vendredi 31 janvier 2014

LA VIE REVEE DE WALTER MITTY de Ben Stiller (2013) par Luc B.

Et merci à Juan Loco, qui faisait remarquer qu’après s'être coltiné LE LOUP DE WALL STREET - - film de Scorsese, clic - -  cela faisait du bien de prendre le large avec l’ami Walter. J’ai suivi son conseil. Et j’ai passé un bon moment.

WALTER MITTY c’est comme LE MAGICIEN D’OZ ou CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE. Des monuments nationaux que les américains se repassent tous les ans. A l’origine, LA VIE SECRÈTE DE WALTER MITTY est une nouvelle du romancier-journaliste-humoriste James Thurber. Et déjà adaptée au cinoche en 1947 avec le rouquin Danny Kaye. Le héros était alors correcteur dans une maison d’édition, amoureux secret d’une collègue, et finissait poursuivi par de sombres espions… Le réalisateur-producteur et interprète Ben Stiller a su trouver un nouvel angle, pour cette version 2014.

Walter Mitty est archiviste photo au magazine Life. Qui doit publier son dernier numéro papier, et renaître sous forme numérique. la fin d'un monde, avec son cortège de restructurations et licenciements. Le photographe Sean O’Connell collabore au journal depuis toujours, et envoie son dernier rouleau de photos à Walter, suggérant d’utiliser le négatif n°25 pour cette historique et dernière couverture. Mais le négatif n°25 a disparu. Walter à 15 jours pour le retrouver.

Le film se présente en deux parties. La première se situe à New York, au journal Life. Où on découvre l’employé modeste et timide Walter Mitty. Qui dans ses moments d’absence, s’imagine réagir en héros contre les agressions de la vie, ou épater Cheryl (et son chien à trois pattes !) la brune pour qui il en pince en secret, ou parer les vexations du directeur chargé de la restructuration. Ce qui nous vaut des apartés fantasmées, et vengeresses. 

Il y a du Monsieur Hulot (Jacques Tati) dans ce Walter, avec son éternel blouson gris sans forme et son attaché-case métallique. Le film joue sur ce décalage, mais sans nostalgie dégoulinante. Le métier de Walter, le traitement des photos argentiques, un truc du moyen-âge ! La presse papier qui périclite, sa mère qui déménage en maison de repos. Pour Walter, c'est tout son monde qui bascule, mais il le vit bien. Chacun à son rythme. On n'est pas obligé de monter dans le train express, semble nous dire Ben Stiller, on peut aller au même endroit en prenant le bus...

Ben Stiller a un sens de l'image indéniable. [Précision : le film est tourné en pellicule argentique]. La manière dont il filme la ville, utilise les décors, les lignes de fuites, les proportions. Les effets spéciaux sont utilisés à bon escient, avec des clins d'oeil aux blockbusters, comme la dispute qui dégénère dans l’ascenseur ! Des trucages, oui, mais des idées aussi. 

Quand il s’avère que le négatif n°25 est toujours introuvable, Walter décide de retrouver Sean O’Connell, et lui réclamer un double. Quitte pour cela à traverser le monde. Commencent alors la seconde partie. La quête. Et cette fois, les situations sont vraies, réelles, on ne fantasme plus ! Mer déchainée, requins, volcans islandais en éruption, Himalaya et... douaniers américains ! Y'a une séquence d'anthologie dans ce film : quand Walter Mitty se retrouve au Groenland (l'aéroport !) dans un troquet sordide, avec un pochetron de 150kg qui s’égosille au karaoké ! L’humour décalé de Ben Stiller fait mouche, et l’utilisation qu’il fait du « Major Tom » de Bowie est magnifique. Les paysages sont superbement photographiés. 

Ben Stiller partage l'écran avec Kristen Wing (vue dans le désopilant MES MEILLEURES AMIES), Adam Scott bien tête à claque, Sean Penn bien buriné, et notre adorable pochetronne préférée, Shirley McLaine.  

LA VIE RÊVÉE (ou SECRÈTE) DE WALTER MITTY est un film familial. On n'y retrouve pas l’esprit Saturday Night Live du Ben Stiller réalisateur de DISJONCTE (1996), ZOOLANDER (2001), TONNERRE SOUS LES TROPIQUES (2008), des farces énôôôrmes maniant le 36è degré. Mais Ben Stiller a le sens de l’observation, le petit détail qui fait mouche (les personnages barbus, le syndrome Benjamin Button, le visage dans le ciel, le téléconseiller...). Sa mise en scène possède la modestie de son personnage. Le rythme n’est pas trépidant, mais on ne s’ennuie pas, on profite, comme les personnages du film, on vit le moment présent, et c'est chouette ! Ca s'appelle tout bêtement : un film très sympa. 


LA VIE RÊVÉE DE WALTER MITTY (Ben Stiller)
Couleurs  - 1h55  -  scope 2:35





4 commentaires:

  1. Content que ça t'ait plu. C'est très sympa parce que c'est fait avec sincérité, tu soulignes le coup de l'argentique, et puis le Stiller il s'est vraiment foutu à l'eau en plein atlantique, il a flippé mais il a aimé parce qu'il croyait en ce qu'il faisait. On peut trouver tout ça un peu neu-neu mais véhiculer des sentiments et des idées comme ça en ce moment ça rafraichit, surtout quand c'est fait avec talent.

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  2. Merci pour la découverte, j'ai passé un très bon moment. Un humour bien placé, de très belles images et une réalisation sobre. La BO vaut également le détour avec "Major Tom" et les compos de Jose Gonzalez.

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  3. Ce site pour regarder des films est idéal https://filmstreamingvf.bz/ Il est merveilleux et je pense qu'il peut vous convenir, mais regardez ici.

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