lundi 12 mars 2012

Exposition BOB DYLAN - "L'explosion Rock 61-66 " - Cité De La Musique, Paris.

Bob Dylan va fêter ses soixante douze printemps au mois de mai prochain. Avec plus de 50 ans de carrière au compteur, 34 albums studio, une dizaine de Live, un bon paquet de compilations diverses, sans oublier la fabuleuse série des "Bootleg Series", l'artiste fait partie des incontournables légendes du Rock.
Sa carrière d'une longévité exceptionnelle a connu des hauts et des bas.
Un hommage qui retrace les 6 premières années de son œuvre lui est actuellement rendu à La Cité De La Musique à Paris (jusqu'au 15 juillet) et revient aux sources de la légende.
En effet, l'exposition retrace son début de carrière, entre 1961 et 1966, une période pendant laquelle Bob Dylan a publié sept disques, sept œuvres qui ont révolutionné l'histoire de la musique populaire et ont contribué a faire du jeune Robert Allen Zimmerman une star internationale, tantôt adorée, tantôt détestée...
Mais entre ses débuts en 1962, avec son 1er album tout simplement intitulé "Bob Dylan"  et "Blonde on Blonde" (1966), le premier double album de l’histoire de la musique rock, le jeune et frêle musicien s'est petit à petit métamorphosé. Le timide folkeux, fan de Woody Guthrie est devenu malgré lui le chantre de la "protest song" acoustique, avant de rencontrer le fantôme de l’électricité et de se muer en rock-star, décrié par ses anciens fans et adulé par un nouveau public.

Bob Dylan, Philadelphie, 1964 © Daniel Kramer

"Il se détache du mouvement folk avec des chansons beaucoup moins engagées, plus introspectives et évidemment avec une musique électrique. Ce changement a fait scandale, il a été très critiqué par le milieu du folk", rappelle Julie Benet, la responsable de l'exposition, mise au point par Eric De Visscher en étroite collaboration avec Robert Santelli, le directeur du Grammy Museum de Los Angeles.
Cette passionnante expo relate les années phares de la jeune star qui transformera de façon catégorique son approche artistique et provoquera une véritable révolution dans le monde de la musique.
C'est en 1965, que l'onde de choc se produit avec l'album "Bringing It All Back Home" , un véritable coup de tonnerre dans le paysage musical. Bob Dylan, le troubadour du Folk Song contestataire, le porte drapeau de toute une génération, électrifie sa guitare sur ce disque et va proposer un aperçu de l'héritage musical et culturel qu'il assume et va transcender : du Blues, du Folk et du Rock, le tout enregistré dans une nouvelle direction et qui influencera la quasi-totalité de ses contemporains.
Tout au long de l'exposition, vous pouvez admirer les photographies de Daniel Kramer qui témoignent jour après jour de l'évolution de Bob Dylan pendant cette année cruciale.
Le photographe a également pris quelques une des plus célèbres clichés de Bob Dylan ainsi que la pochette de plusieurs de ses albums, dont le légendaire et incontournable "Highway 61 Revisited"
On peut découvrir également des photos du tout jeune Robert Zimmerman, au milieu de ses proches ou en lycéen à Hibbing , le berceau de son enfance au fin fond du Minnesota, mais aussi une collection rare de guitares et de vêtements portés par ses idoles de toujours : Elvis Presley, Buddy Holly, Woody Guthrie.
Le Grammy Museum de Los Angeles a également prêté de véritables pièces de collection, comme des manuscrits de Dylan, une de ses guitares personnelles, des archives audiovisuelles et des extraits de concerts.
Une partie de l'exposition est consacrée aux liens entre Dylan et l’Hexagone où il s'est rendu pour la toute première fois en 1964, accueilli par notre Hugues Aufray national.
Sylvain Vanot, notre musicologue français a rassemblé de son coté un paquet d'archives concernant cette période française.



Mais au milieu de l'année 1966, Bob Dylan craque sous la pression, il ne supporte plus son statut d’idole. Bourré de drogues, à la limite de l'épuisement et de la paranoïa, le timide et gentil Bob Dylan est devenu un véritable poison pour les journalistes qui ont le malheur de l'interviewer.




 Le 29 juillet 1966, il est victime d'un (faux ?) accident de moto au guidon de sa Triumph et rien ne sera plus pareil après une longue période d'isolement dans sa maison de Woodstock. En effet, il est bien décidé à se débarrasser de son image trop encombrante de prophète de la nouvelle génération et va le faire de la manière la plus radicale qu'il soit....  Dylan veut abandonner le mouvement contestataire et devenir un père de famille comme les autres, il va sortir des albums comme "Nashille Skyline" et surtout "Self Portait" qui vont consterner ses fans.

 Après les hommages à Miles Davis, John Lennon, Georges Brassens ou Jimi Hendrix, c'est la 1ère fois que La Cité De La Musique consacre une exposition à un artiste encore vivant. Un événement pas du tout évident à mettre en place comme le déclare Robert Santelli, le directeur du Grammy Museum de Los Angeles : "C'est plus facile de faire ce genre de chose avec un artiste disparu. Mais je ne voulais pas attendre. La musique de Bob Dylan est trop importante. Je dirais qu'il est même nécessaire de l'écouter aujourd'hui. L'Amérique traverse des moments difficiles qui devraient donner naissance à des chansons fortes, comme c'était le cas lors de la guerre du Vietnam, et de la lutte pour les droits civiques. Les songwriters ont fait entendre leur voix auprès des jeunes générations. Aujourd'hui, on entend seulement des gens comme Tom Morello, le guitariste de Rage Against The Machine ou Bruce Springsteen, avec son dernier album. Ce que fait Bruce c'est bien, mais nous avons besoin d'une voix jeune. Vous savez quelles chansons étaient jouées à Occupy Wall Street? Celles de Woody Guthrie!" 



Une très belle exposition qui devrait ravir les fans des premières années comme les plus jeunes qui n’ont pas connus cette période, mais qu'aucun "dylanophile" digne de ce nom ne peut manquer.
Est-ce que vous avez une chance de rencontrer Mister Bob Dylan himself ? Se déplacera t-il à Paris pour voir cet hommage ? C’est pas sûr du tout, il est actuellement en tournée en Amérique du Sud, mais sait-on jamais ...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire