vendredi 31 août 2012

D-DAY LA BATAILLE DE NORMANDIE de Anthony Beevor (2009) par Luc B.


Anthony Beevor (britannique né en 1946) s’est taillé une bonne réputation d’historien à succès suite à la sortie de son bouquin sur la bataille de Stalingrad (STALINGRAD, 1998). Grâce aux archives soviétiques dont il avait pu avoir accès, son livre fourmillaient de détails, et Beevor, avec un style très narratif, mêlait la grande et les petites histoires. Il récidive en 2002 avec  BERLIN : LA CHUTE 1945, gros succès de librairie encore une fois. En 2005, il ressort et complète son premier ouvrage sur la guerre civile espagnole, THE BATTLE FOR SPAIN : THE SPANISH CIVIL WAR 1936-39. Ce spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale ne pouvait pas ignorer un de ses épisodes les plus célèbres : le déparquement en Normandie. 

D-DAY THE BATTLE OF NORMANDY s’attache à une période très précise : 5 juin – 25 août 1944. Soit, la veille du déparquement allié, jusqu’à la libération de Paris. Pas de chichi, de présentation, de période de rodage. On est dedans dès la première ligne. Avec  les commandants en chefs, Eisenhower, Montgomery, Bradley, à discuter si on lance l’opération maintenant, dans 6 heures ou dans 2 jours. Un bulletin météo chasse l’autre. Dans cette phase préparatoire, ce qui est passionnant, c’est la gestion de l’information, ce qu’on laisse filtrer ou pas. Y compris du côté français d’ailleurs, dont les codes de brouillages étaient si succincts, que les anglais s’en méfiaient comme de la peste, et ne livraient aucune autre info à De Gaulle !  Les relations entre Roosevelt, Churchill et De Gaulle sont d’ailleurs gratinées ! Sans oublier les relations avec Staline, tenu très au courant de la situation, et qui s’impatiente du débarquement, pour voir le front de l’Est soulagé. Information, mais aussi désinformation : avec l’opération Forfitude, un deuxième front totalement fictif (avec chars gonflables, silhouettes en carton !) destiné à tromper l’ennemi. Et qui fonctionna au-delà des espérances ! Passionnants aussi  les allers -retours que fait l’auteur entre les QG allié et allemand, opposant ainsi les deux points de vue, montrant comment le maréchal Rommel, alors commandant en chef de la Wehrmacht sur le front ouest, essaie d’anticiper, et de convaincre Hitler de renforcer impérativement le secteur de la Manche avec des troupes déplacées du sud de la France. En vain.    

C’est ensuite le jour J. Antony Beevor passe en revue les cinq débarquements, sur les plages d’Utath, Omaha, Gold,  Juno et Sword. Et on est loin de l’image d’Epinal du film LE JOUR LE PLUS LONG… L’approximation de l’opération laisse songeuse…   
Notamment à Omaha, la plus meurtrière. 30% des pertes humaines de la journée du 6 juin sont à décompter sur la seule plage d’Ohama. Le pilonnage de la côte par les croiseurs et les avions a été inefficace, trop approximatif. Erreurs de relevés, de calculs, et les barges de débarquement déchargeaient leur occupants et matériel beaucoup trop tôt, entrainant des noyades par milliers. Les pauvres types sautaient dans la flotte avec 45 kg de barda sur le dos. Et sans compter les paras, qui étaient mitraillés avant même de toucher terre, parce que largués sans précision… Le peu d’hommes arrivant sur le sable était fauché illico par les rafales ennemies. Les chars amphibies coulaient, le matériel ne suivait pas. Les anglo-canadiens ont eu plus de chance à Gold. « Bloody Omaha » fut un véritable jeu de massacre, et l’auteur dresse des portraits rapides de soldats, des anecdotes, illustrant son propos, montrant l’horreur dans ce qu’elle a de plus quotidien. Précisons que chacune de ces anecdotes, souvenirs, sont dument répertoriées, annexées, recoupées. On ne parle pas de soldats lambda, mais l’auteur cite les noms, les grades, tout est extrêmement précis. Apparait alors un nom resté célèbre, Sainte Mère l’Eglise, première commune libérée par les américains. La réaction des populations locales est souvent incomprise des alliés. En effet, les Normands ne savaient pas toujours à qui ils avaient affaire, et craignaient surtout qu’une fois les américains passés, les Allemands ne reviennent. Là encore, beaucoup de petites histoires illustrent l’incompréhension des forces alliées face aux Normands, et vis-versa, et le rôle jouée par les groupes de Résistance (dont les américains ont fini par comprendre le bien fait, les incluant souvent dans les plans de bataille).  

Ces petites histoires, viennent de témoignages, de journaux, de témoins, et l’auteur parvient parfois à les recouper avec d’autres sources. Il sait aussi prévenir quand telle information lui semble exagérée, trompeuse. Notamment lorsqu’un camp accuse l’autre d’atrocités commises, en en rajoutant, ou à l’inverse, en minimisant les exploits personnels de tel ou tel. Concernant les actes, ou paroles des dirigeants, des généraux, ils sont racontés par eux-mêmes (Churchill a beaucoup écrit, Patton tenait un journal) ou relayés par un chef de camp, un secrétaire, ou encore issus d’entretiens accordés après-guerre. Précisons aussi que les officiers allemands, après la guerre, ont été débriefés par les américains, et ont aussi racontés leur guerre.  

Après les premiers jours du débarquement, commence la bataille du bocage. Les troupes alliés s’étaient entrainées en Angleterre, certes, mais la physionomie du paysage n’est pas exactement la même. Le bocage normand est fait de plus petites parcelles de terres bordées de haies hautes et drues, que même les chars ne pouvaient passer. On parle souvent du bourbier vietnamien, et bien, la Normandie s’est avérée aussi difficile. Impossible de voir l’ennemi de loin. Il fallait des heures entières pour progresser de quelques mètres. Avec la pluie, la boue, les champs et routes rendues impraticables par le pilonnage systématique de la RAF (armée de l’air britannique), la progression des troupes étaient lentes, complexes et dangereuses. Les bombardements restent encore approximatifs, les pilotes n’osant descendre trop bas par peur de la DCA, et larguant leur bombe le plus vite possible. Anthony Beevor dénombre un nombre impressionnant de bavures,  de brigades alliées (anglaises, américaines, canadiennes, polonaises) anéanties par leurs propres bombardiers ou chasseurs. 

Cet exemple, près de Falaise (je crois) où les commandants en chefs, et la presse avait été conviés à un grand bombardement. Le premier avion lance ses bombes, elles explosent, le vent se lève et renvoie la fumée à 1 km de là. Les forteresses volantes qui suivent, prenant cette fumée comme repère, larguent leurs milliers de tonnes de bombes au mauvais endroit, et sur la gueule de leurs copains. Autre exemple, qui prête presque à rire : un fumigène jaune, pour l'infanterie, signifie : y'a des blessés, venez nous chercher. Mais vu du ciel, pour l'aviation, cela signifie : zone à bombarder... Vous voyez la suite ?... L'avancée alliée prend plus de temps, et de détours, que prévu. Le conflit s'enlise, s'embourbe. Chaque village, chaque pont, chaque rivière devient un enjeu stratégique. Et il semblerait que les services de repérages anglais aient eu quelques lacunes à situer les divisions allemandes, dont les chars Panzer ou Tiger font des ravages.

C’est dans cette partie du livre, que Beevor utilise au maximum l’immense documentation à sa disposition. J’avoue que la description, quasi heure par heure, de l’avancée de telle division, régiment, à la côte près, chaque mouvement, attaque et contrattaque, chaque arme ou véhicule utilisé, devient un peu rébarbatif. Les cartes en tête de chapitre aident, mais il devient difficile de d’appréhender l’ensemble. C’est sans doute les limites du livre, si l'aspect logistique de la Grande Muette n’est pas dans vos priorités, ce qui est mon cas !… Mais il suffit de lire en diagonale, et de retomber plus loin sur une analyse stratégique, ou politique, à mon sens plus intéressante. Comme les suppliques de Rommel et des généraux allemands, qui cherchent en vain à convaincre Hitler d’engager plus de moyens. Le Führer avait le nez dans ses cartes, et sa vision du conflit normand était totalement biaisée par son absolue confiance en lui-même. Il était persuadé que lancer ses bombes volantes sur Londres, briserait le moral des anglais, qui capituleraient. Ses commandants en chef, sur place, dans le concret, se lamentent, et Hitler les traitent de lâches et d’incapables. Il n’avait confiance qu’en ses divisions de la Waffen SS, dopées à coup de propagande, prêtent à mourir pour le chef, et persuadées qu’une défaite entrainerait la chute de leur civilisation aryenne. 

C’est un des éléments que n’avaient pas prévu les alliés. L’engagement total et la discipline des allemands. Un soldat anglais aurait-il déclaré être prêt à mourir pour Churchill ? Beevor cite le cas de ce SS blessé refusant une transfusion sanguine… venant d’un anglais,  préférant mourir que de vivre le sang souillé… Hitler se méfiait des officiers de la Wehrmacht, l’armée régulière allemande, pourtant beaucoup plus au fait des choses de la guerre. Hitler change son état-major au gré de ses humeurs, remplace Rommel par Von Kluge (lui même remplacé plus tard, parce que sa voiture ayant été mitraillée, il était resté dans un fossé pendant 12 heures, ne pouvant reprendre la route. Ce "trou" dans son emploi du temps, sans "alibi", ne pouvait qu'être un acte de traitrise...) qui se rendra compte rapidement lui aussi que l’avancée des anglo-américain est inexorable. Non pas que les alliés aient plus de rage au ventre, plus de talent, de meilleurs armes. Mais ils avaient le nombre. Un réservoir humain et matériel quasi infini. Et la suprématie aérienne des alliés, au grand dam de Rommel, qui pestait tous les jours contre l'absence de la Luftwaffe dans le ciel normand. 

Le 20 juillet 1944 n’arrange rien. En Prusse, Hitler échappe à un énième attentat. Il est persuadé que le coup vient de l’état-major de la Wehrmacht. Il n’a pas tort ! Von Kluge, Rommel, tous les grands responsables de l’armée avaient donné leur consentement, arrivés à la conclusion que seule la disparition de Führer, pourrait arrêter cette guerre perdue d’avance, éviter un massacre inutile, et se recentrer sur Staline et le front de l’Est. Hitler purge son commandement de plus belle. Les divisions de la SS sont rappelées à la rescousse, freinées dans leurs mouvements par la Résistance Française, et les bombardements alliés. Les représailles, massacres, déportations se multiplient en chemin. 

A propos des actes de violences, Anthony Beevor prend soin de citer les cas avérés dans les deux camps. Il faut avoir à l’esprit que pour les soldats américains, la France était une terre inconnue, peuplée de boches et d’espions. C’était un territoire ennemi à envahir, et non une nation qu’il fallait libérer. Les exactions et les pillages, hélas, eurent lieu des deux côtés, sans pour autant atteindre la cruauté des divisions SS qui se complaisaient dans la violence. De même, Anthony Beevor évoque aussi les bombardements alliés sur les populations civiles, parfois par erreur, parfois non, dans la volonté de détruire le moral du camp adversaire par une démonstration de puissance. A Caen, 8000 maisons restèrent debout pour 60 000 habitants… Les anglais, qui subissaient le Blitz, déploraient, mais exécutaient. 

La dernière partie du livre s’attache à l’opération Cobra, la dernière phase, le déferlement des troupes, alors que l’ennemi bat en retraite dans chaque coin. Les soldats allemands, comme leurs officiers, sont démoralisés, ils manquent d’essence, de munitions, de nourriture. Et cette question : faut-il contourner ou passer par Paris ? De Gaulle, Koenig, Leclerc, officiellement sous les ordres d’Eisenhower, mais qui n’en font qu’à  leurs têtes, sont évidemment partisans d’une entrée dans Paris. Pour le symbole, mais aussi pour éviter aux FFI, la Résistance d’obédience communiste, de prendre le pouvoir dans la capitale une fois les allemands délogés ! Plus tard, dans Paris, ce fut la course folle entre le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI communistes en ile de France, et qui déjà organise les barricades, et Leclerc, représentant de la droite conservatrice, affolé à l’idée d’arriver second ! Churchill, lui, préférerait foncer vers l’Est. Il avait compris, avant les Américains, que le problème suivant serait le cas Staline, qui avançait de plus en plus vers l’ouest. Roosevelt pour sa part, ne voulait absolument pas installer De Gaulle au pouvoir, estimant que s’auto proclamer chef de la France Libre ne cadrait pas dans une démocratie !  

Avec la victoire qui approche, Beevor raconte aussi le début de l’épuration, la vengeance franco-française, les exécutions sommaires, les défilés de femmes tondues pour « collaboration horizontale ». Puis c’est la marche sur Paris, les Américains offrant à la 2è DB du général Leclerc la primeur d’entrée dans la capitale, tenue par le général Von Choltitz, qui quelques minutes avant son arrestation déjeunait avec ses cadres à l’hôtel Meurisse.   

La bataille de Normandie a été pratiquement aussi meurtrière (sur trois mois) que le front Russe. 240 000 soldats allemands ont été tués, plus 200 000 prisonniers. Plus de 200 000 morts du côté allié, plus 17 000 morts ou disparus pour l’aviation. A cela s’ajoute 20 000 civils français tués pendant cette campagne, et 15 000 de plus pendant la phase des bombardements préparatoires au débarquement. La région a été dévastée, les habitations rasées, détruites, les troupeaux décimés, les routes et les champs étaient jonchées de carcasses de tanks, jeeps, camions, avions… On peut comprendre l’amertume des Normands. Lourd tribu, mais qui a permis de chasser l’occupant hors des frontières, et de mettre un terme à la guerre un an plus tard. Oui, le débarquement en Normandie ne s’est pas déroulé comme prévu, les alliés n’ayant pas pris la mesure de la combativité des allemands, pilonnés par la propagande SS, ni pu prévoir la météo pluvieuse de juin, qui rendit le terrain impraticable. Et si Rommel et Von Kluge avait eu carte blanche pour organiser la défense de la zone ? Et si les Américains avaient été repoussés en mer ? Et s’ils avaient débarqué deux semaines plus tard, alors que la tempête du siècle faisait rage dans la manche ?

Difficile pour moi  de juger si ce bouquin est l’œuvre définitive sur la bataille de Normandie. Il constitue en tout une accumulation de documentations gigantesque. Antony Beevor entrelace habilement les aspects stratégiques, politiques et militaires, parsemant son récit  de témoignages poignants, incroyables, parfois truculents. Comme un cinéaste qui passerait du plan d’ensemble à la grue, aux plans caméra-épaule, au plus près des acteurs du conflit. 

D-DAY LA BATAILLE DE NORMANDIE chez Calman-Lévy (630 pages) + Édition Poche


Le débarquement à Omaha, filmé par Steven Spielberg dans IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN. Et en grand format s'il vous plait !
(le petit texte au centre de l'écran disparait au bout d'une minute...)

7 commentaires:

  1. Très bel article et merci de préciser que l'auteur essaye de faire la part des choses à propos des exactions commises par toutes les forces jetées dans ce déluge de violence. C'est un reproche qui lui avait été faite pour "La chute de Berlin". Cela dit l'histoire est l'histoire.

    Je ne sais pas si le livre raconte la crise de fureur de de Gaulle quand il s'aperçut que l'acte de la reddition de Von Choltitz était signé par Leclerc ET Rol-Tanguy ! de Gaulle reconnaitra quand même l'importance de son rôle…

    Pour la petite histoire, je me suis surpris de constater en me baladant qu'il existait une Avenue Rol-Tanguy dans Paris ! La plaque se trouve sous l'une de celles indiquant "Place Denfert-Rochereau" qui n'a pas été enlevée mais barrée… Cette "avenue" mesure 75 m de long, a été inaugurée en 2004 dans le prolongement de l'avenue du… Maréchal Leclerc (2 km environ)…

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  2. pat slade31/8/12 11:41

    Grande page de la Seconde Guerre Mondial. En 1974 Gilles Perrault avait écris "Le grand jour" chez Lattés ,moins fournis à première vu ,mais interressant tous de même.

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  3. Claude, le récit s'arrête juste avant la signature de l'acte de reddition. Mais relate quelques jolis coup-fourrés de De Gaulle pour se soustraire à l'autorité américaine ! A peine avaient-ils débarqué, que De Gaulle se disait déjà : ouh la ! Comment s'en débarrasser maintenant, ils ne vont faire la loi chez moi !!!

    Ce qui est "amusant" c'est que l'histoire retient l'arrivée triomphale de Leclerc à Paris. Mais les premiers à être vraiment entrés, deux heures avant, et selon les directives de Leclerc, c'est une troupe de bras cassés cosmopolites, dont pas mal d'Espagnols, qui avaient combattu en 36...

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  4. Réponses
    1. Salut Luc! Passionné par l'histoire de la seconde guerre mondiale et spécialement par tout ce qui a trait à la bataille de Normandie, j'ai lu avec attention et intérêt ta petite chronique. Certes il va sans dire que l'ouvrage de Beevor est un des ouvrages essentiels sur cette bataille , mais heureusement il y en a d'autres et de meilleurs!
      J'avais il y a quelques temps fait un comm sur Amazon à propos de cet ouvrage et émis quelques réserves. Je passerais sur les détails (je peux être mesquin!), mais Beevor est plus qu'approximatif dès qu'il s'agit de faits concernant la résistance. Continuer comme il le fait à dire que la massacre d'Oradour sur Glane par la Das Reich, en juin 44, est dû à une erreur sur le nom du village! Là il faut oser! Tous les historiens s'accordent sur le fait que ce massacre était délibéré et sur ce village précisément! De même il signale que lors des combats de la libération de Tulle, des corps de combattants allemands furent mutilés par des résistants. Faux et archi faux! C'est en faisant une fausse manoeuvre qu'un résistant a roulé malencontreusement sur des cadavres allemands! Que les nazis aient pris ce prétexte pour exercer des représailles (99 pendaisons), je veux bien!encore qu'ils ne s'embarassaient pas de prétextes pour massacrer!

      Beevor est un historien américain, et s'il peut être excellent, très souvent, dès qu'il aborde les faits , compliqués et sensibles , il est vrai, concernant la résistance, il a tendance à s'égarer!
      Sur les évènements sur la bataille de Normandie, 4 ouvrages essentiels: "Stalingrad en Normandie" par feu Eddy Florentin, un historien normand, "la Das Reich et la résistance" par l'excellent Max Hastings (un anglais), "La Das Reich" de Guy Penaud, à la lecture duquel les insanités de Beevor ne pèsent pas lourd! et sans oublier le classique de Stephen Ambrose "Frères d'armes" un must!

      Voilà, ah oui encore une petite chose! Je ne suis pas sûr que le terme de "bras cassés" que tu utilise à propos des combattants de la "Nueve" qui est entrée la première dans Paris le 24 août, soit des plus appropriés! Ces types sont l'honneur de l'Espagne, sur les 146 qui avaient débarqués à Utah Beach avec la 2eme DB,seuls 16 seront là pour pénétrer les premiers dans le nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden!

      Désolé je suis un peu bavard ce soir! Amicalement!

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  5. Bavard, mais passionné ! C'est ce qui compte. Il me semblait effectivement que la vision de Beevor (qui selon le livre est anglais, et non américain, cela change-il quelque chose ?!) sur la Résistance était parfois un peu rapide. A l'image de ce que pensaient les anglo-américains de cette même Résistance d'ailleurs ! Et les approximations ne sont pas acceptables dans un livre d'histoire, surtout sur une période telle que celle-ci, encore aujourd'hui controversée. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que Beevor se fait "choper"...

    Concernant le massacre d'Oradour, j'avais aussi en mémoire cette histoire d'erreur sur le nom (comme quoi, les rumeurs ont la dent dure). Il semblerait donc qu'elle soit fausse, bien que cela ne remette pas en cause l'aspect délibéré de ce massacre. J'entends par là que ces gens ne sont pas morts "par erreur", accidentellement. Le fait que les nazis se soient (ou non) trompés de village ne retire en rien l'aspect monstrueux de la chose.

    Je reconnais que l'expression "bras cassés" n'est sans doute pas très correcte ! Rien de péjoratif pour moi, je ne remets pas en cause leur courage et les faits passés. J'essayais de faire passer l'idée, par rapport aux soldats en uniformes stricts (avec en plus la discipline d'un Leclerc) que ce groupe de combattants cosmopolites devait faire un peu "tache" dans le tableau ! C'est l'idée qui ressort du livre de Beevor, et que j'ai essayé de transmettre.

    (en écrivant ça, je cherche en même temps où ai-je écrit cette expression dans la chronique... en fait, c'est dans un commentaire, en réponse à Claude ! Bon, d'accord, ça n'excuse rien !)

    Merci pour tes remarques, c'est toujours utile, et aussi pour les références de livres. J'espère tout de même ne pas avoir écrit trop d’âneries, et surtout, donner envie de se replonger dans cette Histoire de France.

    à+
    Luc

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  6. Alors là je te rassure l'ami! ta chronique est fort instructive et ne peut que donner l'envie à ceux que cette période interesse de se plonger dans le livre de Beevor.Il est vrai que ces années sont si denses en évènements, que même 70 ans plus tard des controverses existent encore. Et à nouveau chapeau pour le travail! Amicalement et vive le Deblocnot!

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