dimanche 1 septembre 2013

BACK UP, de PAUL COLIZE, par FOXY LADY



Il y a quelques mois, alors que je furetais dans une librairie, mon regard a été attiré par un livre de Paul Colize « Back up ». La couverture accroche mes yeux et je plonge dans le résumé du roman. Ni une, ni deux, le voilà dans mon panier…

Quelques mots sur l’auteur, que je viens de découvrir, et je ne pense pas m’arrêter en si bon chemin… Né en 1953, à Bruxelles, Paul Colize est consultant en management et organisation.
Il attrape le virus du polar dans sa tendre enfance, car, explique-t-il dans une interview, sa grand-mère lisait beaucoup de polars et l’envoyait lui chercher des romans à la bibliothèque, lui interdisant de les lire. Sur le chemin pourtant, il les feuillette… bien lui en a pris, car on serait passé à côté de quelque chose !

L’histoire du roman :

Berlin, 1967. Les quatre membres du groupe rock Pearl Harbor meurent les uns derrière les autres à différents endroits et dans des circonstances suspectes. La police ne voit rien d’étrange dans ces morts et classe l’affaire.
Bruxelles, 2010. Un SDF est renversé par une voiture à la gare du midi. L’homme ne meurt pas mais souffre du Locked In Syndrome (il ne peut communiquer qu’avec le mouvement de ses paupières). Il est transporté dans un Centre de Soins Spécialisés où un kinésithérapeute, Dominique, va tenter de faire la lumière sur cet homme, dont on ignore l’identité et que l’on surnomme « X midi ».
Quel lien entre ces 2 affaires ? Les familles des victimes engagent un journaliste pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. Intrigué par cette affaire, il décide de mener l’enquête.
De son côté, X-midi se souvient : son enfance à Bruxelles, sa mère, l’entrée dans sa vie du rock’n’roll, sa passion pour la batterie, et sa fuite à travers l’Europe lorsqu’il déserte pour échapper au service militaire. Le narrateur nous dévoile peu à peu son histoire, sa vie de batteur, son errance à travers de grandes villes européennes, les concerts, la drogue, les mauvais trips, son amour pour une chanteuse puis cet enregistrement qu’il fait au pied levé avec un groupe de rock, et qui va sceller son destin. Un titre enregistré qui ne sera jamais commercialisé et qui semble ne jamais avoir existé…. Pourquoi ?

On suit avec avidité ces 2 histoires parallèles qui sont bien évidemment liées, même si on ne sait comment, et qui ne vont pas tarder à se rejoindre, entre Londres, Berlin et Paris.

« Back up » n’est pas seulement un bon polar, l’intrigue d’ailleurs n’est pas nécessairement très originale, puisqu’on devine assez vite le fin mot de l’histoire. Ce qui rend ce roman exceptionnel et génial c’est justement cette immersion dans une époque et un univers.

Le roman est truffé de références rock, d’anecdotes, on a la sensation d’y être tant l’auteur nous transmet sa passion pour la musique. Sexe, drogue et rock rythment les pages de ce livre mais pas seulement. C’est vivant, enfiévré, on assiste à l’émergence de plusieurs courants, le rock’n’roll bien sûr, puis les beatniks, la liberté des années 60 et l’insouciance de cette époque, puis les dérives des années 70 pour toute une génération en quête d’identité.

l'auteur
Avec une habileté de Maître absolu, Paul Colize mèle la fiction au réel, et nous livre une histoire machiavélique de complot sur fond de LSD, rock et Vietnam….
Tout tourne autour de la musique, mais je n’en dirai pas plus…

Un roman que j’ai littéralement dévoré et adoré, doté d’une excellente construction passé-présent. Les personnages sont bien travaillés, l’intrigue a de quoi réjouir n’importe quel amateur de polar, et surtout, la musique transpire sur chaque page du livre, et ça, c’est réellement fantastique.

Allez, une petite mise en bouche, pour le plaisir : « Dès les premiers accords, un fourmillement a parcouru mon corps. J’ai ressenti une irrésistible envie de me lever, de bouger, de gesticuler, de remuer mon cul et tout ce qu’il y avait moyen de remuer. Je ne comprenais pas pourquoi ces quelques notes provoquaient un tel effet. C’était cela, le rock’n’roll. J’ai monté le volume. La guitare de Chuck m’emportait. Ma mère s’est mise, elle aussi, à remuer le derrière. Mon frère est arrivé, l’air ébahi, en se demandant ce qui se passait. Il s’en est mêlé.
Nous nous sommes retrouvés tous les trois au milieu du salon, à danser comme des sauvages. Nous avons poussé le volume au maximum. Nous riions, nous criions, nous en avions mal au ventre. Ce jour là, le rock est entré dans ma vie pour ne plus en sortir. »

Jubilatoire et excellent !

NDLR :Un livre qui devrait enchanter les fidèles lecteurs du Deblocnot, satisfait ou remboursé (sur le salaire de Foxy)





extrait de la playlist du livre, la monstrueuse version de Cream du classique de Willie Dixon ; "Spoonful"

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