mercredi 7 mars 2012

HOMMAGE A PIERRE TORNADE et GERARD RINALDI

"impossible...pas français" (1974)
 Pierre Tornade, Tournadre de son vrai nom, s'est éteint aujourd'hui à l'âge de 82 ans après une carrière sur les planches et les écrans bien remplie. En effet depuis les années 60, sa silhouette, sa voix tonitruante et sa moustache gauloise en ont fait un personnage familier et incontournable. Les plus anciens se rappelleront ses débuts avec la troupe des Branquignols où il côtoie Robert Dhéry, Robert Lamoureux, Louis De Funés, Jean Carmet, Micheline Dax ou Jacques Legras  et des films de cette époque comme "Allez France!" (Robert Dhéry) ou "Bebert et l'omnibus" (Yves Robert). Mais il ne faut surtout pas réduire ce comédien au comique troupier, il jouera également au theatre dans des pièces de  Shakespeare ("Péricles, Prince de TYr", 1957), Gaston Leroux, Marcel Achard ou Georges Feydeau.
"un cave" ( 1971)

Au cinéma on le verra dans pas loin d'une centaine de films entre 1956 et 1989, il serait fastidieux de les énumérer, notons qu'il a tourné avec Claude Autant Lara, Yves Robert, Jean Becker, Denys de la Patelière ("le tatoué" 1968, avec Gabin) , Jean Girault, Philippe de Broca, Gilles Grangier , Pierre Granier Deferre ("Adieu poulet", 1975), Yves Boisset ("Dupont Lajoie" , 1975)  ou Alain Corneau ("Fort Saganne" , 1984) . On le retrouve aussi dans "Un idiot à Paris" ou "le grand restaurant", "Vos gueules les mouettes" et surtout bien  sur pour son rôle du capitaine Dumont dans "Mais où est donc passée la 7ème compagnie" (1973) et "On a retrouvé la 7ème compagnie" (1975), l’archétype de la comédie franchouillarde mais sympathique. Vous savez, le genre de trucs méprisés par les cinéphiles qui jurent ne regarder qu'Arte et les films d'art et d'essai austro-hongrois en cinémathèque... Alors oui, c'est con, c'est énorme, mais c'est si bon de temps en temps. Bon c'est vrai que Pierre Tornade aura quand même tourné dans beaucoup de nanars, si vous êtes amateurs du genre et si vous n'avez peur de rien je vous conseille "Les gauloises blondes" (1988), un sommet absolu (décrypté ici par Nanarland ).
Abonné aux rôles en  uniformes on l'aura souvent vu bidasse ou en  policier, comme dans la série des Commissaire Burma avec Guy Marchand où il campe le commissaire Faroux de 1991 à 1998, toujours sur le petit écran il apparaitra dans les séries "Thierry la fronde" et "Les 5 dernières minutes".
Et comme si ça ne suffisait pas il prêtera sa voix à Averell Dalton et à Obélix dans les films d'animation. Comme Obélix, Tornade était tombé dans un chaudron de potion magique, celle de l'amour des planches et des toiles, qu'il en soit remercié. RIP Pierre




 "la vie dissolue de Gerard Floque" (1986)

Je voudrais associer à cet hommage Gérard Rinaldi, membre de la troupe des Charlots, décédé la semaine dernière à 69 ans. Les Charlots qui, on l'a peut être un peu oublié, commencèrent dans la musique, sous le nom des "Problèmes" ils accompagnent Antoine dans ses "élucubrations", ouvrent pour les Stones, et se voient  qualifier par le mag américain Rolling Stone de "best french band", avant de se lancer dans la chanson parodique, voire paillarde et au ciné ("les bidasses en folie" "la grande java" "les fous du stade" "le grand bazar"  etc).
Derrière l'humour potache et la gaudriole, il y avait aussi un certain sens de l'absurde et  un esprit joyeusement subversif, dans lequel ces babas cool se battent contre l'armée, les institutions, les grandes surfaces, l'autorité.  Les charlots quelque part c'est le Flower power à la française, le Larzac, les fleurs dans les cheveux...Toute une époque révolue à jamais, à l'heure où Big Brother va nous ficher  dans son fichier biométrique...
RIP Gérard

3 commentaires:

  1. Que des chefs-d'oeuvre du 7e Art...

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  2. pat slade7/3/12 21:57

    Pierre Tornade pour ma part ,restera le père de Isabelle Hupert dans le sublime "Dupont Lajoie " de Yves Boisset !

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  3. oui Pat, Dupont Lajoie, un de ses roles marquants.
    Alexandre, ta remarque m'amène plusieurs réflexions: 1) certainement pas, mais ils ne prétendent pas l'être.2)un chef d'oeuvre n'est un chef d'oeuvre que parce qu'on peut l'étalonner par rapport à d'autres films qui n'en sont pas eux justement.3)la notion de chef d'oeuvre est très subjective et varie d'un cinéphile à l'autre.4) s'il n'y avait que des chefs d'oeuvre, on se ferait chier, non? j'adore le fois gras et la langouste mais je n'en mangerai pas tous les jours, ce serait indigeste et puis ça ne m'empêche pas d'apprécier un bon jambon beurre...

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