mardi 24 septembre 2013

DEVON ALLMAN "Turquoise" (2013) par Rockin "Blue"-JL



On connaissait les Allman Brothers, il va falloir s'habituer aux Allman & Sons… En effet le Devon Allman dont je vous parle n'est autre que le fiston de Gregg Allman, membre  fondateur, claviériste et chanteur de l'Allman Brothers Band (ABB). Avec une telle lignée, sans oublier Tonton Duane, un des meilleurs guitaristes de tous les temps disparu trop tôt, Devon se devait d'entretenir la flamme familiale. Pourtant il n'a pas été élevé par son père, mais par sa mère, ses parents s'étant séparés peu après sa naissance, et ne fera vraiment la connaissance de son géniteur qu'à l'adolescence, mais le courant passera très vite entre eux. Devon a appris la guitare très tôt et écumé les scènes de Saint Louis tout en tenant un "Guitar Center" dans les années 90, il essaye également différents styles de musiques avant  de se fixer sur le blues et le rock, atavisme familial oblige, et de fonder le groupe Honeytribe en 1999, il jouera aussi  avec le Vargas Blues Band et bien sur l'ABB, puis créera en 2011 le "supergroupe" Royal Southern Brotherhood avec Cyril Neville (Meters, Neville Brothers) et Mike Zito (dont je vous parlerai bientôt). Son album préféré? Layla avec Clapton et "Uncle Duane", oncle qu'il n'a pas connu d'ailleurs, le guitariste chevelu s'étant tué à moto en 1971, 4 ans avant sa naissance...
Et voici son premier album solo, produit par Jim Gaines, qu'on ne présente plus vu que son CV suffirait à remplir ce blog, et dans lequel il s'est entouré de Yonrico Scott (drums, également Royal Southern Brotherhood) ,  Myles Weeks (bass), Rick Steff (orgue Hammond B3 sur 4 titres) plus quelques invités comme nous allons le voir. Un album "Turquoise", pourquoi pas y'a bien un "Album blanc", il explique dans les notes qu'avec sa girlfriend cubaine ils aiment rien autant que passer la journée à la plage, nager dans les eaux turquoises et bronzer au soleil, ouais ce doit être chouette, j'aurais du faire rocker tiens…
"When I left home"qui ouvre est un  titre autobiographique sur son départ de la maison pour vivre de la musique à 17 ans, et nous montre que si Devon s'est fait une place ce n'est pas grâce à son nom de famille mais pour son talent; c'est un bon gros rock pêchu à la Tom Petty ou "Cougar" Mellencamp avec une touche sudiste donnée par la slide de Luther Dickinson (North Mississippi Allstars, Black Crowes) et une ligne entêtante, une entrée en matière terrible. "Don't set me free", coécrit avec son pote Mike Zito, est du même niveau, plus folk cependant et  après plusieurs écoutes m'a rappelé "Maggie May", le hit de Rod Stewart !
"Time machine" est une très belle ballade bluesy avant une reprise de "Stop draggin my heart", signé Tom Petty pour Stevie Nicks avec laquelle il la chanta en duo. Devon a reconstitué le duo avec la chanteuse guitariste de blues rock Samantha Fish qui vient poser sa voix chaude et puissante alors que Devon délivre un super solo ; un temps fort du disque, comme le suivant "There's no time" écrit par Tyler Stokes (un nom à suivre), un rock latino aux accents de Santana, une des influences majeures de Devon. Jusque là c'est le sans faute, alors je regrette que la suite fasse un peu retomber la fête car la "face B" (enfin je veux dire les 6 derniers morceaux) m'a laissé sur ma faim. En effet le blues rock laisse place aux ballades, comme le bluesy "Strategy", "Turn off the world" ou un autre titre autobio sur la vie de musicien "on the road" : "Homesick". "Into the darkness" nous permet de savourer le sax jazzy de Ron Holloway qui outre  Gill Scott-Heron et Dizzy Gillespie a accompagné toute la galaxie Allman Brothers  (Dereck Trucks, Warren Haynes, Susan Tedeschi, Gov't mule, ABB). Dans "Key lime pie" Devon s'essaie à la "reverb" puis dans l'instrumental acoustique "Yadira's Lullaby" s'inspire du jeu de  "Uncle Duane" dans "Little Martha", classique de l'ABB.
Malgré ma petite réserve sur la seconde partie ce premier album solo de Devon  reste excellent, on n'a pas fini d'entendre parler de la famille Allman et c'est tant mieux!
(article paru dans la revue BCR)

 et demi



2 commentaires:

  1. Je partage ton opinion en ce qui concerne ce "Turquoise", les derniers morceaux abaissent un petit peu le niveau global, mais cependant ça reste un excellent disque. Je te parle même pas du RSB que j'ai eu la chance de voir cet été sur scène, une p......de claque! IL faut voir la complicité entre Zito et Devon Allman, celui-ci est habité par le fantôme de son oncle défunt! Ressemblance physique, même guitare et s'il continue comme cela, musicalement il va se rapprocher rapidement de la virtuosité de Duane!

    De la discographie de Devon Allman, c'est "Space Age of Blues" du Devon Allman 's Honeytribe que je préfère, le suivant "Torch" est pas mal non plus. Je les met avant ce "Turquoise". Amicalement

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    1. je vois JP que nous avons les mêmes écoutes, et je parlerai bientôt aussi du dernier Buddy Guy que tu as également chroniqué ..(pour le James Cotton ta remarque sur Beth Hart m'a bien fait rire et sur Devon tu as raison la pochette est pas top); dans mes cartons aussi l'album de Mike Zito qui m'a bien plu. A+

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