mardi 6 août 2013

PROPRIETE INTERDITE de Sydney Pollack (1966) par Foxy "Forbidden" Lady


 " This property is condemned"  (Propriété interdite) sorti en 1966 est un film de Sydney Pollack, écrit par Francis Ford Coppola et inspiré d'une nouvelle de Tennesse Williams, avec pour acteurs pricipaux Robert Redford et Nathalie Wood.

 Sydney Pollack, un des plus grands réalisateurs américains, compte dans sa filmographie 2 de  mes films préférés  le très beau "Nos plus belles années"  (1973) et  l’immense et jubilatoire  "Tootsie" (1982) avec Dustin Hoffman et Jessica Lange, mais aussi "Jeremiah Johnson" (1972), "Les 3 jours du Condor" (1975), "Out of Africa" (1985) ou "La firme" (1993).


Il signe ici son second film un an après "30 minutes de sursis", quant à Robert Redford (77ans ce 18 Aout, happy birthday Bob!)) il débute lui aussi, ce n'est que son 5eme rôle au ciné, révélé cette même année 1966 par "La poursuite impitoyable" d'Arthur Penn. Ce sera le début d'une riche collaboration entre les deux puisqu'ils se retrouveront sur 6 autres films et non des moindres ("Jeremiah Johnson" (ci contre), "3 jours du condor", "Out of Africa"..)

Nathalie Wood (1938-1981), elle, a commencé sa carrière très jeune, comme "actrice-enfant" dès l'age de 5 ans, avant de connaitre de grands rôles comme dans "La fureur de vivre"(1955) (ci contre avec James Dean), "La prisonnière du désert" (1956) ou "West side story" (1961); sa vie fut courte et tumultueuse (divorces, mariages, liaisons..) et sa fin tragique (noyade par accident , ou meurtre, non élucidée), une vraie star quoi..


L'histoire se déroule sur fond de Grande Dépression (1930), dans le Mississippi, à Dodson, ville touchée par la grande crise.
Owen Legate, incarné par Robert Redford  , est mandaté dans cette ville afin de licencier des cheminots. Il rencontre la ravissante Alva Starr, incarnée par Nathalie Wood , jeune fille coquette et rêveuse qui fait tourner la tête des hommes, mais qui vit sous le joug d'une mère abusive et égoïste, plus soucieuse de ses intérêts que de ceux de sa fille.
Owen va tomber sous le charme de la ravissante Alva, entraînant la jalousie des hommes qui la convoitent, mais surtout les foudres et la malveillance maternelle, qui voit d'un très mauvais oeil que sa fille puisse lui échapper ainsi qu'à la vie rêvée qu'elle espère pour elle en la "vendant"  à un homme riche.

On retrouve ici toute la puissance désespérée et les thèmes prédominants propres à l'oeuvre de Tennesse Williams (1911-1983) : rupture et déchirure familiale, cupidité, frustration, solitude, jalousie, sensualité à fleur de peau, personnages marginaux proches de la fracture sociale, rappelez vous  "La Chatte. sur un toit brûlant"  (1958),  "Soudain, l'été dernier"  (1959),  "Un tramway nommé désir"  (1951) ou  "Baby doll"  (1956).
Le passage où Nathalie Wood se révolte contre sa mère après avoir fait l'amour avec Robert Redford n'a pas été sans me rappeler sa performance dans le sublime  "La fièvre dans le sang"  d’Elia Kazan (1961), où elle hurlait à sa mère  "je ne veux pas être respectable ! " . Son interprétation est bouleversante et saisissante de vérité, surtout quand on sait que pour jouer la scène de bar où elle devait être ivre, elle fini par réellement se saouler puis par faire une tentative de suicide sur le tournage du film le 27 novembre 1965..

Il n'y a qu'un point sur lequel j'émets une petite réserve : la fin -que ne ne vous dévoilerai pas- m'a semblé trop expéditive et m'a laissé une sensation d'inachevé.
Un film cependant très émouvant, avec une très belle histoire d'amour, certes dramatique et amère, mais très intense et magnifiée par la présence de ses interprètes.
A noter une superbe photo (James Wong Howe), la musique, signée Kenyon Hopkins ("Baby Doll", "12 hommes en colère", "L'arnaqueur"..), et la présence, pas assez exploitée à mon avis, de Charles Bronson.

Quoiqu'il en soit c'est un joli petit bijou du cinéma hollywoodien assez méconnu, à découvrir...




quelques images du film:

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