jeudi 26 décembre 2013

L'ECOLE OU QUAND LA CHANSON FAIT SON EDUCATION par Pat Slade







L’école ? Ce n’est pas la classe ?



 
Charlemagne
Robert Gall, le père de France Gall à eu un jour cette idée folle … d’écrire des bêtises ! «Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école, c’est ce sacré Charlemagne…». Avant d’ouvrir son cahier de chansons, il aurait du ouvrir son livre d’histoire, Charlemagne n’a jamais inventé l’école, ni quoi que ce soit d’ailleurs. L’éducation existait déjà depuis longtemps, il a seulement rédigé un acte législatif appelé capitulaire ordonnant au clergé d’ouvrir l’école à tous. Celui qui nous entrainera tous sur les bancs de l’éducation nationale et qui fera de nous des forçats du tableau noir sera Jules Ferry. Il rendra l’école laïque, gratuite et obligatoire pour les garçons comme pour les filles en 1881. 


  Entre l’école des années 50-60 que beaucoup d’entre vous ont connue et celle d’aujourd’hui, les cartables en cuir noir ou marron très lourds et rigides ont disparu, la blouse obligatoire n’existe plus, le repos hebdomadaire du jeudi remplacé par le mercredi, les coups de règle sur les doigts (Hé oui ! Moi aussi j’ai connu ce petit supplice corporel et je n’en suis pas mort), écrire avec un porte plume et se servir d’un buvard, l’odeur de la craie, les cahiers de classe avec les tables de multiplications au dos de la couverture, les bons points qui donnaient une image après un cumul de dix, le tableau d’honneur, la remise des prix en fin d’année. Les maitres et les maitresses n’étaient des fois pas très tendres, mais au moins on était sûr de sortir du cycle primaire en sachant lire, écrire et compter. Je me demande, à la vue de certain post sur le net, si certains ont mis les pieds en primaire, vue l’anarchisme de leur grammaire et de leur orthographe. Mais je ne critique pas, j’ai moi-même quelques fois la faute présomptueuse et l’écriture pâteuse. Le Déblocnot étant avant tout une page culturelle, laissons nos souvenirs d’anciens combattants des classes primaires laborieuses pour une culture musicale plus sérieuse. Donc cette thématique, comme vous l’aurez compris, parlera de l’école dans la chanson française ou beaucoup de nos artistes ont trouvé une inspiration. Inspiration qui manque à beaucoup maintenant. 



Le corps enseignant






Les maîtres, maitresses, instituteurs, institutrices, professeurs furent, eux aussi, mis à toutes les sauces. Il fallait avant tout dire «Bonjour monsieur le maître d’école» comme la chanté Bourvil en 1964.
Georges Brassens, lui, toujours amoureux du beau sexe parla de «La maîtresse d’école» : «La maîtresse avait des méthodes avancées - Au premier de la class’ ell’ promit un baiser Un baiser pour de bon, un baiser libertin – Un baiser sur la bouche, enfin bref, un patin». Eddy Mitchell en 1963 chantera aussi «Ma maîtresse d’école», le groupe Image «Maîtresse», à croire que les femmes marquent plus la scolarité des chanteurs de l’hexagone.    

Mais le maître tant redouté avec sa blouse grise et son coup de règle facile apparait aussi. «Dis oui au maître» comme l'a chanté Michel Fugain si tu ne voulais pas avoir de problèmes. En 1994, Gilbert Lafaille nous narre «Le maître d’école» avec une infinie tendresse en évoquant la classe d’une époque révolue : «J’aimais bien le maître d’école – Il nous lisait des poésies – Mais aujourd’hui la ville est folle – Même les enfants ont des fusils». Et puis avec le temps le maître est devenue «Instituteur» comme l’a raconté Paul Louka, chanteur saltimbanque Belge et grand pote de l’ami Brassens. Ce qui donnera «Le blues de l’instituteur» que slamera Grand Corps Malade. Mais adieu «La vieille école» de Gilles Vigneault, fini «La craie dans l’encrier» de Catherine Lara , au revoir «Au lycée Papillon» de Ray Ventura, au placard «Les bêtises à l’école» de Henri Dès et le «Poil au tableau» de Richard Gotainer. Bonjour «Le prof» de Daniel Beaume et  «Ma prof d’anglais» de Chantal Kelly en 1965.


«Apprendre » disait Yves Duteil «Qu’as-tu appris à l’école ?» répondait Graeme Allwright, des «Pages d’écriture» cher à Jacques Prévert dans «Les livres d’école» chanté par Christine Lebail dans les années 60, le tout pour finir par «L’interrogation écrite» de Gilbert Lafaille. Certains préparent les examens en dilettante, Claudine Coppin en dansant sur «Le twist du Bac» et Michel Sardou lui, pioche «Le Bac G » plus sérieusement.
Mais tout à une fin, «L’école est finie» comme disait Sheila, «En sortant de L’école» selon les mots de Prévert chanté par Yves Montand ou «En sortant du lycée» par Patricia Lavila.
«Adieu monsieur le professeur» disait Hugues Auffray,  «Au revoir professeur» répliquait Pierre Bachelet. Au revoir «Mes petits copains d’école» chantait Marc Aryan alors que Philippe Châtel pensait plutôt à «Ma lycéenne» en buvant des «Diabolos Menthe» avec Yves Simon.
Mais dans cette histoire, il y en a un que je n’ai pas nommé, c’est René-Louis Lafforgue et c’est normal, il faisait «L’école buissonnière».  


Yves Simon : Diabolo Menthe. Puis : extrait du film l'école buissonnière avec Bernard Blier dans le rôle du pédagogue Célestin Freinet (1896-1966) qui imagina l'école par l’auto-apprentissage. Une scène où il met en place le journal comme outil pédagogique pour écrire.

2 commentaires:

  1. Sans oublier Renaud qui a la fin de l'année 1995 allait faire un joli succès avec sa chanson "C'est quand qu'on va ou?" ou il est question (il est vrai , plus seulement de la maîtresse ou du maître d'école ou instit' ) de l'école en elle même , de ce que l'on y apprend et surtout de ce que l'on y apprend pas , au grand regret du chanteur . Un joli billet bien documenté , une fois de plus.

    RépondreSupprimer
  2. Sans oublier Renaud qui a la fin de l'année 1995 allait faire un joli succès avec sa chanson "C'est quand qu'on va ou?" ou il est question (il est vrai , plus seulement de la maîtresse ou du maître d'école ou instit' ) de l'école en elle même , de ce que l'on y apprend et surtout de ce que l'on y apprend pas , au grand regret du chanteur . Un joli billet bien documenté , une fois de plus.

    RépondreSupprimer