mercredi 18 décembre 2013

Les lives incontournables des 70's (première moitié) 1970 - 1974 - by Bruno

     Bruno, docteur ès-Science en  Musicologie spécialisé dans les années 70 (et plus précisément dans le foncièrement électrique), reconnu même par la presse anglo-saxonne qui le consulte (ou le pille) ponctuellement, a la bonté, la générosité de vous étaler au grand jour les enregistrements publics incontournables des années 70. Cette décennie étant particulièrement riche en la matière, cela se fera en deux parties.
Tous les disques présentés ci-dessous sont autant de perles indispensables à tout amateur de musique sainement électrique. Il n'y a là que du bon, de l'excellent, du sublime qui ravit les esgourdes et qui caresse les synapses. Donc, pour ceux qui chercheraient des idées de cadeaux...
Certains ont déjà été chroniqués, un lien direct permet alors de retrouver l'article complet. Les autres, par faute de temps et d'actualités à couvrir (autant que faire se peut) le seront plus tard ; à défaut, on propose un lien sur une chronique d'un album studio.

     Il n'y pas d'ordre de classement, d'abord parce que la musique n'est pas une compétition, ensuite parce que l'on ne peut pas comparer un Deep-Purple à un Taj Mahal, ou un Rare Earth à un Who, etc...


DEEP PURPLE
"Made In Japan" 1972


Certainement le double live le plus emblématique de la décennie.

     Nous sommes ici en présence de l'âge d'or de ce groupe : les musiciens s'entendent alors à merveille, et leur plaisir de jouer ensemble, de communiquer, transpire à travers les compositions. Ils n'ont jamais été aussi en forme qu'ici ; on pourrait croire qu'ils jouaient comme si c'était leur dernière tournée. Et leur entente, leur cohésion, est étonnante de perfection et de musicalité. Un véritable bonheur pour les oreilles. Evidemment, le groupe tournait déjà depuis de nombreux mois et le répertoire était rodé au possible (et non érodé). Les semi-improvisations de "Strange Kind of Woman" (avec son fameux duel, guitare contre chant, souvent imité, jamais égalé), de "Lazy" (où l'orgue de Lord est très proche d'E.L.P.), et de "Space Truckin'" (qui part lui dans des sphères "Floydiennes") en sont la preuve.
     Le succès de ce live fut tel, que pendant longtemps, l'appellation "Made in Japan" était synonyme de qualité. Mais, hélas, pas toujours vérifié.
 Très certainement l'enregistrement public le plus vendu de la première moitié des années 70.
La Chronique encyclopédique de Luc


SLADE
"Slade Alive !" 1971

    C'est sauvage, crade et, hormis Jim Lea, les musiciens sont limités techniquement ; pourtant à l'époque cet album explose à la face d'un monde musical, pas encore perclus de carcans réducteurs, avec sa sauvagerie et sa débauche d'énergie (58 semaines dans les charts, en atteignant même la seconde place !). Un live séminal et spontané, enregistré devant des fans dans une petite salle (le Corman Theatre Studio). Un dirty rock'n'roll heavy qui semble avoir annoncé la scène australienne avec ses guitares rugueuses et la voix enrouée très hard-rock'n'roll, que l'on pourrait apparenter à d'autres voix fameuses des antipodes telles que celles de Bon Scott, de Jimmy Barnes et d'Angry Anderson.
C'est le début de la Slademania, et ce n'est pas grâce à leurs bobines, encore moins à leur tenues vestimentaires. Slade gardera jusqu'à la fin de sa carrière la réputation d'un groupe de scène, irrésistible sur les planches. 
Les ambassadeurs du Glam-rock ? Ou les inventeurs ? Possible, mais pas dans le sens glitter.
La Chronique


STEPPENWOLF
"Live" 1970

"Born to Be Wild", c'est eux !
     La meilleure entrée en matière, pour s'initier à la musique de Steppenwolf, demeure leur live de 1970 (d'autres vous conseilleront "Monster"). Un véritable « Best Of » de leur âge d'or (quatre albums de qualité de 68 à 69, tous classés dans les charts US), où toutes les compositions se sont étoffées. Comme si le format du studio les avait un tant soit peu canalisées, bridées.
 Les titres sont ici transcendés, non pas par des exercices techniques ou des improvisations débridées, mais par un son qui prend en concert toute son ampleur. Loin des grosses distos ou fuzz, le groupe n'en dégage pas moins une impression de puissance. Aussi parce que les interprétations sont remarquables, et malgré quelques ratés (ambiance live oblige) font preuve d'une maîtrise pas toujours évidente chez les groupes de rock (surtout aujourd'hui...).
Le succès de ce double-album faillit éclipser totalement le reste de la discographie du quintet.
The Chronique

The ALLMAN BROTHERS BAND
"At Fillmore East" 1971

     Encore un double emblématique, enregistré au fameux Fillmore East, fraîchement ouvert par Bill Graham. Ce dernier, en dépit de tout ce qu'on a pu lui reprocher, a toujours fait son possible pour que les groupes soient bien accueillis et que les spectateurs en aient pour leur argent ; tant au niveau de la réception de l'organisateur que de la prestation des musiciens.
"Mine de rien, ce  AT FILLMORE EAST  est un des plus hauts sommets de la célèbre chaîne GDLITW : Greatest Double Live In The World" (dixit Luc)
"La richesse et la qualité des interprétations, ce soir-là, nous fait littéralement chavirer, cette musique enivre, et laisse pantois quand on sait l'âge de ces types-là. Il est bien difficile de passer à autre chose ensuite, tant les ALLMAN'S BROTHERS ont amené leur Blues jusqu'à la perfection." (copyright Luc B.)
La version "Deluxe" commentée par Luc B.


TEN YEARS AFTER
"Recorded Live" 1974

     Alvin Lee nous a quitté subitement cette année ; peu de temps après la sortie de son dernier essai. Un départ qui a touché beaucoup de monde, de la rédaction à de nombreux musiciens (dont certains, comme Leslie West, lui ont dédié leur dernier disque). Ten Years After, c'est tout un symbole, notamment grâce à sa fameuse prestation filmée au festival de Woodstock qui propulsa le groupe au statut de star. C'est aussi une nouvelle approche du Blues qui a été imbibé de Rock et de Jazz.
Comme bon nombre de lives de cette décennie, ce double a été réalisé en réponse aux nombreux pirates qui circulaient, tant sous le manteau que chez les disquaires. Généralement enregistrés avec du matériel de fortune, ils ne pouvaient pas rendre justice aux prestations des groupes.
Résolu à laisser pour la postérité une meilleure image de leurs concerts, le quatuor part sur la route avec le fameux Rolling-Stones Mobile, semi-remorque transformé en studio d'enregistrement à la pointe.
Quatre concerts sont enregistrés dans quatre villes différentes pour n'en retenir que le meilleur.
La note succincte de la pochette met cartes sur table : c'est un authentique (truthfull) enregistrement, sans overdubs ni autre séquence ajoutée. Ce qui n'est nullement synonyme ici d'un fatras sonore exempté de dynamique et de définition ; le son est suffisamment bon pour qu'aucune remasterisation ne soit justifiée quarante ans plus tard. Bon nombre de leurs compatriotes et collègues n'ont jamais pu retranscrire sur scène un son sinon équivalent, au moins approchant.
La Chronique


CACTUS
"Ot 'N' Sweaty" 1972

     Une seule face live ! Comprenant trois titres, trois bombes incendiaires, extraites du festival "Mar Y Sol" de Puerto Rico (Porto Rico) du 3 avril 1972. C'est frustrant ! D'autant plus, que cette face live est un réel délice, un ramponneau de Hard-Rock'n'Roll torride.
Elle est à manipuler avec précaution, et surtout à ne jamais approcher de matières inflammables.
C'est du brut, sans effets, sans distorsions de la mort, et c'est pourtant capable de faire fondre un iceberg en un rien de temps !
     Après l'éviction de Jim McCarthy et de Rusty Day, on disait le groupe fini. Or, Cactus fait peau neuve : un guitariste inconnu, Werner Fritzchings,  l'instable chanteur Peter French (Leaf Hound, Atomic Rooster) et Duane Hitchings. Résultat ? Cela pète le feu. Fritzchings, s'il n'est pas un grand technicien, ne se donne pas moins sans compter - quelle énergie ! -French s'entretient les cordes vocales au papier de verre, quant à Hitchings, avec ses claviers il étoffe le son et apporte une touche plus Rock'n'Roll. Derrière, Tim et Carmine sont visiblement galvanisés.
Avec trois titres seulement, ce Cactus nouvelle formule a marqué définitivement les esprits.
En comparaison, la seconde face studio, malgré d'indéniables qualités, fait pâle figure.
Leur premier disque : Cactus - 1970

MOUNTAIN
"Twin Peaks" 1974

     Twin Peaks! Belle métaphore pour honorer les deux monuments que représentaient Félix Pappalardi et Leslie West. Le 1er, ancien producteur de Cream, bassiste très présent, avec un son pesant, parfois chargé de fuzz, au jeu proche de Jack Bruce - évidemment - compositeur de talent et chanteur au style proche de Jack... Le second, un géant de la guitare Hard-blues au style primitif, hargneux et incandescent, ancien Vagrants (groupe de Garage-Pop-rock des 60's où Leslie explosait déjà en concert avec son jeu belliqueux), préférant une note bien jouée à l'esbroufe d'une multitude inutile, bon chanteur à la voix rocailleuse, et grosse influence des frères Schenker (Rudolf présentait d'ailleurs l'album "Flowers of Evil" comme un de ses disques préférés). Grand utilisateur de Gibson, de SG, de Melody Maker, et de... flying V. C'est d'ailleurs avec cette dernière que certains titres studio laissent présager le futur son des Scorpions (des 70's jusqu'à Animal Magnetism).
Ce live présente les titres les plus populaires du groupe, privilégiant l'efficacité et le punch, exception faite de "Nantucket Sleigh Ride" - superbe Hard-blues de plus de 30 mn. aux multiples facettes, digne des Jam bands sudistes (à l'époque du microsillon, le titre était réparti sur deux faces et on l'enregistrait sur K7 pour profiter de l'intégralité sans temps mort), et de "Theme for an imaginary western" - une belle ballade rock de Jack Bruce et de Pete Brown (parolier de Cream) -. Sinon, on reste dans le lourd, parfois très lourd, comme Mississipi Queen ou Never in my Life, où un Black-Sabbath à deux pelles jouerait "Blues" avec une sorte de Joe Cocker bourré aux amphétamines au chant, avec des solos qui, bien qu'hargneux, gardent un sens harmonique affirmé.


     On cite souvent Black Sabbath comme créateur du Stoner ; c'est pas faux (le groupe étant d'ailleurs souvent mentionné par les récents sidérurgistes du Métal lourd). Mais il ne faudrait surtout pas oublier l'énorme contribution en la matière de Mountain.
La Chronique : Climbing ! (le premier album)


The WHO
"Live At Leeds" 1970

     Il a parfois été écrit que les Who ont été des précurseurs du Hard-Rock. On peut avoir peine à le croire à l'écoute de certaines chansons et de disques des années 60 (on ne parle pas de Who's Next), toutefois à l'écoute de ce live mythique, plus aucun doute n'est permis. Il y a là une débauche d'énergie incroyable. C'est cru, brutal, parfois foutraque, notamment lors des improvisations, avec pains et hésitations, mais il y a une sincérité, une authenticité et une générosité rares.
Le 33 tours original ne comporte que six titres. En 1995, l'édition remasterisée passe à quatorze. Aujourd'hui la version Deluxe offre l'intégralité de cet acte de barbarie.
En 2006, une plaque commémorative a été déposée sur le lieu du concert. On peut y lire :
« Le Réfectoire de l'Université est un lieu de concert légendaire. La représentation des Who ici, le 14 février 1970, fut enregistrée et publiée sous le nom de Live at Leeds, le live album le plus célébré de sa génération. »

HUMBLE PIE
"Hot 'N' Nasty - Rockin' the Winterland" 1973

- Humble Pie : "Performance - Rockin' the Fillmore" ? Oui, certes. Il n'y a pas à tortiller : que l'on aime peu ou prou, tout le monde le connaissait. Et généralement, on s'initiait à la bande de Steve Marriott en passant par d'abord ce double live. Il marque d'ailleurs le début d'un réel succès commercial pour le Pie.
   Mais écoutez un peu celui-là (attention, c'est du chaud bouillant). Marriott semble avoir en permanence les doigts dans la prise, Gregg Ridley est un pirate à l'abordage, Jerry Shirley un bûcheron psychopathe et Dave Clempson est un tueur-à-gages. Plus concis et ramassé que "Performance" (on est loin des 23 minutes de "I Walk On Gilded Splinters"), ce "Hot'n'Nasty" est monté d'un cran en matière de Heavy-Rock.
Après le Fillmore East de New-York, le Pie enregistre au Winterland de San-Francisco (autre salle de Graham, toujours avec un son ad-hoc).
1er disque de Humble Pie avec Clem Clempson : Humble Pie "Smokin' " 1972

TAJ MAHAL
"The Real Thing" 1971

     Voilà encore un disque enregistré au Fillmore East, et le son est en conséquence excellent. La carrière discographique de Taj Mahal est alors récente (si l'on omet les Rising Sons), son premier et fabuleux opus éponyme ne date que de 1968 (rapidement suivi d'un second la même année). Quatre acétates bien ancrés dans le Blues et pourtant tous différents, et ce live ne déroge pas à la règle. Cette fois-ci, Henry Fredericks après une belle entrée en matière acoustique, se présente avec une section de cuivres : saxophone, trombones et trompette sont conviés à la fête. Rien de vraiment exceptionnel jusque là, si ce n'est que les quatre musiciens troquent leur instrument pour le tuba. Et bien loin d'être juste là pour épaissir le son, servir d'ornementation, ils sont au contraire soit placés en avant, soit d'égal à égal avec la section rythmique et/ou la guitare. Il y a là une profusion de couleurs, une richesse rare. Fredereicks réussit un tour-de-force en alliant à son Blues cette section de cuivres sans jamais faire Big-band, jazzy, et surtout pas pompeux.


Roy BUCHANAN
"Live Stock" 1974


      Sous ses allures de père tranquille, campagnard et posé, se cachait un véritable phénomène artistique, un artisan, de la guitare électrique.
 Guitariste émotionnel n'utilisant que son touché pour réussir des effets que d'autres arrivent péniblement à exécuter avec des gadgets électroniques ! Tout y est : feeling, technique, émotion & classe.
Tout guitariste se doit de posséder l'intégral de sa discographie, histoire de garder la tête froide face à un tel talent.
"Roy Buchanan : le vrai et seul maître de la Telecaster !" (dixit Jeff Beck, Andy Summers, Jimmy Tachery, Gary Moore et Fred Chappelier)
Roy Buchanan "That's What I'm Here For" 1974


The Rolling Stones
"Get Yer Ya-Ya's Out" 1970
     Dire que c'est le plus sage et le plus réservé d'entre eux qui s'y colle pour faire le pitre sur la pochette. Mais qui l'âne est-il censé représenter ?
A sa sortie l'album est salué par l'ensemble de la presse des deux côtés de l'Atlantique. Même le critique Lester Bang, qui n'a pas sa plume dans sa poche, le porte aux nues.
Le souhait des Stones était de proposer un double album incluant leurs premières parties, soit B.B. King et Ike & Tina Turner (si ce n'est pas du respect ça, ou une juste reconnaissance), mais évidemment refus catégorique du label.
Tiré de la tournée américaine de novembre 1969, on retrouve le tout jeune Mick Taylor (20 ans lors de son intégration), débauché des Bluesbreaker de John Mayall, présent seulement depuis fin mai. Mais cela ne l'empêche nullement de briller. Pour beaucoup cela reste un des meilleurs disques des Rolling Stones, avec un "Midnight Rambler" insolent, irradiant de stupre et de luxure (Jagger appréhendait ce titre comme un acte sexuel...).
     Pendant longtemps, Jagger reconnaîtra que la meilleure période des Stones était celle avec Mick Taylor, notamment parce que ses solos étaient lumineux et qu'il apportait un plus.
Le titre vient d'un Blues de 1938 de Blind Boy Fuller, "Get Your Yas Yas Out".
Rolling Stones "Out Of Our Heads" 1965

FLEETWOOD MAC
"Live In Boston" - "Boston" 1970

     Celui là est bien trop souvent oublié. En effet, à cause de la défection de Peter Green quelques mois plus tard (il annonce son départ en mars 1970), la maison de disque ne trouva pas opportun de promouvoir cet album. Ensuite, des bandes sont ressorties à la fin des années 80 et aux débuts des années 90, et depuis il y a eu plusieurs éditions avec des pochettes différentes (histoire de tromper le chaland). Cette année, Fleetwood Mac sort sous forme de coffret l'intégralité des trois jours de concerts. The Boston Tea Party des 5,6 et 7 février 1970, au complet.
Steven Tyler himself crie haut et fort que ce "Live in Boston" possède tout les ingrédients nécessaires à tout groupe digne de ce nom, "qu'il y a tout là-dedans", et que ce Fleetwood Mac là, est une influence majeure d'Aerosmith.

Johnny WINTER
"And Live" 1971
     C'est avec ce disque que l'albinos commence à être reconnu sur le vieux continent. Et pour cause. Jusqu'alors, il était plutôt rare, voire exceptionnel, de retrouver gravé dans la cire, une telle débauche d'énergie de la part d'un Bluesman. Grâce à cet enregistrement, on découvre un gars (albinos et filiforme) qui s'immerge totalement dans le Blues le plus chaud, et s'y adonne à fond, sans se ménager. C'est joué avec une telle vigueur  Son surnom de "tornade blanche" acquis par de hauts faits d'armes (sur scène donc) n'est point usurpé. La meilleure version de Jumpin' Jack Flash, une des meilleures de Good Morning Little Schoogirl et un medley (qui met à l'honneur Jerry Lee Lewis) sauvage.
Avec Rick Derringer, Bobby Caldwell (Captain Beyond, Armageddon, Derringer) et Randy Jo Hobbs (McCoys, Edgar Winter, Montrose).
Cet album faillit être son dernier. En effet, épuisé par d'incessantes tournées, des séances d'enregistrement (2 galettes en 69) et diverses substances chimiques, Johnny Winter, épuisé, se laisse choir à la fin de la tournée de 1970. Il disparaît de la circulation (d'où certainement la sortie du live...) et ne reviendra que deux années plus tard, totalement revigoré, avec le bien nommé "Still Alive & Well", un de ses meilleurs disques.
Johnny Winter And "Live at the Fillmore East 10/3/70"

WISHBONE ASH
"Live Dates" 1973
     Ce double live marque l"apogée du quatuor. En quatre ans, il avait réalisé quatre très bons disques dont le sublime "Argus" (chronique) qui reste, encore aujourd'hui, un disque de référence. C'est Le groupe des twins-guitars, jouant en enharmonie, souvent à la tierce. Son influence sera déterminante pour des groupes tels que Thin-Lizzy et Iron-Maiden, ainsi que, plus ou moins indirectement, d'une grande majorité de collectifs de la NWOBHM (rarement avec autant de classe).
C'est aussi le dernier enregistrement avec Ted Turner (guitariste) qui ne reviendra qu'en 1987.

RARE EARTH
"In Concert" 1971

     Rare Earth, avant de créer son propre label, a été le premier groupe blanc à être signé par Motown. Très influencé par la Soul et le Rythmn'n'Blues, Rare Earth s'est fait connaître en donnant une bonne impulsion Rock à ces genres, ainsi qu'avec des reprises enrichies de wah-wah généreuse, de rythmes soutenus (batteur et percussionniste), d'orgues et d'instruments à vent (Gil Bridges) . Si Pete Rivera, le batteur, garde le rôle de lead, tous les autres musiciens, sauf Guzman le percussionniste, peuvent se tenir seuls devant le micro.
Là encore, ce double vinyl clôture l'âge d'or du groupe. Une période faste entamée avec leur second essai, "Get Ready" (contenant la reprise du même nom des Temptations), qui fait la transition entre une musique encore ancrée dans les 60's et une émancipation qui prend son plein essor avec "Ecology" et "One Earth".

JAMES GANG"Live in Concert" 1971
     La réalisation de ce disque live donne la sensation d'un produit bâclé, sorti précipitamment après le départ de Joe Walsh. Toutefois, le niveau est tel que l'on fait aisément fi de quelques petits défauts (inhérents à la réalisation et non au groupe) et on se délecte de ce remarquable Heavy-rock bluesy.  Une maturité étonnante pour des membres si jeunes.
La première mouture de James Gang avait tout pour être un des ténors de la scène rock. James Gang ne se remettra jamais du départ de Walsh.

Carlos SANTANA & BUDDY MILES
"Live !"  1972
     Cette galette est un témoignage de la réunion éphémère entre Carlos Santana et Buddy Miles pour un concert à Hawaï (dans un ancien volcan - d'où les couleurs de lave). Carlos est encore dans le trip de ses trois sublimes premiers opus, alliant à la perfection des rythmes latins à des consonances Heavy-rock et Bluesy, tout en commençant à s'intéresser au Jazz (en l'occurrence celui de John McLaughlin). La présence de Buddy Miles apporte une formidable impulsion funky, et sa voix, qui semble avoir pris définitivement ses marques, parvient à faire oublier Gregg Rolie.
Avec le jeune Neal Schon au côté de son tuteur qui démontre qu'il n'est pas là par hasard.
Pas très connue et inégale, cette collaboration n'en a pas moins le feu sacré.


J. GEILS BAND
"Live - Full House" 1972

     Ce gang là n'a rien de vraiment particulier, d'original. Il se contente de délivrer un Rock fruste, bien mâtiné de Soul âpre et de Rythm'n'Blues viril. Ce qui fait la différence c'est que J. Geils Band joue avec une fougue et un enthousiasme communicatifs, et surtout avec conviction.
Si J. Geils est un guitariste un peu raide, ses lieutenants procurent suffisamment de force et d'énergie au groupe pour rendre leurs concerts plus qu'attrayant. Magic Dick est un harmoniciste plein de répondant, au souffle étonnant, le "Jacques Mayol de l'harmonica" et Peter Wolf est un chanteur exalté, s'abandonnant sans réticence au Rythm'n'Blues bourru de ses collègues.


LED ZEPPELIN
"How The West Was Won" 1972
     Trente ans, il aurait fallu trente ans pour que Jimmy Page sorte un live reflétant ce qu'était le dirigeable en concert. Il y a avait bien eu les BBC Sessions mais les doublons, malgré des interprétations différentes et intéressantes, rendaient le gâteau un peu lourd. De plus, l'absence de public des BBC Sessions rend la chose un peu froide (cela quel que soit le groupe). Là, c'est du live pur et dur, de l'enregistrement pris sur le vif ; deux soirées californiennes issues de la tournée US de 1972. Le répertoire est composé d'éléments des cinq albums précédents, dont une majorité du IV, avec improvisations (qui incluent quelques reprises) et offre ainsi une image éclectique et riche de ce monstre sacré à la hauteur de son talent.
Le dernier concert en date de ce groupe mythique : Celebration Day


à suivre : Période 1975 - 1979 (lien)



12 commentaires:

  1. Belle selection, j'aurais rajouté le "Band of Gypsys" de Jimi Hendrix en 1970, l' "Absolutely live" des Doors en 1970, Ike et Tina Turner "Live in Paris" en 1971 et Grand Funk Railroad le "Live album" de 1970

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    1. - Band of Gypsys ! Bien sûr ! J'étais resté avec l'idée qu'il était de 69. Je vais devoir rectifier le tir. Thx Pat.
      - Ike et Tina Turner "Live in Paris" ? Mouais, c'est du bon ; du hot même.
      - Ce Grand Funk "live Album" a fait couler beaucoup d'encre. Des éloges comme des diatribes. Pour ma part, il a son charme mais c'est tout de même brouillon. Je lui préfère largement le suivant "Caught in the Act, de 1975 - qui a sa place dans la seconde partie -.
      - Mais pour les Doors... ben non... je ne suis pas certain que ce disque tardif aurait eut autant de succès s'il n'était pas estampillé "The Doors".

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  2. Hum...

    J'attends la seconde partie, Strangers in the Night...and so on.

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    1. Frank Sinatra ??J

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    2. pourquoi tant de "haine"???? contre le Live des Doors??? il a tout a fait sa place ds ta liste..
      dans l'histoire du rock y'a pas photo entre les Doors et .. james gang? whisbone Ash, rare earth...et autre Roy buchanan
      tout a fait d'accord avec Pat slade....

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    3. je dois dire que je partage ton avis Bluesykid; mais pas de panique ce live aura une deuxième chance puisqu'il sera dans la liste que je ferai bientôt en complément de celle de Bruno. Après c'est à l’appréciation personnelle de chacun...

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  3. Non, pas de haine. C'est juste que je ne le trouve pas assez bon pour être dans ma liste. Une liste évidemment totalement subjective. Et, à mon sens, "Live Dates" et "In Concert" sont bien loin devant "Absolutely live" (dire que cet album est le meilleur des concerts des Doors sur deux ans...)
    Rare Earth : 6 concerts, tout de même, plus un septième pour la dernière face ; Wishbone, 4 et Buchanan, 2. (par contre, c'est certain, ces trois-là attiraient moins de filles à leurs concerts ; moins bons chanteurs également - quoi que Rivera -)
    Ce qui ne n'empêche guère d'aimer les Doors, sans être un inconditionnel bien que je considère "L.A. Woman" comme un très grand album, un disque majeur.

    Par contre, je suis un peu étonné que personne n'ait relevé l'absence d'un Rory Gallagher... "Irish Tour" ?
    Il y a le live de Johnny aussi...

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  4. Comme tu le dis si bien , tout ceci est parfaitement subjectif! Je te suis sur presque tout, sauf Slade!!! Le plus grand live de tous les temps reste pour moi le "Live at Fillmore east" de l'ABB, sachant que le plus grand groupe de tous les temps est....l'ABB! J'ai vécu ma puberté au son du rock de San Francisco donc je rajouterais le "Bless it's pointed little head" de l'Airplane, le "Four way street" de CSN&Y, le Rory Gallagher et le "Live Dead" oui j'ose même si je vais pas me faire que des amis!!! Le live de Fleetwood Mac est un p.....de disque! Et joyeuses fêtes l'ami! JP

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    1. Joyeuses fêtes JPG !
      Le Jefferson Airplane, étant de 69, est hors-concours. Idem pour Grateful Dead (mais je dois avouer que je ne connais ce groupe que par quelques extraits - jamais écouté un de leurs disques dans son intégralité -). Il faudra effectuer une liste des perles lives des 60's.
      Content de voir que quelqu'un partage mon avis, et celui de Tyler, en ce qui concerne celui de Fleetwood Mac.

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    2. Ah ben oui pardon, j'avais pas vu que tu commençais qu'en 70! Autant pour moi.

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  5. Super article! Je suis d'accord sur la plupart de vos choix. Le Live In Boston de Fleetwood Mac est une tuerie. J'ajouterai :
    - Rory Gallagher - 1974 - Irish Tour
    - Derek and the Dominos - 1670 - Live at the Fillmore

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