lundi 12 décembre 2011

AMERICA - "Back Pages " - (2011) par Philou "The Man From Sunset City""


Intemporel...

Curieuse et bien triste coïncidence que le nouvel album d'AMERICA soit sorti 2 jours après le décès de l'un des fondateurs du trio, Dan Peek, mort le 24 juillet dernier à l'âge de 60 ans. 
Le Déblocnot' ne manquera de rendre hommage à Dan Peek très prochainement...
 
Les harmonies stellaires de Dewey Bunnell, Gerry Beckley et Dan Peek ont fait d'AMERICA l'un des groupes les plus vendus et apprécié des seventies ( à lire ici "La Rétro : http://ledeblocnot.blogspot.com/2011/07/america-retro-par-philou.html ).

Avec plus de 40 années de carrière, une centaine de concerts par an et prés d'une trentaine d'albums au compteur, Gerry Beckley et Dewey Bunnell font toujours de la musique ensemble et éblouissent encore leurs auditeurs avec leurs mélodies et leurs somptueuses harmonies vocales.
Ce nouvel album "Back Pages" ne nous propose pas de nouvelles compositions originales du duo Beckley/Bunnell, mais une collection de douze chansons, uniquement des reprises, qui sonnent ici comme un véritable hommage aux compositeurs préférés de Gerry Beckley et Dewey Bunnel. La song-list remonte le temps, de l'invasion britannique des années 60, avec The Zombies "Time Of The Season", jusqu’aux années 2000 avec "A Road Song", un titre de Fountains Of Wayne. 
L'album est intime et convivial, certes, mais il n'y a pas de grandes surprises dans la sélection de chansons qui est axée sur des auteurs très classiques comme Bob Dylan ("My Back Pages"), Paul Simon ("America"), Joni Mitchell ("Woodstock"), James Taylor ("Something In The Way She Moves"), Neil Young via le Buffalo Springfield ("On The Way Home") et Brian Wilson ("Caroline No").
Heureusement, la nostalgie ne nous submerge pas totalement grâce à la présence de chansons plus actuelles comme "Till I Hear From You" de Gin Blossoms, "Someday We'll Know" des New Radicals, "A Road Song" de Fountains Of Wayne et "Sailing To Philadelphia" de Mark Knopfler qui assure la guitare sur ce titre et nous offre un superbe solo à la fin du morceau.
Dewey Bunnel & Gerry Beckley
Gerry Beckley décrit l'album comme "juste des chansons que nous aurions souhaité écrire nous même. Nous avions plus d'une centaine de titres préférés au fond de notre cœur, la liste était tellement longue, cela n'a pas été simple d'en sortir une douzaine".
Il faut souligner que contrairement à beaucoup d'artistes de leur époque, ces deux gars-là savent encore chanter brillamment et cet album scintille comme jamais, grâce à la richesse des guitares acoustiques, du chant soyeux et des harmonies vocales chaudes et caressantes.
L'album débute avec "America" de SIMON & GARTFUNKEL, un peu facile me direz-vous pour commencer avec cette chanson qui est aussi le nom du groupe et pourtant cela fonctionne merveilleusement bien...avec un final grandiose lorsque que la batterie se met à résonner pendant le dernier refrain. La fraicheur de "A Road Song" de Fountains Of Wayne nous enchante et fait un petit clin d’œil malicieux au classique "Sister Golden Hair" avec un petit accord qui s'est faufilé à la fin du morceau. Le "Woodstock" de Joni Mitchell déborde de sensibilité mais n'a pas l'intensité de la version de Crosby, Stills, Nash & Young, par contre l'interprétation de "Caroline No" des Beach Boys est superbe, certainement une des meilleures cover jamais réalisée à ce jour et nous remémore en tous les cas, la beauté triste de ce chef d’œuvre de Brian Wilson. Le "Someday We'll Know" des New Radicals est renversant de beauté, une mélodie incroyable, un refrain qui se scotche dans votre cerveau dès la 1ère écoute, AMERICA s'en accapare totalement et le sublimifie.
La grande majorité des chansons de "Back Pages" sont lustrées avec des guitares spacieuses, des basse bien rondes et des percussions discrètes mais bien dosées.
Ces chansons intemporelles sont rafraîchies et sont parfaites pour partir en voyage sans bouger de votre canapé. "Time of the Season"  des Zombies est carrément re-lifté  et n'a plus la réverbération exagérée qui était  répandue sur de nombreux enregistrements des années 60. Le "Something in the Way She Moves" de James Taylor ramène les auditeurs back to the  seventies avec sa pedal steel et ses sections de cordes à la mode dans la musique pop de cette époque. "On The Way Home" est pas mal réussie mais ne porte pas l'angoisse de la version du Buffalo Springfield, ni celle de la version live de son créateur, Neil Young, le loner. La surprise de l'album reste peut être la présence d'un titre des Gin Blossoms "Till I Hear it From You" dont la mélodie douce et subtile s'adapte trés bien dans les arrangements de Gerry Beckley et Dewey Bunnel. L'album se termine avec une extraordinaire version de "My Back Pages" de Bob Dylan, émouvante et sincère , accompagné juste d'un piano , Dewey Bunnel nous offre un merveilleux cadeau.


Écouter cet album, c'est comme rendre visite à des vieux potes, qui après une bonne quarantaine d'années d’amitié, vous réservent encore de belles surprises... 






7 commentaires:

  1. pas tout a fait d'accord avec l'article...Je suis un grand fan d'america 1ère période et leur dernier disque retrouvait un peu cette veine là...je me suis donc rué sur "Back Pages" et franchement c'est typiquement l'album inutile. Il n'apporte rien , c'est souvent facile, à la limite de la soupe commerciale, la voie de Gerry Beckley supportable dans les choeurs devient très limite en solo...on croirait presque une petite fille qui chante, le dylan est bien pour le reste...attendons un "vrai" prochain disque.

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  2. Après plus de 40 ans carrière, cette petite parenthèse n'est certes pas indispensable, mais fort agréable quand même...attendons le prochain disque.

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  3. America... forever? Pour ma part, ca fait longtemps que je trouve les albums de America assez inegaux voir meme insipides. Sortie de la premiere periode que j’arreterais a la derniere participation de Dan Peek sur l’album « Harbor » (1978) et du formidable album « Alibi » (1981) il ne reste pas grand chose de memorable depuis excepte quelques titres, de ci de la.

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  4. je suis un inconditionnel du groupe...j'ai tous les albums (inclus le disque de Noel !), plus les solos de Gerry Beckley et même ceux de Dan Peek...c'est vrai que le groupe a eu du mal a passer les années 80, mais "View from the ground" (1982), "Hourglass" (1994), "Human Nature" et surtout "Here & Now" (2007)ne sont pas si mal que ça tout de même !!!

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  5. Oui, c’est vrai, j’ai « Hourglass" en CD et et « View from the ground » en vinyl et je connais bien ces albums. Ce qu’on peux reporcher a telles oeuvres c’est leur concision au regard des premieres oeuvres. Comme je disais, c’est sur il y a de bons titres... suivis de titres très limite. Il semble que ces musiciens se perdent trop souvent a suivre une insipide recette pop au lieu de suivre le chemin prometteur des premiers opus. Meme George Martin a lache l’affaire apres le premier opus du desormais duo en 1979. Je trouve Here & There bien produit en effet et digne d’interet. Sur Hourglass il y a plusieurs titres qui auraient merite un album plus concis... encore une fois. On est jamais aussi severe qu’avec les gens qu’on aime et respecte! ;-)

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  6. Je considère View From The Ground comme magique puisque quand Noah a gagné Rolland Garros en 83 c'était ma bande son sur les images de la finale!
    Faut dire que y'a la moitié de Toto qui joue dessus et c'est quand même la classe!!
    Peut être une musique de "centriste", mais une qualité pareille ça court pas les rues. Na!

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  7. En effet Peter, je le considère également comme un bon album et il dégage quelque-chose de...magique !
    Bien épaulé par Russ Ballard, on retrouve sur l'album Carl Wilson (Beach Boys), Timothy B. Schmit (Poco, Eagles), Jeff Porcaro, Mike Porcaro, Steve Lukather (Toto), Christopher Cross, Dean Parks, etc....etc... que des pointures !!

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