jeudi 4 octobre 2012

Christian BINET, KADOR, le couple BIDOCHONS et les autres… par Pat Slade



Connaissez-vous un auteur de bandes dessinées qui ait crée un chien qui lit Kant et tous les grands philosophes dans le texte, qui aime la musique classique, les débats télévisés ainsi que le ciné-club, avec des diffusions d’obscures films allemands des années 20 ? Connaissez-vous un auteur de bandes dessinées qui a décrit l’enfance dans une institution catholique des années 60 ? Et surtout connaissez-vous un auteur de bandes dessinées qui ait crée un couple sorti tout droit de la France profonde, pour ne pas dire de la région de "beaufland" ? Et bien cet auteur c’est Christian Binet. Né en 1947, ce dessinateur, peintre à ses heures perdues, publie très tôt (14 ans) sont premier dessin de presse.
Après diverses collaborations dans de nombreux magazines et journaux, c’est en 1974 que Binet publie ses premières bandes dessinées, sous forme d’histoires brèves, dans le journal Mormoil, qui malheureusement ne publiera que sept numéros (Et je ne céderai pas les miens ! qu’on se le dise ! N.D.A).
A cette époque, Christian Binet trainait une image un peu baba-cool, cheveux mi-longs, et barbe fournie Ce qui ne l’empêchera pas de créer un premier personnage : "Poupon la Peste", un nourrisson qui fera chuter la natalité dans certains pays et augmenter la vente de préservatifs ! Le Poupon en question martyrisait un deuxième personnage pour lequel j’ai beaucoup de tendresse : "Kador". Christian Binet commencera à être plus connu quand ses dessins paraitront en 1977 dans les pages de Fluide Glacial, le journal créé par Gotlib et Jacques Diament en 1976.


UN CHIEN NOMMÉ KADOR



Kador, chien bâtard défenseur de la nature, à la culture et à l’intelligence exceptionnelles, qui ferait passer le Q.I de Bernard-Henri Levy à celui d’une huitre, commence à évoluer dans les pages de Fluide Glacial avec sous le bras son livre de "La Critique de la Raison Pure" de Kant. Grand amateur de musique classique, de chant sacré et d’opéra, au grand dam de Robert Bidochon qui dans sa discothèque n’a pour seul et unique disque un album d'Yvette Horner, Kador entrainera de multiple conflits avec son maitre au fil des albums.
Ajoutons des problèmes de nourriture et de gamelle avec Raymonde Bidochon qui concocte d’infâmes pâtées à l’aide d’un livre de cuisine de Paul Bocuse. Kador qui essaiera de reprendre ses études en voulant aller à la Fac, alors que Robert qui s’est misérablement planté au certificat d’études le verra d’un autre œil, en lui sortant des discours réactionnaire, lui dira de se méfier du calcul, et pour finir lui donnera sont porte-plume en demandant de le venger de son échec scolaire. Raymonde sera jalouse des frites grasses du "restau U" et lui dira de bien choisir ses amis et surtout ne pas fréquenter les "Zippies" qui lui donneraient des puces.



Les BIDOCHONS… la FRANCE PROFONDE



Robert et Raymonde Bidochon, des figures incontournables du patrimoine de la bande dessinée ! Couple de Français (Très) moyen jusque dans leur moyenne d’âge intangible, en gros la cinquantaine, sont un peu le miroir de notre société à la fois acide et tendre. En 20 albums et 30 années d’existence, ils se sont heurtés à la société de consommation, et à tout ce que la vie peut nous apporter comme tracas quotidiens : En voyage organisé, à l’hôpital, en H.L.M, avec l’administration, en automobile et jusqu’à internet.
Les deux anti-héros de l’histoire sont de véritable baromètre de notre époque.
Robert : Bedonnant, bête, lâche, vulgaire, grossier, béret sur la tête, bretelles, le beauf dans toute sa splendeur...
Raymonde : Plus intelligente que Robert, mais on a l’impression qu’elle a gâché sa vie auprès de lui qu’elle traite de "Mou sexuelle". Elle croit la plupart des choses qu’elle lit ou qu’elle entend. Très naïve, elle pense que presque tout ce que lui dit Robert est parole d’évangile même si ce dernier a "tout faux" sur toute la ligne !

Le succès des Bidochon a été tel que les personnages ont pris vie au théâtre en 1989 et devant le grand écran en 1996, un groupe de rock a pris le nom de Bidochon en faisant des pastiches de grand groupe comme les Beatles (Les Beadochons), les Rolling Stones (Rolling Bidochons), les Sex Pistols (Sex Bidochons) ou Téléphone (Bidophones).
A chaque fin d’album, Binet a pour habitude de faire des dédicaces : "Cet album est dédicacé à…" Ou "Cette album n’est pas dédicacé à…" et Pour finir par : "D’une façon général cet album est dédicacé à … avec qui mes rapports furent aussi divers qu’enrichissant".



Je conclurai donc par : "Cette chronique est dédicacée à tous les chroniqueurs et lecteurs du Déblocnot" (…Fayot !)
"Cette chronique n’est pas dédicacée à tous ceux qui ne lisent pas le Déblocnot (Je ne vais pas me faire que des potes !)"
D’une façon général cette chronique est dédicacée à tous ceux avec qui mes rapports furent aussi divers qu’enrichissant.



Une interview de Christian Binet, Gags et dessins à l'appui…

2 commentaires:

  1. Et mon Pin's à l'éffigie de Kador... Tu le veux ? Tu le veux Pat ? Hein que tu le voudrais bien ? Et ben tu l'auras pô ! Jamais tu m'entends... JAMAIS !!! Na !

    Cruauté hein ?! Cruauté.

    V.

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  2. J'apprécie l'auteur des Bidochons, ses livres devraient être remboursés par la sécurité sociale ! Dès que j'en ouvre un, je suis prise de fou rire presque impossible à arrêter, l'album n°21 n'a pas failli, aussi bon que les précédents, et quand je dis bon, je veux dire GENIAL, le dessin est sûr et beau, oui beau dans sa simplicité, le mental des personnages est tout entier dans le trait de crayon nous le dessinant, depuis l'invitée des Bidochon, la typesse a coupe de cheveux à la mode, la tête qui va avec, ces albums sont à lire en plusieurs fois, d'abord on a faim de connaitre l'histoire de A à Z, mais l'oeil s'arrête déjà sur les détails des dessins, à la fin l'oeil n'en peut plus et supplie qu'on recommence depuis le début, le fou rire de première lecture, se continue avec la deuxième lecture, puis la troisième, je vous dis, ces albums nous gardent en bonne santé, Christian Binet semble être un pince sans rire, bourré d'humour, d'intelligence, je ..l'adore mais il ne faut pas le lui dire, ça le gênerait autant que moi du reste, mais je ne peux pas m'empêcher de l'admirer. Mon fils vient de m'offrir l'album numéro 21 il a choisi le moment où j'étais en pleine bronchite "aphteuse", celle qui lamine un bon coup et met sur le flanc, et dès que j'ai ouvert l'album j'ai hurlé de rire, mon dieu comme c'est bon de rire !! Binet nous séduit par son humour, son oeil au laser, rien ne lui échappe des détails de la vie de notre société, de chacun d'entre nous, et puis en plus de l'humour, il a de la tendresse. En résumé c'est un auteur de valeur et délicieux !

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