dimanche 22 juillet 2012

ROLLINS & COOPER requinquent nos neurones avec 2 bouquins - par Claude Toon



Puisque l'on est en été, on peut imaginer deux scénarios : il fait soleil et, allongé sur une natte ou une chaise longue, on s'évade dans l'aventure d'un bouquin pas trop intello ; ou alors Il pleut (c'est un peu le style 2012) et lové(e) sur un canapé, et bien, heuu, on fait également la même chose. Je vous suggère deux ouvrages un soupçon fantastique, mais pas trop. Un point commun, la botanique, les plantes rares aux vertus magiques voire maléfiques ont le premier rôle. Attention qui s'y frotte s'y pique. Cela dit, bouquiner dans une prairie, à l'ombre d'un prunier ne présente aucun danger. Éviter l'ombre des noyers, il paraît que ça file mal au crâne. 

James Rollins : La clé de l'Apocalypse

James Rollins. L'ex vétérinaire avait déjà fait la une du Blog avec Amazonia en 2011. Encore une histoire de plante, d'arbre plus précisément. Pour en savoir plus sur l'auteur cliquer Ici !
J'attends toujours avec impatience qu'elle va être la source d'inspiration Historico-scientifique de James Rollins lors de la parution d'un nouvel ouvrage.
Pour ce nouvel opus, je ne suis pas déçu. Nous retrouvons la Force Sigma et ses "héros" habituels plongés comme d'habitude dans une mission destinée à contrecarrer les plans diaboliques d'une ligue obscure et de ses sbires qui vendraient leurs âmes au plus offrant, et dont l'activité unique et obsessionnelle demeure la disparition de tout ou partie du genre humain par tous les moyens possibles.
L'ouvrage démarre à l'époque de Guillaume le conquérant (XIème siècle) où prélats et "agents du fisc" enquêtent sur la disparition brutale et totale de la population de petits villages de l'actuel pays de Galle et en Écosse... Légendes païennes et druidiques et essor de la foi catholique se télescopent dans de mystérieuses malédictions et des miracles d'essence divine incertaine. Saut dans le temps et comme souvent dans ses ouvrages, Rollins alignent quelques cadavres, en Afrique, au Vatican (l'occultisme ayant sa place dans ses récits) ...
On se retrouve vite en plein action avec les personnages de la saga : Gray, Painter, Monk, Rachel et l'agent double, si ce n'est triple, Seichan et quelques petits nouveaux... De Rome en passant par les brumes britanniques, à Oslo et même dans le blizzard su Spitzberg, l'histoire va bon train. La trame scientifique s'ordonne autour des trafics d'OGM : bienfait ou malédiction ? Sans compter que plus que jamais des champignons bizarres ne sont pas toujours comestibles ; heu....c'est plutôt nos congénères qui semblent les régaler !! En avion, à cheval ou en motoneige, les personnages s'épuisent (à peine), pour échapper à mille périls, pratiquent une hygiène de vie déplorable, risquent de se retrouver empoisonnés, brûlés vifs voire atomisés "façon puzzle" pour paraphraser notre cher Audiard.
Rollins mélange avec boulimie l'histoire ancienne et les enjeux présents, fournit un dossier sur ses sources pour faire la part du réel et de l'imaginaire. C'est assez bien écrit, certes "US winner" à tout va, mais les personnages lèvent des voiles sur leurs affres et passés parfois douloureux pour atteindre un minimum d'épaisseur psychologique qui fait souvent défaut au genre.
Une parution opportune pour le farniente de l'été et pour pouvoir s'évader... en risquant sa peau, enfin... uniquement par procuration.

Glenn Cooper : Le Testament des templiers
 
J'avais aimé les deux premiers opus de Glenn Cooper : le livre des Morts et Le livredes Âmes commentés l'an passé. Donc comme un certain nombre de lecteurs, j'attendais avec impatience un nouvel ouvrage après ce début prometteur. Les deux livres cités formant un tout, qu'allait nous réserver l'imagination de l'auteur ?
Coup de gueule anti-éditeurs
Le titre français est idiot et racoleur ! Ah c'est sûr, "le Templier" fait toujours recette chez nous : Gisors, Rennes-le-Château, le trésor perdu, la malédiction et j'en passe ! Problème, ce livre fait intervenir à mi-parcours un templier comme figurant et… rien d'autre ! Le titre originale "The Tenth Chamber" aurait pu être traduit par "La dixième caverne", un titre tout aussi évocateur de mystère enfoui… Beaucoup de commentateurs sur Amazon ont exprimé un sentiment de tromperie, je le partage.
Fin du coup de gueule anti éditeurs
On ne peut pas dire que Glen Cooper s'éternise en vains préambules ! Arrivé page 25, nous avons : deux jeunes gens, aventuriers de l'année 1899, se retrouvent promus aliment pour les cochons d'un patelin nommé Ruac où, se vanter de ses découvertes spéléologiques n'est pas du goût des ruraux, bigre ; puis, de nos jours, l'incendie dans un monastère Trappistes met à jour un étrange livre signé d'un moine du XIVème siècle qui prétend l'avoir écrit arrivé à l'âge vénérable de 220 ans ! Autre problème, hormis cette surprenante information, l'ouvrage est codé.
Deux films avec ???? Luc, à toi de jouer...
Les personnages entrent rapidement en scène : Hugo Pineau, spécialiste en restauration de livres rares endommagés, Luc Simard, spécialiste du paléolithique et des jolies femmes rencontrées dans le TGV, le général Gatinois, de la DGSE, un rien facho, sans aucun humour, prêt aux pires exactions, obsédé par Ruac et ses secrets, pour le bénéfice de qui ? Pourquoi ?!
La carte jointe à l'incunable permet aux deux compères de découvrir une merveilleuse grotte encore plus riche que Lascaux, riche... en peintures pariétales ou plutôt... en autre chose ? Une équipe de spécialistes commence les fouilles mais rencontre l'inimitié des villageois (euphémisme) et, plus grave, des services secrets français. Les nuages sombres vont s'accumuler au fil des découvertes surprenantes.
Glen Cooper reprend le concept historique et ésotérique qui lui avait apporté le succès. Nous allons faire des bonds dans le temps au fil d'une intrigue serrée au temps des monastères du XIIème siècle, y rencontrer Abelard (l'amant maudit d'Héloise) qui joue avec le mystérieux moine futur bicentenaire aux apprentis sorcier avec des secrets d'herboriste surgis du fond des âges préhistoriques. Et pourquoi les templiers ? Ben voir le coup de gueule. Il y en a un qui fait de la figuration quelques pages a mi-parcours…
J'en ai trop dit et pas assez pour déflorer le suspens, mais suffisamment j'espère pour motiver les lecteurs qui avaient apprécié les deux premiers livres. Et puis 441 pages au lieu des 600 à 700 de mise dans les thrillers anglo-saxons offre une écriture rythmée, peu de digressions ou bavardages qui ralentissent l'action.
Je conseille ce livre aux amateurs de Cooper. Ceux qui n'ont pas aimé la première saga choisiront d'autres titres, le style rédactionnel restant très américain... Bonne lecture.



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