vendredi 8 juin 2012

LES MISCELLANEES DU ROCK - collectif (2009) par Luc B.





Miscellanées signifie « mélange », « morceau choisi ».  En 2005, un petit bouquin va rencontrer un immense succès de librairie : LES MISCELLANEES DU MONSIEUR SCHOTT, écrit par l’anglais Ben Schott. L’auteur disait de son livre que c’était une collection de petits riens essentiels. On y trouvait la conversion des centimètres en inch, les gagnants des oscars en 1937, la nomenclature des bouteilles de vin, la liste des méchants dans les James Bond, la composition d’une équipe de rugby, les dix plaies d’Egypte, ou encore les manières de draper un sari…  Bref, tout et n’importe quoi…

Sur ce modèle, Jean Eric Perrin, Jérôme Rey et Gilles Verlant ont sorti LES MISCELLANEES DU ROCK, qui reprend donc le même principe. Une série de très courts articles, de quelques lignes, ou d’une page et demi, qui recense des informations sur l’univers de la musique pop rock, même si on y croise aussi quelques rappeurs ou bluesmen. On constatera pourtant que les Beatles y tiennent une large part (les Miscellanées des Beatles est aussi paru, j'imagine que pour l'éditeur, c'était plus simple de repiquer dedans...). C'est un bouquin qui ne se lit pas de A à Z, mais que l’on s’amuse à feuilleter. Il n’y a aucune logique. Les informations qu’on y trouve sont généralement exactes (y manquerait plus que ça !) mais les auteurs flirtent volontiers avec la petite histoire, les anecdotes, les à-côtés, ils s’amusent aussi à nourrir les rumeurs, les on-dit, comme Elvis est vivant, pourquoi, ou MCcartney est mort, pourquoi…

Il n’y a pas longtemps, on vous avait proposé sur notre page Facebook des clips de reprises de chansons anglo-saxonnes par des français… Et bien dans les MISCELLANEES DU ROCK, vous aurez la liste des reprises françaises des chansons des Beatles. C'est fou comme y'en a ! Vous en apprenez par chœur cinq ou six, et vous brillez en société ! Celui ou celle qui aurait bonne mémoire et retiendrait toutes ces infos essentielles, passerait pour une encyclopédie du rock bis ! Mais encore une fois, c'est le rock-bis, le rock pour rire. 

Qui était présent à Woodstock, Monterey, ou sur l’Ile de Wight, jour par jour, dans l'ordre de passage sur scène ? Qui sont les personnages représentés sur la pochette de Sergent Peppers, hein, vous le savez ? Et ceux figurant sur We’re only in it for the money, la réponse de Franck Zappa aux quatre de Liverpool. Liverpool, puisqu'on en cause, y’a pas que les Beatles qui viennent de cette cité anglaise, mais aussi : Black, Dead or Alive, Echo and the Bunnymen, Frankie goes to Hollywood, Gerry and the Pacemakers, Orchestral Manœuvres in the Dark

Les auteurs aiment bien développer des thématiques, raccrocher des chansons à un thème. Ca ne sert à rien, sauf à préparer des quizz pour la prochaine fête de la musique sur le Déblocnot ! Le lundi, vous chantonnez quoi ? «  Rainy days on Mondays » ? Et le mardi « Groovy tuesday » ? Le mercredi « Wesnesday week » ? Un guide routier à la main, vous sifflotez « Across 110th street », « Tenth avenue freeze out », « Baker street », « 59th street bridge song » ?…  Voire voyager sur une plus grande échelle, avec « Nebraska », « Alabama song », « New York state of mind », « Texas Flood », « Sweet Virginia »… Si vous voulez avoir une discussion structurée avec notre ami Selmogue, vous trouverez aussi un petit lexique français-kobaïn pour tout comprendre des textes de MAGMA. Vous avez aussi les groupes qui bégaient, comme DURAN DURAN, MAN MAN, TALK TALK, THE THE…  Pour ne plus confondre James Taylor, avec Roger Taylor, ou Andy Taylor avec Chip Taylor, Mick Taylor avec Vince Taylor… Aucun d’eux n’a été chanteur de BLACK SABBATH, c’est sûr, car la liste est en page 285…

Il y a donc  un certain nombre de listes, et là bien sûr, on dira, bah ouais mais ce n’est pas complet. Ce sont les limites de ce genre d’exercice. On pourra toujours rétorquer qu’il y a des manques, des oublis, et surtout énormément de mauvaises foi, mais c’est aussi cela qui est drôle. Les meilleurs chansons de 1968, ou meilleurs albums de 1967, la crème de pop anglaise, ou au contraire, les tubes très pénibles (genre "In the summertime" de Mungo Jerry) les plus ringards, les solos de gratte les plus mythiques, les groupes de filles (Rockin’, si tu savais, tu pourrais doubler la liste !). 

On y trouve aussi des listes de noms célèbres mais parfois oubliés (John Sinclair, Kim Folley...), ou des auteurs-comètes, succès foudroyant puis je repars, ou les hommes de l'ombre, talentueux, inspirés, mais discrets, genre "ah oui, c'est lui qui a écrit ça ?"...

Dans le genre décalé, il y a aussi les titres de chansons assez énigmatiques... « Be Bop a Lula », « Da Doo Ron Ron », « Sha La La La Lee », « Bama Lama Bama Loo » qui est du même auteur que « Tutti Frutti »… Dans le genre plus austère, vous aurez l’organigramme complet des actionnaires-propriétaires de Universal Music depuis sa création en 1898 ! Après ça, rien de tel que de s’écouter « How to roll a Blunt », « ou « Let’s get stone », « When you get low you get high », « Smoke two joints »… à moins que vous soyez plus accro à la météo, avec « The Rain Song », « Stormy Weather », « Let it rain », « A hard rain a gonna fall », « It’s raining again »… Du croustillants avec la liste des tops models ayant couché avec la gente musicale, le nombre de reprises faites des chansons de Dylan, la liste des pirates live les plus recherchés de Springsteen, les marques les plus citées dans les chansons de rap, les chansons les plus longues de « « I feel love » de Donna Summer (15’45) à « Metal Machine Music » de Lou Reed (64’13) ou les plus courtes comme « I wanna snif sone glue » des Ramones (1’34)… D'ailleurs, exemple parfait de petite imprécision : les lecteurs du Déblocnot savent pertinemment que la chanson la plus courte est "Her majesty" des Beatles, sur l'album ABBEY ROAD, (elle dure 23 secondes !) puisqu'on en a causé ici même !

On trouve dans ces MISCELLANEES des toutes petites brèves, qui nous racontent en quelques lignes ce qu’est le Brill Building, le château d’Hérouville, le Bo Diddley Beat et dans quelles chansons on le retrouve, l’histoire de la Doc Martens, l’histoire d’instruments célèbres (le Moog, le Fender Rhodes, le Mellotron, le Theremine…) ou les boutiques les plus tendances de King’s Road, à Londres en 1967… Tiens, une info que j'ai retenue, totalement inutile... l'immeuble pris en photo sur la pochette de PHYSICAL GRAFFITI, on le revoit dans le clip des Rolling Stones "Love is strong". Et oui, depuis que j'ai lu ça, j'attends que quelqu'un aborde le sujet, pour frimer... Rêvons un peu : à propos, l'immeuble sur le disque de Led Zep, il existe vraiment ? Bien sûr, à New York, d'ailleurs, en 1995, David Fincher dans le clip des Stones... C'te classe !!!

On pourrait continuer longtemps, mais vous voyez je pense le genre d’ouvrage. Encore une fois, ce n’est pas une encyclopédie, juste un empilement de petites pastilles, d’énumérations. On pioche dedans, on y replonge de temps à autre pour se rafraîchir la mémoire, enfin… quand on arrive à retrouver l’article, parce qu’il n’y a aucune logique dans le classement, ni chapitre, ni thématique, juste une table des matières à la fin, mais qui fait douze pages, donc on ne gagne pas spécialement du temps ! On objectera tout de même que ce livre s'adresse aux fondus de rock. Je ne me vois pas l'offrir à Claude Toon par exemple, pour la bonne raison que cela ne l'intéresserait pas ! Sans doute une approche plus grand public, avec une petite histoire de la Grande Histoire, aurait permis de faire une sorte de "Rock'n'roll pour les nuls" ou "Le Rock expliqué à mon fils" agrémenté en plus de tout un tas d'anecdotes, listes, énumérations diverses et rigolotes. 

LES MISCELLANEES DU ROCK
Edition Fetjaine, 310 pages. Disponible en format Poche. 

2 commentaires:

  1. pat slade8/6/12 21:52

    j'ai acheté ce livre quand il est sortie ,et j'ai appris d'innombrable choses .Chose étrange,je l'avais sortie de ma bibliothèque en vue de faire une chronique dessus ( si,si, véridique!)A croire que les grands esprits ce rencontrent!

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  2. pat slade8/6/12 21:55

    sinon , article au petit oignon ,la classe de la miscellanée rock !

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