jeudi 15 décembre 2011

LE MONTE CHARGE (1961) de Frederic DARD , par Foxy "dard-ling" Lady



Vous êtes amateurs de bon polars ? De romans noirs qui vous laissent sans voix ? 
A l’approche des fêtes de Noël,  je me suis fais un petit plaisir… Ce petit plaisir s’appelle « Le monte charge », de Frédéric Dard, dont je suis, je dois bien l’avouer, devenue une lectrice assidue, amoureuse de la plume de cet auteur prolifique, surtout connu pour sa série des San Antonio.

Car un livre de Frédéric Dard, pour moi, c’est un cadeau de Noël avant l’heure. « Le monte charge » a été écris en 1961, mais se lis divinement bien aujourd’hui. Les romans de Dard n’ont pas pris une ride, et je les trouve même « glamour »… Je vous expliquerai cela dans quelques lignes. 

Le roman se situe à la période de Noël. Albert Herbin sort de la prison des Baumettes, et rentre chez lui, nostalgique, seul, en proie à ses souvenirs. Sa mère est décédée, et il ne retrouve dans la maison familiale que le spectre de son absence. Les odeurs, les images, tout lui revient en mémoire, mais rien ne fait écho au son de sa voix. Ce premier chapitre est incroyablement bien écris. Dard y explore toutes les phases de la mélancolie. A la fois triste et sombre, on visualise sans peine ce que vis le héros. Car Frédéric Dard a ce pouvoir étrange de créer, avec des mots très simples, une ambiance, un univers.

On est dans les années 50-60. Un homme (Albert Herbin) rencontre, la veille de Noël, dans un restaurant, une femme très belle (Mme Dravet) qui mange avec sa  fille. La belle inconnue lui rappelle un amour passé, ce même amour qui l’a envoyé en prison et a fait de lui un criminel. Elle accroche son regard, lui souris… Ils sortent, il la suit, et la retrouve dans un cinéma. La belle le laisse la raccompagner, elle encourage même ses avances. Lorsqu’il arrive chez Mme Dravet, ils empruntent le monte-charge qui mène à l’appartement, et découvre, sur le canapé, le mari mort de celle-ci ! Suicide ou meurtre crapuleux ?
Frederic Dard

Je n’en dis pas plus, car ce serait gâcher le plaisir du lecteur, et je ne suis pas là pour ça ! Que vous dire de ce roman, si ce n’est que c’est  du beau roman noir comme je les aime, avec l’adéquation parfaite : femme fatale, homme désabusé qui se trouve au mauvais endroit, au mauvais moment, le tout, emballé dans une superbe intrigue. C’est si bien écris, que les images défilent sous nos yeux. On imagine sans peine cette femme trop belle,  feignant la surprise, la détresse, nimbée dans une robe noire, une larme au coin des yeux,  qui n’est en fait qu’un être purement machiavélique.  Si pour Wilder ou Hitchcock au cinéma le crime parfait n’existe pas, se peut-il que Frédéric Dard, ait, quant à lui, imaginé le crime parfait ?

Voilà pourquoi je parlais tout à l’heure de « glamour ». Pour moi, alors qu’il dépeint des personnages sombres, pervers et manipulateurs, Dard est si talentueux que ses héros les plus affreux nous sont presque sympathiques, que les crimes les plus sordides sont des purs chefs-d’œuvres. Les femmes y sont toujours décrites comme des créatures magnifiques qui perdent les hommes sur leur passage, les hommes y sont des pauvres pantins, qui ne comprennent qu’à la fin qu’ils ont été dupés… Les coups de théâtre n’ont rien d’invraisemblables. Ils sont juste l’aboutissement d’une intrigue savamment orchestrée, qui nous laisse admiratif devant tant de talent et d’humilité.

Ce roman, comme beaucoup d’autres, a été adapté au cinéma en 1962 par Marcel Bluwal (né en1925), plus connu comme étant le père à la télévision de la série « Vidocq ». Dans les rôles principaux  on retrouve la sculpturale Léa Massari dans le rôle de Marthe Dravet et Robert Hossein dans celui d’Albert Herbin.

Si comme moi vous êtes passés à côté de cet auteur trop longtemps, et que vous avez envie de vous régaler, alors n’hésitez pas une seconde. De plus, je trouve cette édition « Fleuve noir » incroyablement belle. « Le monte-charge » est illustré par une photo de Doisneau, ce qui ne gâche rien au plaisir. La couverture est belle, le roman brillant, on ne peut que déplorer une chose : il est un peu court, comme tous les romans de Dard… mais justement, le plaisir n’en est que plus grand  !



3 commentaires:

  1. Jamais lu Dard, juste ouvert un ou deux san antonio par curiosité, mais là tu me tentes carrément ! On y retrouve la même écriture imagée que dans les San Antonio ou ça n'a rien à voir ?

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  2. Sympa de faire partager ton goût pour Frédéric Dard, rares sont les femmes qui apprécient me semblait-il, pourtant que de passages admirables au milieu des gauloiseries San-Antoniesques ! Pour les non initiés ignorez carrément les San-A écrits par son fils rien à voir avec le génie de son père. Pour ma part je conseillerais d'attaquer par "la vieille qui marchait sur la mer" ou "Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains dans les poches?" entre autres... Merci

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  3. Salut Elodie, alors, pour te dire la vérité, jamais lu la série des San Antonio, donc, je ne peux pas te dire pour l'écriture "imagée" et sans doute grivoise. J'ai découvert Dard cet été, et n'ai jamais été attirée par San Antonio... cela dit, je pense y arriver , forcémment, car je me régal !!! Merci pour ton passage !!!

    Anonyme : merci à vous aussi, je note "La vieille qui marchait sur la mer", déjà repéré parmis mes futurs achats, j'ai encore quelques Dard à me mettre sous la dent, l'homme a beaucoup écrit, et à fait dans la qualité ! Merci de votre conseil et à très bientôt.

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