mardi 23 juillet 2013

PANIQUE A NEEDLE PARK , film de J Schatzberg (1971) par Foxy Lady


« The panic in Needle Park » (Panique à Needle Park) est un film américain de Jerry Schatzberg, sorti en 1971, adapté d’un roman de James Mills par les écrivains Joan Didion et John Grégory Dunne. Schatzberg obtient la palme d'or à Cannes en 1973 avec "L'épouvantail" (Al Pacino, Gene Hackman). Egalement photographe, il a notamment consacré une expo à Bob Dylan.
Avec des scènes d'un réalisme inouï, Jerry Schatzberg nous dépeint la vie d'un groupe d'héroïnomanes à New York.
le réalisateur
Bobby (AI Pacino) et Helen (Kitty Winn) se rencontrent chez un ami. Ils se lient d'amitié puis s'éprennent l'un de l'autre. Leur rencontre, c'est la rencontre de 2 solitudes, de 2 paumés dont personne ne veut et pour qui il ne peut y avoir ni présent, ni futur.
Lorsque Bobby fait un séjour en prison, Helen sombre inéluctablement dans l'enfer de la drogue et de la prostitution.
Attention, le réalisateur ne fait pas dans la dentelle, et met en scène des junkies pour qui aucune échappatoire ne semble possible. Overdoses, échanges de seringues, mauvais trips, préparation de l'héroïne et lente déchéance de ceux et celles qui touchent aux paradis artificiels nous explosent en plein visage.
Dénué de musique, le film a des allures de documentaire tant certains passages sont criants de vérité. D'une simple histoire d'amour, Schatzberg nous livre un univers âpre, sans concession, dont on ressort sens dessus dessous... La panique, (panic en anglais) désigne dans l'argot des junkies le manque et la crise suivant une saisie de drogue.
Chute cruelle d'un homme et d'une femme qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre, mais encore moins sans leurs doses quotidiennes, « Panic in Needle Park » est sans conteste un des plus violents pamphlets contre la drogue jamais fait au cinéma, sans compter le « Requieme for a dream » de Aronofsky (2000), lui-même tiré d’un roman de Selby (dont je suis une fervente lectrice : voir mes chroniques sur Le démon et Le saule ,et celle de Luc sur Last exit to Brooklyn  ).
Le cinéaste ne respecte pas la drogue mais ceux et celle qui s'y brisent les ailes. Sous l'emprise des drogues, ils perdent le sens des réalités, se nourrissent de vaines chimères et s'oublient bien malgré eux. Une des phrases les plus noires du film est sans doute celle-ci : « la meilleure chose qui pourrait nous arriver c'est de mourir »...
On ne peut que saluer la performance hors du commun de Al Pacino (scène où il fait une overdose), car pour son premier grand rôle, on peut dire qu'il est tout simplement stupéfiant (c'est le cas de le dire..).
A noter que Kitty Winn (d'un naturel et d'une fragilité confondante), a obtenu pour ce film le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 1971, elle se fera aussi connaitre pour son rôle dans "L'exorciste" (1973).
Pour la petite anecdote, les écrivains Didion et Dunne s’étaient rapprochés de Jim Morrisson pour interpréter Bobby, lors de l’enregistrement de l’album « Waiting for the sun ».
Spirale infernale qui nous laisse en état de choc, ce film mérite d'être découvert et apprécié à sa juste valeur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire