vendredi 27 juin 2014

ELI WALLACH (1915 - 2014)


On parle de western aujourd’hui, et on apprend la mort de l’acteur Eli Wallach , dont la trogne rusée et les yeux qui frisent apparaissent dans LE BON, LA BRUTE, ET LE TRUAND. Un de ses rôles les plus marquants, c’est lui le Truand, et pourtant, Eli Wallach avait déjà fait sensation bien avant, dans un autre registre.

Les Désaxés, Le Bon, la Brute et le Truand, Le parrain III, The Ghost Writer.
Wallach, et quelques autres de sa génération (Brando, Newman, Taylor, Clift, Dean, puis De Niro…) sortent du moule du fameux Actor’s Studio, cette école dramatique qui a forgé tous les talents des années 50. Un jeu très intellectualisé, une méthode, qui vue d’Europe, comparé à des Piccoli, Noiret, Mastroianni, Mason, fait parfois sourire, mais qui a donné quelques bons résultats ! Eli Wallach n’est pas pour moi le prototype de ce style de jeu, il est moins marqué que d'autres (Montgomery Clift par exemple) ou alors, il montrait moins sa technique ! Tant mieux. D’autant que ses rôles comportaient des scènes plus comiques, cocasses, il jouait les seconds rôles, les trublions.

Après le passage obligé des pièces de Shakespeare ou de Tennessee Williams, à Broadway, il débute au cinéma en 1956 dans BABY DOLL d’Ellia Kazan, adepte lui aussi de la Méthod. 4 ans plus tard, le voilà déjà sur un cheval, flingue en main, dans LES SEPT MERCENNAIRES, mais surtout, sa composition l’année suivante dans LES DÉSAXÉS de John Huston, au côté de Marylin Monroe, Clark Gable et Montgomery Cliff, reste une de ses plus belles prestations. Il va chevaucher dans LA CONQUETE DE L’OUEST (1962) ou L’OR DE MACKENNA (1969) mais c’est son apparition dans le western de Sergio Leone en 1966, au côté de Clint Eastwood, qui fera sa gloire. Léone, qui l'avait repéré dans LA CONQUETE DE L’OUEST et avait senti le potentiel comique de l'acteur, lui propose le rôle de Tuco, le truculent et sympathique bandit mexicain qui vole la vedette à Clint Eastwood et Lee Van Cleef. A noter que ce rôle a bien failli être son dernier, Eli manquant de se faire décapiter par un train durant une cascade ! Il enchainera quelques autres westerns européens, avec Sergio Corbucci ( le désastreux LE BLANC, LE JAUNE, ET LE NOIR) , Duccio Tessari (l'amusant ET VIVA LA REVOLUTION avec Franco Nero) ou encore Guiseppe Colizzi (l'excellent LES 4 DE L'AVE MARIA où il incarne le bandit Cracopoulos). Vous remarquerez que les titres français renvoient souvent à Leone... On l’avait vu aussi dans LORD JIM de Richard Brooks. Et il a tourné sous la direction de Gérard Oury, dans LE CERVEAU, avec David Niven et Belmondo.

S’il tourne régulièrement, aussi bien pour la télé, on va le remarquer plus récemment dans THE TWO JACK de Jack Nicholson (1990) la suite de CHINATOWN de Polanski, et dans le PARRAIN III de Coppola. Il retrouve Clint Eastwood – réalisateur - en 2003 pour MYSTIC RIVER, et la dernière fois où je l’ai vu au cinéma, c’était une courte apparition, malicieuse, dans THE GHOST WRITER de Roman Polanski (2010) où il jouait un type qui en sait beaucoup mais en dit peu, dans une baraque giflée par le vent. La même année, il apparait pour la dernière fois dans un collectif de courts métrages I LOVE NEW YORK.

Eli Wallach était né en 1915 et était presque centenaire. Il avait un an de plus que Kirk Douglas, toujours de ce monde, avec qui il avait tourné le polar A LOVELY TO DIE (1968), et la comédie COUP DOUBLE (1986) avec aussi Burt Lancaster.   

RIP TUCO! Vidons notre 6 coups en son honneur!


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