lundi 6 août 2012

COMMENT EPOUSER UN MILLIONNAIRE (1953) , par Foxy Lady


« How to marry a millionaire » (Comment épouser un millionnaire) est une charmante bluette, réalisée en 1953, par Jean Négulesco , qui a  notamment réalisé « Johnny Belinda » (1948), « Titanic » (1953) et « La fontaine des amours » (1954). Etant une romantique née, il fallait bien que j’évoque avec vous cette fine fleur de la comédie romantique, avec en prime un trio d’actrices mémorables, j’ai nommé : Lauren Bacall, Marylin Monroe et Betty Grable.
attention les yeux! Rockin, mets tes lunettes de soleil!

L’histoire du film : La sublime Charlotte (Lauren Bacall) visite un très bel appartement qu’elle entend louer avec son amie Pola (Marylin Monroe), qui a elle-même en vue d’associer Toctoc (Betty Grable), à leur petite colocation.
Car nos 3 ravissants mannequins ont un plan qu’elles jugent infaillible : mettre la main sur un millionnaire !
Il faut dire que, pour leur défense, Charlotte sort d’un mariage raté avec un tocard qui s’est soldé par un divorce à Réno, et que Pola et Toctoc n’ont pas trouvé mieux. Cet appartement  serait donc un « piège » à hommes, mais comme nos 3 mannequins sont sans le sous, elles vendent les meubles de la maison qu’elles louent pour pouvoir se payer des restaurants chics et de belles toilettes.
Dans l’affaire, Charlotte est le  cerveau  de l’opération « Rien en dessous du million par années », « On ne trouve pas un millionnaire au supermarché mais au rayon vison d’un très grand magasin … », Pola et Toctoc étant de jolies blondes écervelées…

Lauren, surnommée "the look" (le regard)
Le premier homme que ramène Toctoc, le séduisant Tom Brookman (Cameron Mitchell), a le coup de foudre pour Charlotte, mais comme il semble qu’il ne soit que pompiste, et ne possède pas les critères de sélections pour franchir le cap du 1er rendez-vous, il est immédiatement éconduit par la belle. Les mois passent, l’appartement se vide de son mobilier, et nos 3 mannequins n’ont pas obtenu LA demande en mariage qui fera de l’une d’elle LA femme de millionnaire qu’elle espère devenir.
Va s’en suivre quelques scènes croustillantes, comme Pola (Marylin) myope comme une taupe (et refuse de porter ses lunettes), qui se cogne systématiquement à toutes les portes qu’elle rencontre, ou suit au restaurant le serveur plutôt que son cavalier, ou encore Toctoc (Betty Grable), qui accompagne à un rendez-vous de chasse un millionnaire marié, et attrape la rougeole avant de la transmettre au mari adultérin.
Chacune à plus ou moins mis la main sur un homme fortuné, mais la fortune achète-t-elle l’amour ? Nous rend-t-elle heureux ? Et surtout, ne vont-elles pas succomber au charme de beaux jeunes hommes fauchés plutôt que d’hommes riches dans la force de l’âge?
Betty

Je ne vous en dis pas plus, car se serait gâcher le plaisir de la découverte, Marylin en myope est hilarante de naturel, surtout quand elle dit à qui veut l’entendre « mais voyons, vous savez ce que l’on dit d’une femme qui porte des lunettes ? » et nous, spectateurs, d’attendre la réponse, qui, lorsqu’elle arrive, n’est pas exactement celle que l’on avait imaginé…
J’ai lu ça et là que nos 3 ravissants mannequins étaient perfides et cupides… je dirais qu’elles sont peut-être juste pragmatiques (ou essaient de l’être), car au final, l’amour n’a-t-il pas raison de tout ?
Au moment ou elles tournent « Comment épouser un millionnaire », Lauren Bacall et Marylin Monroe sont au sommet de leur gloire et n’ont plus rien à prouver.
Mme Bogart, 28 ans, sublime de classe et d’élégance, à déjà à son palmarès « Le Port de l’Angoisse » (1944), « Le grand sommeil » (1946) ou « Key Largo » (1948).
Marylin, 26 ans, coquette et enjouée, a à son actif le magnifique film noir « Niagara » qui l’a propulsée au rang de star (et dont nous parlions hier, le monde est bien fait!)
Betty Grable, 36 ans, était une star des comédies musicales « Sous le soleil d’Argentine » (1940), « La dame au manteau d’hermine » (1948) d’Ernst Lubitsch et Otto Preminger.
Sa carrière a décliné dans les années 50, et elle n’explose pas véritablement ici, éclipsée par Lauren Bacall et Marylin. Son personnage est toutefois très sympathique, d’autant que, quand on y pense, c’est elle qui ramène le premier « vrai » millionnaire à la maison !

« Comment épouser un millionnaire » est le premier film réalisé en cinémascope, le but étant de contrer l’attrait de la télévision. Le résultat nous offre donc des vues panoramiques vertigineuses  de New-York, de l’appartement des 3 jeunes femmes, et nous offre, surtout, un début de film de près de 5 mn, sans rapport avec l’histoire, ou l’on voit un orchestre symphonique jouer dans toute sa « largeur ». Cela semble quelque peu déroutant, presque inutile, mais le but étant, à l’époque, d’offrir aux yeux du spectateur une simple prouesse technique.
Marilyn et les miroirs

Petites répliques devenues cultes aujourd’hui, comme celle où Charlotte parle à son « vieux » millionnaire en lui expliquant que leur différence d’âge ne pose aucun problème à ses yeux, elle lui dit « Ce vieux type, comment il s’appelle ? celui qui joue dans « The African Queen » ? j’ suis folle de lui ! » : petit clin d’œil puisqu’elle parle de son illustre époux, Humphrey Bogart, avec qui elle est mariée depuis 1945.
Négulesco rend aussi hommage au très beau film d’Orson Welles « La Dame de Shangaï » (1947), dans la scène où Marylin se contemple dans plusieurs miroirs drapée de sa robe de soirée fushia, qui n’est pas sans rappeler une scène du film de Welles où Rita Hayworth se reflète aussi dans plusieurs miroirs.
Enfin, dans la fameuse scène du défilé, où Marylin à un maillot de bain rouge, elle défile sur la musique de « Diamonds are a girl’s best friend », chanson que l’on peut entendre dans le film précédent de Marylin « Les hommes préfèrent les blondes ».

Le film de Négulesco fait la part belle aux femmes, tour à tour cyniques, opportunistes, mais surtout terriblement attachantes et amusantes.
« Comment épouser un millionnaire » n’est pas un film féministe, mais plutôt l’occasion de rendre hommage à la femme dans toute sa splendeur, et à leur besoin, finalement, d’être aimées pour elle-même, en dépit de leur volonté  d’épouser un porte-feuille plein de gros billets !
Au final, comme dans toute comédie romantique qui se respecte, la fin est heureuse, avec la dernière scène au fast food, ou nos 3 sympathiques amies mangent goulûment des hamburgers, chacune charriant l’autre devant son nouvel époux, complètement fauché.
Tom Brookman dégaine une liasse de billets et paie l’addition avec un billet de 1000 dollars avec ces mots « Gardez la monnaie », et de porter un toast « à nos femmes »…. Qui, quant à elles, sont tombées à la renverse devant tant d’argent !
Finalement, il n’y en aura qu’une sur trois qui aura touché le « Jackpot »…

Agréable, fine et drôle, cette petite comédie se laisse regarder avec délectation, et nous offre surtout un trio d’actrices savoureux !




 la bande annonce et quelques belles images:

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