jeudi 10 avril 2014

QUEEN : "Queen II" et "A Day at the Race" par Pat Slade






Queen : un groupe en dehors des genres



Mercury + May + Deacon + Taylor = Queen. Une addition qui engrangera des millions de fans à travers le monde. Mais loin des «We Will Rock You», «We are the Champion» et autre «Another one bite the dust», les incontournables hits planétaire, Queen c'est aussi d'autres albums dont deux au début de Leurs carrière qui, injustement, passeront un peu à l'as.
Fan très tôt des arpèges de Brian May et de la voix de Farrokh Bulsara, j’ai un faible pour l’époque «Avant moustache» de Mercury et de  deux albums de cette époque qui ont tourné (et tournent encore sur ma platine :) «Queen II» et «A Day at the Race». L’histoire de Queen est celle de quatre gars venus de milieux complètements différents et qui se compléteront parfaitement. Mercury fréquente l’Ealing Collège of Art d’où sortiront aussi Pete Townshend des Who et Ron Wood des Faces puis des Rolling Stones, Brian May de l’Impérial Collège de Kensington en astronomie, Roger Taylor du London Hospital Médical School en chirurgie dentaire, et John Deacon qui, venant de Leicester, monta sur Londres pour poursuivre ses études d’électronique. Le quatuor une fois en place, sera en studio dès juillet 1973 et sortira son premier L.P «Queen I» qui ne connaîtra pas un succès retentissant, loin de là. 

Avec une réputation grandissante de groupe de scène, ils sortent leur second album en mars 1974. Les quatre hommes réalisent des prouesses techniques en studio. Ils resteront 26 semaines dans les charts et signeront leur premier disque d’or. 
Mais qui dit album complexe en studio, dit difficulté à recréer le même climat sur scène. Brian May disait : «Nous avons travaillé les bandes au point de les user… jusqu’à voir au travers… La voix est répétée jusqu’à cinquante fois dans les chœurs et la guitare à été multipliée…» Et pourtant les critiques les descendent en flammes. Le Melody Maker écrivit : «Confus», «La lie du glam rock»  rajouta le Record Mirror tandis que le New Musical Express sortait une formule lapidaire : «Un ratage prétentieux et inutile». Même si ces critiques étaient prévisible, le groupe les prit à cœur et fut constructif. «Queen II» : l’influence de Led Zeppelin et des Who est encore très marquée sur cet album, tout particulièrement dans des chansons comme «Father to son» avec sa guitare surpuissante.  «The March of the Black Queen» poursuit l’idée du mélange guitare - piano et prolonge les expériences de surimpressions et de vocaux multiples qui avait débuté avec «My Fairy King», un morceau qui apparaissait  à la fin de la face A de leur premier album. Pour finir cette galette, ils réenregistrent «Seven Seas of Rhye». Un morceau instrumental qui terminait «Queen I» et qui sera extrait et publié en 45 tours et restera le hit de l’album, pour preuve presque 20 ans plus tard, il faisait toujours mouche.
Un disque qui n’a ni de face A et ni de face B, mais une «Side White»  composé par May et Taylor et une «Side Black» fabriqué par Mercury. Un album sombre avec des sonorités très époque anglaise victorienne. La photo de la couverture plut tellement à Freddy Mercury qu’il décida de reprendre la pause pour le clip «Bohémian Rhapsodie»  tourné un an plus tard. Pour en remettre une petite couche, Axl Rose, chanteur des Guns’n’ Roses le considère comme son album de chevet.


La crise cardiaque pure en passant une nuit à l’opéra... passons une journée au course
    




1974 aura été une année particulièrement riche, puisque après «Queen II» en mars, ils sortent «Sheer Heart Attack» en novembre avec le hit «Killer Queen». En 1975, sort l’album-phare du quartet «A Night At The Opéra» que l’on ne présente plus. Le 18 septembre 1976, ils sont au concert de Hyde Park à l’occasion du sixième anniversaire de la mort de Jimi Hendrix, une des idoles de Mercury. Ce fut une occasion royale qui permit à Queen de jouer devant 150.000 personnes, en tête d’une affiche ou l’on pouvait lire les noms de Kiki Dee, Steve Hillage et Supercharge avec le désopilant saxophoniste barbue chauve Albie Donnelly (Pour ceux qui se souviennent de ce groupe). Ce concert permit au public de découvrir plusieurs titres de leur nouvel album «A Day at the Races». Pour fêter la sortie de l’album une réception sera organisée sur le champ de course de Kempton. Le clou de cette journée fut l’arrivée d’un télégramme adressé au groupe par un américain du nom de Hugh Z. Hackenbush plus connu sous le nom de Groucho Marx et dans lequel il exprimait tous ses vœux de succès et remerciait le groupe de s’être approprié les titres de deux de ses films.

Ce qui parait être une resucée de «A Night At The Opéra», tant l’album porte d’énormes similitudes sans pour autant posséder de titres aussi imparables que son prédécesseur, sort en 1977. Les morceaux figurant dans les deux albums ont été composés à la même époque,
d’ailleurs, on ressent bien un état d’esprit identique dans le style. Même si l’accueil fut plus mitigé, l’album entra en tête dans les charts et devint disque d’or. Un album en dent de scie avec comme entrée en matière le riff tueur de «Tie Your Mother Down». Suivie de la très belle ballade toute en douceur de la veine de Freddy Mercury «You Take My Breath Away». Une petite valse en passant avec «The Millionaire Waltz». «You and I» donne la chance à John Deacon de faire voir ses talents de compositeur. En début de la face 2, les vocaux du hit en chœur gospel de «Somebody to love» nous rappel que Queen est quand même un sacré groupe de studio. Une petite intervention de Roger Taylor avec sa voix haut perché avec «Drowse» et pour finir un final flamboyant Anglo-Japonais avec «Teo Torriatte» de Brian May. Un album qui, je trouve, n’a pas à rougir de son prédécesseur.
La suite sera la légende Queen, en 1982 j’étais au Palais des Sport de Paris pour les voir. Je garderais de Mercury l’image d’un show-man qui ne trichais pas avec son public et de trois autres musiciens qui connaissaient l’art de faire bouger les foules, choses qui n’arrive plus beaucoup dans les concerts de maintenant.

1 commentaire:

  1. Led Zep et les Who, oui, mais Queen était également très influencé par Jimi Hendrix (même si ce n'est guère évident à l'écoute de leurs disques) et aussi de Uriah-Heep (autre groupe vilipendé par la presse britannique).
    Au sujet de la presse (Nick Kent ?), Queen finit par en prendre ombrage et, en conséquence, lui tourna le dos. Au sommet de sa gloire, Queen l'ignora, pire, la tourna en dérision. Ce n'était pas trop la critique en elle-même qui blessa les musiciens (quoi que Mercury y était très sensible) mais les propos, les mots proches de l'offense gratuite et infondée.

    En parlant de "Queen II" je me souviens que vers la fin des 70's, certaines personnes l'encensaient, en partie parce que c'était le plus ouvertement "Hard".

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