente bien. Merci Elodie pour cette idée de lecture. Dès que je l'aurai fini je mettrai un commentaire plus interessant...

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  2. J'attends ton avis alors, mais je pense que ça te plaira.

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  3. Bonjour,
    Alors pour répondre à votre souhait de connaître les 26 langues, les voici :
    anglais, allemand, espagnol, polonais, hongrois, letton, portugais, norvégien, danois, finnois, roumain, italien, néerlandais, grec, turc, lituanien, tchèque, bulgare, croate, catalan, hébreu, chinois, coréen, vietnamien, thaï et japonais.
    Cordialement
    Claire

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    1. Merci pour les langues ça m'a beaucoup aidé pour le travail que je devais rendre.

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