jeudi 20 décembre 2012

2012 de Roland Emmerich (2009) par Claude Toon




- Brouhahaha blabla....., Monsieur Rokin', pourquoi il a convoqué toute la rédaction Monsieur Claude ? ......blablabla... Brouhahaha…
- On ne sait pas Sonia, même vous, vous n'êtes pas dans la confidence alors…, chut, il arrive…
- Hum Rummm,  Je demande une minute de silence… Tout ce qui se passe dans le film commenté n'est que pure fiction, la fin du monde décrite dans ce film a lieu pendant les jeux olympiques, il ne s'est rien passé… donc…
- Donc… que que quoi Monsieur Claude… ??
- Nous sommes dans l'expectative totale pour la journée de demain mon petit… Prions mes frères… Philou ! Pose cette bière…

Tout commence pour moi en cette "fin du monde frigorifique" sur Paris dans la nuit du 7 décembre 201011H00, il neige, beaucoup ! Perspicace je reste lové dans mon bureau. Sage décision en ce jour qui va ressembler à "Le Jour d'après", une autre fin du monde filmée aussi par Roland Emmerich, le prince du blockbuster apocalyptique, mais en mode congélation celui-là. Une période glaciaire qui s'installe en 4 jours. Brrr un film réfrigérant.
Bref, les robinsons de la boîte s'organisent après un bon dîner au restaurant d'entreprise… Un pote geek nous permet de nous brancher via les PC sur le réseau pour voir des films (on ne va pas bosser toute la nuit à l'œil, faut pas déconner). 22H00, je clique sur 2012. C'est de circonstance : dehors les parisiens sont sur ***(*) de réfrigération dans leurs bagnoles. Moi, j'affronte la fin des temps prédite par les mayas sur leur foutu calendrier, et là mes amis, ça va chauffer, car l'une des premières images est celle d'une monstrueuse protubérance solaire qui va foutre le bordel planétaire !!!
C'est rigolo ces films où l'humanité disparait. Les personnages et la trame sont toujours les mêmes. Enfin dans la vision hollywoodienne de l'entropique extinction anthropique (ça jette non ?). Générique…
2009 : Un jeune physicien, Adrian Helmsley (Chiwetel Ejiofor, black, pour la parité) débarque en Inde pour visiter le labo d'un pote à 3300 mètres de fond dans une mine de cuivre. Pfouuu, on a déjà plus chaud que dehors. Le scoop : l'eau bout dans le puits foré au fond de la mine ! Les neutrinos émis par le soleil ont décidé de faire ch… (en principe des petits fouillis subatomiques anémiques car quasi sans masse ni charge électrique qui traversent la terre, vous, moi, mais sans aucun dommage) ! C'est à cause de la discrétion de cette humble particule que les gars s'enfoncent si bas sous terre  pour s'isoler à l'abri du cosmos, et de toutes les saloperies atomiques qu'il trimbale (le cosmos) pour tenter d'en chopper un au passage (un neutrino)… Et là, patatra, ces cons de neutrinos solaires ont décidé de bouffer de la testostérone, de prendre de la masse, de passer en position de combat, et de se la jouer en mode four à micro-ondes, pour faire bouillir le magma interne de notre bonne vieille terre plutôt frileuse, surtout si je regarde par la fenêtre en ce jour glacial.
Ce qui est bizarre, c'est que la flotte du bain de pieds d'un savant (allemand, pour l'internationalisation), présent lors de la scène, reste fraîche, comme tout le reste d'ailleurs jusqu'en août 2012… Admettons cette bizarrerie. Les indiens ont les pieds sur une cocotte-minute, et cela, personne n'en parle !
Merci au professeur Burp pour son schéma explicite et ses conseils avisés indispensables à la compréhension de ce film historique. N'empêche, moi maintenant, j'ai peur des neutrini (italiens ou pas). Adrian Helmsley, lui, a compris !! Dans 3 ans, c'est la fin des haricots, non pardon, du monde civilisé (civilisé ? enfin on le suppose).
- Mais les mayas dans tout cela papa Claude ? Ils connaissaient pas les neutrinos, les neutrini, tes machins là ??? Ça tient pas debout ce film !
- Bon écoute Wolfi, je bosse ma chronique ! C'est pas fait pour tenir debout mais pour faire style ! T'as déjà survécu à une extinction, alors fait gaffe à celle-là !!!!
Bon le gentil et courageux physicien parvient à ameuter les huiles de Washington dont l'arriviste conseiller scientifique Carl Anheuser (Oliver Platt). Le Président Thomas Wilson (Danny Glover) convoque les gouvernants présents au G8 pour préparer un plan de sauvetage, et attention les amis… saut en 2012 !. Mais que se trame-t-il au Tibet ? Quel secret le directeur du Louvres emporte dans sa tombe après… avoir été assassiné ? Merci M. Emmerich pour l'opération "Grosses ficelles" !
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2012 : Faisons connaissance de Jackson Curtis, le héros (John Cussack) : un brave gars, écrivain loser, dont la femme s'est barrée avec les deux marmots pour se mettre à la colle avec Gordon (Thomas McCarthy), un chirurgien esthétique plutôt sympa. Jackson assure les fins de mois comme chauffeur de la limousine blingbling d'un milliardaire russe maffieux Yuri Karpov (Zlatko Burić, pas un riche américain, car ils sont clean eux, c'est bien connu). Un type en surpoids, qui a une grande et sale gueule, est flanqué de deux gamins, des têtes à claques d'arrogance, et de Tamara (Béatrice Rosen), une blondinette avec petit chien pour le fun (pas sa femme, mais une blonde, pour la parité et le sport en chambre, et le toutou pour le cahier des charges visé par la SPA).
Il fait beau sur la Californie, les oiseaux chantent cui cui, Jackson embarque Lilly (fifille) et Noah (fiston) pour une camping party cui cui dans le parc de Yellowstone cui cui. Pendant ce temps comme dans tout film catastrophe cui cui, divers personnages annexes se débattent avec les premières fissures cui cui. Mais madame ex Kate Curtis (Amanda Peet) a donné son aval cui cui.
Vos gueules les piafs !!!!! L'heure est grave !

Pendant que Jackson vadrouille dans des zones interdites du parc, Adrian rencontre à la Maison Blanche la très canon Laura Wilson (Thandie Newton), fille du président US. Elle est au courant de tout et ils sympathisent cui cui. Ah non pas les piafs ! Ok, ils roucoulent quand la Terre est prête à s'envoyer en l'air dans l'espace ! Un peu plus tard, Jackson et ses mômes trop curieux se font rafler par l'armée qui surveille le parc et surtout la température du cul du super volcan du coin. Putain ça chauffe là dessous. Adrian les fait libérer car il a lu LE bouquin de Jackson, waouuuh le hasard, dingue ! Une amitié virile va s'établir entre les deux hommes. Ma parole, mais c'est plus un film de SF, c'est Fort Alamo !
Ah, n'oublions pas la rencontre opportune avec le barjo millénariste de service qui sévit dans le parc : Charlie Frost (Woody Harrelson), le baba cool nostalgique de Woodstock, tout droit sorti de X-Files. Hygiène de vie déplorable pour ce bernard-l'ermite bavard réfugié dans l'incontournable mobil-home délabré, engin qui lui sert aussi d'émetteur radio roulant pour ses fans de complots : Roswell et sa zone 51, les E.T. qui ont buté les Kennedy, etc., et la FIN DU MONDE toute proche ! Hélas il a le crâne un peu vide à force de potasser la "théorie de la tête Terre creuse". Très fort en gueule le type, il aurait même un plan qui montre un site de construction de vaisseaux spatiaux destinés à sauver des spécimens du genre humain triés sur le volet, comprendre : des QI à 185 mais aussi de bons reproducteur(trices)s, et un poignée de fortunés qui ont subventionné le projet géré par Carl Anheuser, et ainsi gagné un strapontin (salauds de riches). Et où que c'est ce site ? ha ha... mystèèère ! 

Je résume : un physicien + une minette sexy se défoncent pour sauver un max d'humains dans des arches spatiales salvatrices. Un écrivain cool commence à se poser des questions suite à sa rencontre avec ledit physicien et le Barjo. Les destins se croisent. Les effets spéciaux destructeurs (marque de fabrique d'Emmerich) peuvent démolir l'écran, l'ambiance et le reste.

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Je passe sur pas mal de scènes de remplissage destinées aux neuneus qui ont besoin de précisions sur la finesse psychologique des personnages. Zzzzzzzzzz, hein ? humm pardon.
C'est parti, Jackson a tout compris, les moutards de Yuri qui a des tickets pour monter dans les vaisseaux ont vendu la mèche… Il embarque Kate, son ex, ses mômes, le toubib (pas chien le Jackson) dans la limousine du Yuri pour échapper aux crevasses, fissurations, séismes qui ravagent la Californie (costaud sa caisse). Tout s'effondre, surtout le scénario. À Whasington on flippe car les plaques tectoniques de la côte ouest se grimpent les unes sur les autres. Panique totale, une vraie part'house géologique. Notre groupe speedé déniche un avion monomoteur, objectif Yellowstone pour aller chercher la carte du barjo. La confiance dans le plan de Jackson est limite, sauf quand on regarde par le hublot, heuuu ça craint (image ci-contre).
À Yellowstone Jackson retrouve le dingo qui attend que le super volcan lui pète à la gueule. Gagné ! Le fantôme de Stallone lui glisse "Oh putain t'as tout pété !" et pfuitt, atomisé le militant givré.
On se caaaasssse ! Jackson déniche la carte magique dans le boxon indescriptible du minibus du mec qui sombre dans une faille… Jackson aussi.  Argg ! Il s'extrait, court, pff, pff, saute dans le zinc grâce à la main de son ex. Au milieu des bombes volcaniques qui ratent l'avion (très nulles ces bombes), on déplie la carte. Merde ! C'est au Tibet. "Il faut trouver un avion plus gros" (dixit la réplique). Direction Las Vegas pour retrouver le "pote" Yuri qui a un gros n'avion…
Les terriens meurent par millions ou prient. Sniff. Place Saint-Pierre de Rome, les croyants se prennent le dôme du Bernin sur la gueule. C'est du joli… Les divinités ont pris la tangente ou tapent le carton en attendant une accalmie. On l'a bien mérité le jugement dernier ! Le président US cède son ticket, se sacrifie ! Magnifique ! Il confie l'avenir de sa fille Laura à Adrian. Hi hi, elle est entre les bonnes mains du physicien beau gosse…
- Dis donc papa Toon, c'est d'un goût déplacé en ce moment tragique !!!!

Carl Anheuser (lauréat du Grammy Haward du trouillard égoïste) prend les rênes. Le président prend congé de la nation, Laura chiale, si ce n'est pas ricain jusqu'au slip c'taffaire…
Chers amis, on part dans le délire. Le film part en vrille, hilarant, je me retiens d'aller pis…
Yuri accepte de quitter Las Vegas en feu en embarquant la smala Curtis et Gordon. Surprise ! Moi j'aurais emmené de la bouffe, des kits de survie, les bouquins d'Élodie, la gratte de Bruno. Non le Yuri a rempli son monstre volant de toutes ses bagnoles collector : Bentley, Ferrari, un parking VIP !
Bon un peu de fleur bleue ridicule : les gosses sympathisent, les nanas (l'ex et la blonde) parlent chiffons, Yuri annonce la note pour le siège dans l'arche de Noé stellaire : 1 milliard d'€. Au Deblocnot' on les a pôs ! Entre temps Emmerich meuble et nous saoule avec l'héroïsme ou la lâcheté Yankee dans les ruines de Washington.
Merde, il y avait le plein prévu à Hawaï qui n'est plus qu'un océan de magma en fusion. Pour la Chine, c'est foutu, ils sont bons pour un amerrissage en pleine mer(de). Pas grave, le scénariste a fait pivoter la croûte terrestre. Le Tibet est à la place de la mer de Chine. On ne voit des coups de bol pareils que dans les films. Vous pouvez balancer vos cartes Michelin.
C'est de pire en pire, des Téra-tsunamis menacent d'engloutir ce qui n'a pas été bouloté par les séismes. Le pilote arrive à poser l'Antonov géant quasi en ruine en pleine montagne tibétaine. Ok, ok, il y laisse sa peau et le pool de bagnoles hors de prix, il faut bien un peu de casse. La blonde Tamara fait la gueule, Sacha, le pilote était son amant. D'ailleurs Yuri le savait et ne lui a pas pris son bifton pour la nef. Rancunier le popov ! Ah, c'est bien le moment de régler des problèmes de cul ! Je passe les détails, Rockin' va gueuler sur la longueur de mon article.
Mais là, mes chers lecteurs, il y a le plan de la décennie. Des hélicoptères survolent la zone du crash. Non pas pour sauver les gens. Non, les hélicos charroient des girafes accrochées à des harnais. Glagla, avec de l'air à -40° et la vitesse de 200 km/h, la pauvre bestiole, ils pourront la poser direct sur le sol, elle tiendra debout toute seule, un tampon FINDUS sur le museau ! Heu-reu-se-ment il y a FIN… humm pardon… C'est bouleversant ce rappel biblique de l'arche de Noé, les USA, le pays bénit de Dieu. Quoique là, Il doit être en grève vu le désastre.
Toute la fin devient inracontable, trop de péripéties loufoques. En fait, les vaisseaux spatiaux sont des barges (mot non choisi au hasard) pouvant embarquer des milliers de survivants sur les flots déchaînés. Emmerich nous distille un petit cours de morale superflu sur l'injustice des choix sur les heureux élus. On nous confirme que Carl Anheuser n'est qu'un pleutre qui tremble pour son existence, mais que nos gouvernants sont des modèles de courage, des responsables œuvrant pour le bien commun… Il a vu ça où le réalisateur, sur TV pigeons ?
Après un embarquement mouvementé, la famille Curtis parvient à s'introduire dans l'un des "bateaux". Tamara boit une tasse fatale, et son clebs malin comme un chat, sauve sa vie (faut pas déconner, la SPA veille).
Mais à jouer les passagers clandestins, nos héros bloquent la porte du vaisseau qui se lance à l'eau, moteurs en rade. Lorsque le tsunami de 1500 m de haut (pile poil la hauteur d'arrimage des vaisseaux, c'est beau la science) se pointe, le monstre de métal livré aux éléments se dirige vers… l'Everest accouru du Népal à pinces pour participer à ce cirque nautique au Tibet. (Pas balaises en géographie les américains, à part trouver le saloon...). À 0,0001 seconde près, la collision est évitée. Un suspens très innovant, si, si.
Question dégâts humains dans le casting, hormis la pauvre Tamara, on a : Yuri, lui s'est gamellé de 100 m de haut, dead ! Gordon, l'ami chirurgien de Kate : noyé lors du pépin avec la porte étanche. Sinon tout baigne, si je puis dire. Kate va retrouver Jackson, son ex chéri héroïque, snifff.
Et voguent les galères… direction l'Afrique, seul continent encore au sec… THE END.
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Retour à Paris-Glaçon : Ouf, il est 1H30 du mat'. Je suis épuisé, cramé, trempé, gelé par le film. Ce qui réchauffe mon petit cœur sensible est l'amourette enfin possible entre Adrian et Laura. Ils vivront heureux et auront beaucoup d'enfants pour repeupler le paradis poubelle perdu.
Dernière réplique choc : "la gamine Lilly n'a plus besoin de couches pour la nuit." Oh la vache ! Brave petite, mais tu sais … ? Qu'est-ce qu'on s'en fout !!!
Je vous livre un petit secret, j'ai brocardé ce film un peu bêta, j'ai bien marché et rigolé quand même, mais trop c'est trop.

Emmerich filme des nanars de luxe car il conçoit "ses films à l'image de ceux qu'il aurait voulu voir quand il avait douze ans" (sic). Dans 2012, l'objectif est atteint, mais le film est vraiment bourratif avec des répétitions d'effets spéciaux qui rallongent inutilement la sauce, sans parler d'un scénario conventionnel jusqu'à la caricature. Bon, cela dit, le bonhomme dépense ses recettes de nabab dans moult associations caritatives et humanitaires. Il lui sera beaucoup pardonné, mais guère sur le plan culturel.

Bon, et demain il se passe quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?


Vidéo… en VF de l'intégralité du film…


Bon c'est juste pour zapper, 2H20 à cette taille, c'est hard…


ou suivant que l'on a l'esprit gamin… ou pas...

2 commentaires:

  1. J'avoue que ce qui m'avait le plus laisser sur le c.. c'est le coup du méga-glissement de terrain, de manière à ce que l'Everest se retrouve les pieds dans l'eau... Puisqu'il ne nous reste que quelques heures, puis-je suggérer un film apocalyptique digne de ce nom, et c'est un film bien français (entendez par là, libertaire, qui ferait hurler les scénaristes américains !): "les derniers jours du monde" des frères Larrieu, avec Matthieu Amalric et Catherine Frot. Ca ne donne pas dans le grand spectacle, on s'en doute, et (bien que les avis soient partagés) j'avais trouvé ce film assez proche du sublime...

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  2. Big Bad Pete21/12/12 01:00

    Et surtout Karin Viard qui ... enfin... euh... juste avant de clamser, c'est un bon plan !

    ...

    cui cui cui cui cui cui !!!

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