dimanche 11 novembre 2012

LOVE ACTUALLY (really invraisemblable and surely agréable !) (2003) de Richard Curtis par Big Love Pete





Dixit Wikipedia, la définition de la comédie romantique, que bon nombre d'entre vous doit détester :

« Une comédie romantique, ou comédie sentimentale, est un film mettant en scène de manière humoristique l'histoire d'amour (ou du moins, une partie de l'histoire d'amour) entre deux personnes. Elle alterne scènes humoristiques et scènes plus sérieuses, qui cherchent davantage à émouvoir. »

Ils prennent pour exemple « Pretty Woman » avec cet ectoplasme de Richard Gere... personnellement, ma référence va à « Quand Harry rencontre Sally » avec Billy Cristal en grande forme et Meg Ryan... (...soupir... comme Obelix face à Falbala).

Après, c'est un sous genre de la comédie et de l'histoire d'amour qui peut se révéler carrément crétin. Un truc qui ferait passer la collection Harlequin pour la série des « Saw » (le 6 et le 7 étant mes préférés !). Hé oui, franchir la ligne blanche dite « ligne gnan-gnan » rend l'exercice aussi pénible que les cours d'éducation sexuelle que l'on a suivi au collège.

Un exemple gnan-gnan ? « Valentine's day ». Un casting qui a du coûter le PIB du Guatemala, et à l'arrivée, une daube que votre petite nièce aurait écrit en CM1 et filmé par son petit frère en CE2.
Minable, mièvre, rien à en tirer, même avec la clémence d'Amnesty International.

Mais je vois là, les killers lecteurs qui vont se déchaîner... Big Bad est amoureux, il devient mou, il veut faire plaisir aux minettes (ça, oui, toujours !)

Nenni, rien de ceci, d'ailleurs, j'ai le live de Meshuggah en fond sonore : Ca aide pour l'inspiration.


L'exemple pas gnan-gnan, « Love Actually ». Il était temps de le dévoiler, la moitié d'entre vous s'était endormi ou était retourné à la rubrique bricolage de « Modes & Travaux ».

En intro, une séquence affligeante de mièvrerie : des gens qui se retrouvent dans un aéroport et qui sont heureux de se revoir. Plus sirupeux que ça, pas possible, même Michel Drucker sous Valium serait plus corrosif.
Une jolie petite phrase, toutefois : « Lors de l'attentat des 2 tours, les derniers messages envoyés par les passagers étaient des messages d'amour ». Bon, posons la télécommande du DVD et attendons.



Z'avez une boussole ? ... Non ? ... Ben, tant pis pour vous...
Pour vous situer ce film, disons que c’est un puzzle de personnages (vous l'avez au dessus et en gros plan, soyez attentifs, nom de Zeus !), de situations qui donnent lieu à des numéros d’acteurs, des morceaux de bravoure, de cabotinage, d’écriture. Et c’est cette idée de patchwork scénaristique qui rend le cocktail attrayant.

Ca commence vraiment par une scène pince sans rire d'une rock-star sur le retour enregistrant une version « Christmas » d'un de ses vieux tubes « Love is all around ». Au passage, clin d'oeil à « 4 mariages et un enterrement », dont le scénariste était déjà Richard Curtis
Dans la vraie vie, « Love is all around » est une chanson des Troggs reprise par « Wet wet wet », groupe de pop pour gamines pré-pubères supposé rendre leur public à l'image du nom du groupe... (un peu tordu, mais vous arrivez à suivre ? Je ne peux en dire plus, la censure me guette…)




Le rocker, Bill Nighy, nous fait tout au long du film un numéro décadent british que l'on aimerait voir chez Mick Jagger, par exemple, mais que l'on retrouve dans la dépouille survivante de Keith Richards.

Bill Nighy, par ailleurs excellent dans « Good morning England » du même Richard Curtis. 







Un film de ce genre se doit d'avoir un bôôôô mariage ! Pour ceux qui en auraient envie, n'oubliez pas, c'est un film. In ze real life, c'est pas comme ça. ...Enfin pas toujours...


Une cérémonie qui se termine par les invités dans l'Eglise jouant « All you need is love ».
Hééééé oui, on est en Angleterre, le pays des Beatles, les brittons ne connaissent pas la « Danse des canards »... (… re-soupir... mais pas comme tout à l'heure...)

En plus la mariée, c'est Keira Knightley... (...re-re-soupir... comme au début).


Et le meilleur ami du marié, Andrew Lincoln, est secrètement fou amoureux d'elle. Mais il se cache.
L'aigre-doux est un des ingrédients de ces films.



Un écrivain découvre que sa nana le trompe avec son propre frère.
« Sad but true » dirait Metallica. En effet, un film de ce genre ne peut être totalement rose Barbara Cartland, faut du tristounet. Par dépit, il se barre dans le sud de la France, en Provence pour être précis. Une excellente destination que ne je peux qu'approuver.
Il finira par craquer pour sa femme de ménage portugaise et reviendra le jour de Noël la demander en mariage.
Le truc à ne pas faire en dehors des salles obscures : les coups de foudre, c'est bon pour les films. C'est tout.

Le professeur Rogue, pardon, Alan Rickman, directeur d'une boite de design se fait allumer au napalm par sa secrétaire. J'en profite en passant pour recommander « Snowcake » avec Rickman qui montre qu'il est autre chose qu'un psychopathe « Die Hard », un shérif de Nottingham ripoux ou un magicien aux cheveux gras. J'insiste lourdement sur "Snowcake", car il y a en plus la sublime Sigourney Weaver qui refuse depuis 1979 mes demandes en mariage. Cré-putain de nom de Zeus, la Poste est-elle si nulle ? Si quelqu'un connait son e-mail, je prends !

Taisez-vous BBP ! On est paumés !!!

...
Ok... revenons à nous moutons si brittons...
Rickman est marié à Emma Thompson, moins shakespearienne qu'à son habitude, mais toujours très classieuse.
Le boss est à la limite de craquer pour la jeune « bitch », sa légitime le découvre, lui passe un savon, mais lui donne une deuxième chance.



Le frère d'Emma Thompson n'est autre que Hugh Grant, improbable premier ministre qui joue le même rôle depuis environ 20 ans : le mec cool, sympa, british, donc coincé, un peu gaffeur, et au final courageux. 

Avec une bonne vingtaine de films copiés sur ce rôle, « no problemo » (dixit Bart Simpson), il assure comme le tourneur-fraiseur qui ajuste les même pièces depuis son CAP. 


Il y a finalement dans la carrière d'Hugh Grant un parfum des « Temps modernes » de Chaplin.

Don't you think so ?


Ben, ce si charmant premier ministre craque pour l'une de ses collaboratrices, il pète un câble devant le président des USA, et fait un numéro de danse 80's tard le soir au 10 Downing Street.
On nage en pleine science-fiction ! Vous imaginez François Hollande dire « Zut ! » à (dans le désordre) Valérie, Ségolène, Angela (pour l'exercice du courage), puis faire la choré de « YMCA » à l’Elysée (pour auditionner X Factor) ?
...
C'est justement ce genre de conneries qui rend ces films plaisants. Bah oui !

Liam Neeson vient de perdre sa femme. C'est la dimension tragique, on monte d'un cran après le simple tristounet du mec trompé.
A son enterrement, il lui rend hommage comme elle l'a souhaité en passant une chanson pop et des images de sa vie. Sortez vos mouchoirs, mais mouchez-vous sans bruit, s'il vous plait, on est en Angleterre.
Il reste avec son jeune beau-fils, amoureux fou d'une fille de son école. C'est-y pas mignon ? Et comme, c'est bien connu que les musiciens attirent les filles comme le miel pour les abeilles, il apprend la batterie pour la fête de Noël.
Encore de la SF... Jamais ramené de gonzesses avec ma guitare, et les batteurs.... naaaaan, faut pas déconner, qui s'intéresse aux batteurs ? Cette engeance qu'il faut détruire !!! Caton le Grand disait toujours « Drummers delenda est », et il était loin d'être con Caton !!!

On a droit ensuite aux deux timides de service qui n'osent pas se déclarer alors que tous leurs collègues sont au courant. La fille a le prétexte d'être envahie par son frère interné en hôpital psychiatrique. Classique et bien réel. Le monde est rempli de gens gentils, trop timides qui laissent la place aux rapaces de la séduction et restent sur le bord de la route regarder passer les voitures avec des #### qui vont pourrir la vie de leur moitié; ou plus marrant 2 #### qui vont se pourrir jusqu'à l'agonie.

Deux personnages complètement surréalistes : des doublures de prises de vue sur un tournage d'un film qui a l'air plus que chaud. Encore de la SF.
Un : vu le manque de budget des films de boules, on ne perd pas de temps à faire des raccords. Euh... raccords de ce genre, capito ?...
Deux : je vois mal des anglais tourner un film non porno aussi cochon que ça !!! 
Trois : et pis d'abord, les anglais sont trop coincés depuis la reine Victoria pour se vautrer dans la luxure d'aussi vulgaire manière. Une anglaise qui a un orgasme bouge son petit orteil de contentement. Nothing more !
Et malgré l'intimité de plus en plus forte de ces 2 loustics : tourner à poil, ça devrait créer des liens? Ben non, ils sont timides comme deux collégiens.

Plus britton que ce gars, c'est pô possib'...

Enfin, une tronche de cake...
Mieux ! Une gueule de pudding, parfaite caricature de l'anglais dans toute sa médiocrité : le Prince Charles, c'est David Beckham à coté. 

Donc, ce gros naze (dixit son pote) part aux States et se fait brancher puis partouzer par des méga-bombes. Ca ne m'est jamais arrivé, certainement parce que je ne suis pas anglais. Sniff... C'est bien connu les méditerranéens ont moins la côte que les British... j'me marre !



Et comme je le disais, des numéros d’acteurs, y en a !

En mode sobre et retenue, Keira Knightley visionnant la vidéo de son mariage par Andrew Lincoln. Heureuse de voir que sa jolie robe est mise en valeur, elle comprend bien vite qu’elle est le seul et unique sujet de ce petit film. 

Sa joie fait place à de la gêne, car elle comprend enfin pourquoi le meilleur pote de son mari lui fait la gueule : il est secrètement amoureux d’elle et l’évite pour se protéger lui-même et par loyauté envers son copain.




Le soir de Noël, car on se dit la Vérité, le même gars reviendra la voir pour lui dire carrément qu’il l’aime en effeuillant muettement des cartons comme Bob Dylan le faisait sur « Subterranean Homesick Blues », sauf que là, on a droit à « Silent night » en fond sonore.









Finalement, ce film est bien écrit, car tous ces personnages ont des liens entre eux, leurs histoires forment un puzzle invraisemblable mais cohérent si l'on accepte ce romantisme de midinettes. Il y a des paradoxes plus balèzes que ça à gober : Le paradoxe d'Achille et de la tortue

C'est aussi bien filmé, les acteurs sont bons, bien dirigés. Leurs performances nuancées, si, si, promis.



  • Hugh Grant, farfelu, puis flamboyant patriote, et toutes les recettes qu'il maitrise en bon ouvrier du cinoche.
  • Liam Neeson entre désespoir de son deuil et entrain pour coacher son beau-fils.Le môme est extra, d'ailleurs, c’est Thomas Sangster, et l’élue de son petit coeur... nom de Zeus, … Olivia Olson, c'est elle qui chante pour de bon !!!
  • Emma Thompson, survoltée quand elle est sur-bookée, puis dévastée quand elle est (presque) trompée.
  • Laura Linney, coincée entre son devoir de soeur bienveillante (ou bien-vaillante ?) et de femme aspirant à mieux.
  • Bill Nighy, cabotin à souhait ! Ce type est hilarant !!!
  • Colin Firth, avec plus de substance que d'habitude : un exploit !
Etc...


Résultat, si pendant 2h15 on accepte à nouveau de croire aux belles histoires, on rit beaucoup, on est ému, et à la fin, on se sent bien.

A « feel-good movie », quoi ! Tout à fait l’étiquette qui colle à ce genre de film.

3 commentaires:

  1. Je confirme qu'un batteur (surtout dans le Rock) ne fait guère le poids en matière "craquage" de Donzelles.
    Ben wouai ! mais nous quand on dit qu'on mouille la chemise, c'est pas qu'une expression. 'culés de chanteurs !

    Vince

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  2. Big Bad Pete13/11/12 18:47

    Les gratteux sont les plus doués... regardez les mains de God... http://youtu.be/KTfv21inB9w

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  3. 'culés d' gratteux aussi tiens !(les avais oubliés ceux là aussi).

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