mardi 19 février 2013

NICOLAS VITAS "des Airs" par ROCKIN-JL



Voila un auteur compositeur qui nous arrive de Grenoble et disons le d'emblée une belle découverte qui séduira les amateurs de chanson française de qualité (par opposition aux résidus de star ac' et aux trucs matraqués sur NRJ..). Premier EP 5 titres mais pour autant Nicolas n'est pas un nouveau venu dans le monde de la musique puisqu'il a déjà tâté du rock comme du blues avant de désirer comme il le dit joliment "se mettre au service de ses textes". Si nous n'avons ici que 5 chansons à nous mettre entre les oreilles celles ci donnent une bonne idée du personnage et de son univers musical. Un univers plutôt festif où l'on  joue avec les mots avec une sensibilité à fleur de peau mais sans jamais tomber dans la mièvrerie ou la facilité, le tout emballé d'arrangements travaillés signés de son complice Gérard Védèche, qui ajoute aussi ses notes de lap steel et dobro.
Folk, bluesy, jazzy, les clins d'oeil musicaux sont en effet nombreux et amusants; ainsi "Au nom du pire" avec son début en fanfare New Orleans, sa lap steel guitar, ses passages en chant scat donne un plaisir jubilatoire. J'ai particulièrement aimé aussi  le sautillant "Ce que je voulais dire" qui lorgne vers le jazz manouche, Bobby Lapointe ou Nougaro, grands manieurs de mots devant l'éternel, "Balle perdue" et son joli texte ciselé et "Vider son sac" , belle ballade touchante, autre ballade sympa "Nous pourrons toujours courir".
Beaucoup de plaisir donc à l'écoute de ce mini album et envie d'en écouter rapidement  davantage.


Mais pour en savoir plus, tournons nous vers l'auteur que nous avons la chance d'avoir parmi nous.


- Bonjour Nicolas et merci de répondre à quelques questions, d'abord pourrais tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Nicolas Vitas. J’écris des chansons pour moi ou pour d’autres.

 -Ta bio indique ton passé musical qui t'a mené au rock’n’roll et au blues, peux tu nous raconter un peu ce parcours?
J’ai commencé la guitare en faisant tourner un 33T d’Eddie Cochran en boucle. J’ai naturellement commencé sur scène en reprenant la musique que j’aimais. J’ai appris le blues en regardant jouer les autres et en partageant des petites scènes.
A 20 ans, j’ai eu la chance de remplacer le guitariste lead d’un groupe d’influence 50’s. Ils avaient une dizaine d’années de plus que moi et cette expérience m’a beaucoup appris.
Parallèlement, j’ai toujours écris de mon côté et tourné dans les pubs en solo. Au début c’était proche des trois accords qui ont fait ma base musicale. Guitariste avant tout, j’ai mis un certain temps pour arriver à faire sonner le français dans le phrasé que j’entendais. Aujourd’hui, je commence à m’accepter en tant que chanteur.
La musique et les textes se sont enrichis progressivement mais je pense qu’il reste toujours une référence consciente ou non à mes origines musicales. Aujourd’hui j’essaie d’épurer l’ensemble pour aller à l’essentiel.


 
- Et pourquoi avoir choisi finalement ce style de chanson en français pour t'exprimer? C'est celui qui te convient le mieux?
Quand j’ai commencé à écrire, je n’écoutais pas de chanson française. Il m’a pourtant semblé évident de chanter dans ma langue maternelle pour m’exprimer de manière efficace et nuancée.
Si un choix artistique m’amène à chanter des chansons personnelles dans une autre langue, je veux me faire aider par quelqu’un qui la maitrise, ce qui implique pour moi également une culture différente de la mienne.

 - les musiques et arrangements sont soignés et riches avec des éléments folk, country, blues, jazz et divers instrus comme lap steel ou dobro, comment est née cette couleur musicale? Je crois que ton complice Gérard Védèche n'y est pas étranger?
Travailler avec Gérard Védèche se passe de manière très naturelle. Nous avons des approches très complémentaires. Où j’ai passé beaucoup de choses avec tranchant et énergie, il a recherché la finesse et la précision. Lui confier les arrangements était pour moi une sécurité contre ma tendance à en rajouter toujours un peu trop. Le choix des instruments nous a permis de recentrer le son vers notre culture musicale commune. Son sens du contrepoint permet de mettre en valeur mes textes.



- Tu accordes beaucoup d'importance aux textes et à la langue,  justement qu'aimes tu dans ce registre?Quelles sont tes influences en chanson française ?
Je suis attentif à ce que je raconte. Pour autant, je ne me revendique pas de La Chanson à Texte. Je ne me résoudrai jamais à ce que la musique ne soit qu’un accompagnement.
Proposer des textes à d’autres interprètes m’a permis d’affiner mon écriture. Il faut constamment s’adapter au phrasé de chacun. Au delà du sens, j’ai beaucoup travaillé sur le son. A moi d’être aussi exigent quand je me mets à mon propre service.
Je n’ai pas une grande connaissance de La Chanson. J’en ai bien sûr toujours entendu, mais je me suis mis à en écouter vraiment que sur le tard. Je fais des références explicites à Nougaro et Bourvil dans les quelques chansons que nous avons enregistrées. Beaucoup de leurs chansons me parlent, mais j’avoue n’avoir écouté certains monstres sacrés que pour me cultiver. Il me reste des pans entier à aborder, il faudra que je m’intéresse de plus près aux textes de Barbara par exemple.
Dans les albums francophones importants pour moi, « Roulette Russe » et « Melody Nelson » sont régulièrement les B.O. de mes escapades en voiture.

  - Tu fais partie d'un collectif d'auteurs, "les Astapotes", de quoi s'agit t'il au juste ?
J’ai participé aux Rencontres d’Astaffort (Rencontres entre auteurs, compositeurs et interprètes) en 2007. Nous avons continué l’aventure à une quinzaine, avec des résidences d’écriture et concerts. Aujourd’hui, les collaborations continuent sur les projets de chacun. Ca nous permet également d’avoir des avis bienveillants et sans concession sur nos créations en cours.
Récemment, nous avons organisé une tournée dans une formule plus modeste, le « Non Solvable Tour » avec Guillo et Fergessen, que je vous encourage à aller écouter.


- Ce 5 titres trop court nous laisse sur notre faim, un album est il à venir ? Plus généralement comment vois tu la suite ?
Ce ne sont pas les titres à enregistrer qui nous manquent. Nous avons autoproduit ce 5 titres pour trouver un cadre propice à l’enregistrement de la suite. Il nous semblait suffisamment propre pour le proposer à vos oreilles, si cela crée de l’impatience, c’est plutôt encourageant.

  - Et bien merci Nicolas de ta disponibilité, bonne chance pour la suite, quelque chose à ajouter?
Le répertoire actuel nous permet de partager des moments plus intimes lors de concerts à domicile. Le « kitchen tour » nous apporte des échanges privilégiés avec ceux qui apprécient notre musique, dans une formule qui reste très accessible. Pour ceux qui voudraient voir passer notre tournée mondiale des cuisines par chez eux, n’hésitez pas à vous renseigner sur notre site internet. (http://www.nicolasvitas.fr/ )




2 commentaires:

  1. J'aime bien ces putains de pompes...
    C'est un accordeur sur la tête du chevalet ?

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    1. La tête du chevalet ??
      Bin Hard-Round ? Le chevalet est la pièce fixée sur la caisse sur laquelle on passe les cordes.
      Ce n'est pas un accordeur (il en existe effectivement qui se fixe sur la tête - et ça fonctionne -) , c'est tout simplement un capodastre, (en attente d'utilisation).

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