mardi 24 juin 2014

The RIDE



Ne pas confondre The Ride avec The Rides, le "supergroupe" dont je vous ai parlé récemment bâti par Stephen Stills, Barry Goldberg et Kenny Wayne Shepherd (relire la chronique). Quoique on puisse aussi parler de supergroupe avec The Ride, puisque  ses 3 membres sont eux aussi des musiciens qui ont fait parler d'eux par ailleurs, ainsi Philippe Fernandez est bien connu de nos lecteurs avec son groupe Big Dez dont il assure guitare et chant, quant à Philippe Poitevin, il souffle dans son harmonica au sein de Tip on in. Le 3eme larron est un beau gosse italien, Marco Cinelli, guitariste en solo ou au sein du band Growlin' Love & Pain. Nous avons donc affaire à 3 musiciens chevronnés qui arpentent les routes du blues depuis un moment et affichent une solide expérience des planches.
Nos trois mousquetaires de la note bleue ont aussi en commun l'amour du blues, un amour qui ressort par tous les pores de leur musique; ils ont choisi de l'exprimer en acoustique, de façon épurée et directe, guitares, dobro, harmonica, et le chant qu'ils se partagent, ce qui est d'ailleurs agréable car  les 3 voix différent et amènent de la variété. Du blues très roots donc, un pied nu dans les boues du Mississippi mais l'autre en ville, à New York ou Chicago,  en pompe classieuse. The Ride allie la ruralité de John Lee Hooker, Skip James, Robert Johnson, Son House, Sonny Terry et Brownie McGhee au blues plus urbain et léché d'un Big Bill Broonzy.  On pensera également au Révérend "Blind" Gary Davis ou au Piedmont blues de Pink Anderson et plus prés de nous à Eric Bibb.

Un album qui baigne dans une ambiance laid back à la Tony Joe White ou JJ Cale, dans laquelle le blues se colore de country et de folk, et on ressort de l'écoute de ce disque apaisé, baignant dans la félicité; tiens, un tel produit devrait être prescrit par la sécu en cas de stress et surmenage!
10 titres au programme dont 4 reprises des harmonicistes Billy Branch ("Where's my money") et Gary Primich ("Bad dog", un épatant boogie à la John Lee Hooker, avec en guest les percus de Benjamin Colin), de Otis Smothers "I got my eyes on you" et de l'incontournable Willie Dixon (un superbe "Back door man" tout en finesse, oubliez l'épaisse version des Doors). Et les compos originales sont toutes aussi bonnes que ce soit "Deadline", "Town motel blues", "five string man" ou "I got to find my baby" avec derrière le piano un autre échappé de Big Dez, Bala Pradal.
C'est certain, pour afficher une telle virtuosité ces gars ont du vendre leur âme au diable à un Crossroad du coté de Clarksdale (Mississipi), ou plutôt de Romainville ou a été enregistré ce petit bijou; mais sans feeling la virtuosité n'est rien qu'une sale manie (pour plagier Brassens) et feeling et sensibilité ils en ont à revendre nos  trois lascars!
Vous l'aurez pigé, gros coup de cœur; vous aussi, partez pour ce "Ride" aux sources du blues, vous ne le regretterez pas!

ROCKIN-JL


chronique également parue dans le N°37 de BCR La Revue.
  revue trouvable sur Paris à ces adresses: Lenox records 138 rue Legendre (17eme) / Paralleles 47 rue St Honoré (1er) / Rock Paradise 42 rue Duranton (15eme); sinon par correspondance, voici le mail : bcrlarevue@free.fr, contactez Arol de ma part.

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