jeudi 3 avril 2014

LE GENIE DES ALPAGES par Pat Slade


Le Génie Des Alpages, C’est Au Pied Du F’murr Que L’on Voit Les Brebis
Par Pat Slade





La Haut Sur La Montagne



Aujourd’hui, direction les Alpes avec Richard Peyzaret plus connu sous le pseudonyme de F’Murr. Cet homme a toujours gribouillé sur tout et n’importe quoi. Né en 1946, il suivra la voie habituelle comme tous ses autres collègues, les arts appliqués. Nikita Mandryka le créateur du Concombre Masqué, qui avait travaillé chez Vaillant, et dessinait depuis chez Pilote, lui fait rencontrer René Goscinny. F’Murr débutera au journal en 1971 avec ses «Contes à rebours». Imaginez les loups de tous les contes et fables, le petit Chaperon Rouge, les trois petits cochons, l’agneau du Loup et l’agneau. Maintenant vous changez les rôles, le petit Chaperon Rouge devient sadique et le loup… pauvre loup !

Et puis il va dessiner une série qui avec le temps deviendra culte auprès de certains «Le génie des Alpages». Cette bande dessinée qui depuis 1973 nous conte les aventures délirantes d’un berger, de son troupeau de brebis, de son chien et de nombreux personnages récurrents. Essayer de prendre au sérieux une case ou une bulle est inutile voire absurde. Une brebis «Surfeur d’argent», des animaux qui parlent, qui jouent aux échecs, qui dévalisent et tuent les touristes, ça n’existe pas vous me direz ? Et bien si, dans les alpages de F’Murr, et oui ! 

Alors bienvenue dans le monde complètement barjot de F’murr et des Alpages. Vous y trouverez des brebis toutes aussi dingues les unes que les autres, un vieux berger désabusé, un plus jeune tous aussi dingue que son troupeau, un bélier manipulateur, un chien de berger inventeur de génie, une bergère charmeuse, un renard cinglé, des aigles voleurs, des serpents idiots et plein d’autre personnages complètement décalés. Voici un rapide récapitulatif de quelques personnages qui hantent les cases des 14 albums de cette saga complètement déjantée. 




Le Génie des Alpages : Le Bêêêêstes of





Pour commencer par le plus gros, les brebis : 220 selon l’auteur et 190 selon des lecteurs éclairés pour être précis. Elles portent toutes un nom, de Abousimbelle à Zobéide en passant par Einstein et Rostant pour certaines, se prenant (ou ressemblant) aux personnages à qui elles empruntent leurs noms. Sans parler des milices de brebis et des débiles (Une qui se prend pour un chien justement) et j’en passe. Le fait qu’elles soient très nombreuses, permet de faire varier les histoires.


Deux bergers donc, un vieux, complètement désabusé et un jeune qui répond au nom d’Athanase Percevalve, qui est surtout connu pour sa collection de chandails et de pull-overs. Un Chien sans nom, Tellement évident qu’il y ait un chien de berger dans un troupeau, que F’murr na jamais éprouvé le besoin de lui donner un nom. Plus humain que canin, omniprésent dans les albums, c’est un touche a tout. Inventeur de génie et fabriquant d’automates, il connait sur le bout des doigts, comme Kador chez les Bidochons, les œuvres des différents maître de la philosophie moderne.

Romuald, Le «Chef» du troupeau, ou plutôt voudrait être reconnu comme tel. Malingre, manipulateur. Il n’arrive pas à gérer un troupeau qui d’ailleurs est ingérable. Alors libéré de ses obligations de bélier, ses hobbies sont très divers et inhabituels pour un ovin : la poésie réaliste, le tricot, la peinture, la photographie, le violon, le théâtre et beaucoup d’autres encore. Quand il prend les choses en sabots (Pas en mains !), ça a toujours tendance à déraper. Son autorité toujours remise en cause, tremble sur ses bases mais ne tombe jamais. Dragueur, Il fera des approches auprès de Naphtalène (Une bergère) et de la mort.

Les femmes ne sont pas tellement présentes, trois seulement apparaissent, notamment la bergère d’à coté. Un personnage sans nom, de moindre importance, mais c’est le coté féminin  de l’histoire. Elle élève des chèvres. Seul personnage sexué, envahissante et chiante à souhait, elle joue de ses charmes. Ses tenues courtes et la couleur de ses culottes ne laisse pas Athanase indifférent. D’ailleurs les deux iront jusqu'à «conter fleurette»  derrière un rocher à la vue des brebis.


On trouvera aussi des serpents complètement idiots qui ressemblent à de vieilles chaussettes, Berthold un Saint Bernard, un lion errant, un renard complètement cinglé (Qui ne l’est pas dans cette BD ?), il prend tous ce qu’il trouve pour une poule et mord dedans dès qu’il en a l’occasion, des aigles toujours omniprésents dans les albums. Ils font des concours d’enlèvements de brebis, d’ailleurs, une brebis et un aigle tomberont amoureux. 

Et je n’ai pas parlé des vaches qui jouent au tennis et au foot, d’un ours qui déclame des poèmes, des corbeaux qui sifflotent «La paimpolaise», la mort avec sa faux, habillée en noir, baskets au pied et qui ressemble à une jeune fille fera une apparition et se fera draguer par Athanase. Elle ne fauchera jamais personne, mais se fauchera elle-même, emportée par une avalanche et, cerise sur le gâteau de cette montagne hostile, le téléphérique fou qui écrase les skieurs et un microclimat où la moindre goutte de pluie peut blesser une brebis. Si un jour vous passez par la, demandez la spécialité locale : «La fondue au dénum», plat propice aux cauchemars et regardez bien dans le ciel si vous  voyez passer  un chef indien sur un vélo, ne me demandez pas comment cela se fait, je ne pourrais pas vous l’expliquer. Ces le mystère des Alpages et le génie de F’Murr

Il dessinera aussi une histoire sur Jehanne d’Arc tout aussi délirante «Jehanne au pied du mur». Une héroïne alcoolique flanquée d’un amant extra-terrestre qui ira soutenir Attila dans son siège de Paris. Invraisemblance et anachronisme.
14 albums entre 1973 et 2007,  «le génie des alpages» est entré dans le panthéon de la bande dessinée au rayon loufoquerie, à découvrir, à lire ou à relire absolument. Et si un jour, vous vous promenez dans les Alpes et que vous croisez un troupeau de brebis, regardez bien si le berger n’a pas un chandail bizarre et si le chien ne construit pas des automates en forme de brebis. Et pour finir dans l’absurde, un proverbe alpin : «Les nocturnes, c’est rase-mottes et sournoiseries !! Et les diurnes c’est rate-mousse et large bec». Que la personne qui comprendra cette phrase écrive au Déblocnot. Il recevra … notre considération


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