jeudi 28 janvier 2016

PORCUPINE TREE - In Abstentia (CD 2002) – par Vincent le Chaméléon



L'arbre qui cachait une forêt

Si Steven Wilson avait choisi la peinture, plutôt que la musique, afin d'y exprimer ses sensibilités et y dépeindre ses univers, il y a fort à parier que ses tableaux auraient été comparés à la plupart des œuvres d'un Salvador Dali. Pourquoi me demanderez-vous ?!! Parce que tout comme le peintre, la musique de son groupe PORCUPINE TREE ne répond à aucun dictat, ni a aucune logique. Tout se mélange, tout se bouscule en permanence tout au long de ces quelques 50 minutes de musique. 
Ainsi, il n'est pas rare de voir des plaines arides cohabiter avec des tours de verres de 100 mètres de hauteurs. Les chants d'oiseaux se heurtant parfois, eux aussi, a des silences d'outre tombes, tandis que les clichés jaunis de nos arrières grands-parents se retrouvent transformés, et soudain sublimés, quand ils se voient eux-mêmes unis autour d'autres clichés tirés d'un vieux Polaroïd du chanteur/guitariste Steven Wilson.

de G à D: Richard Barbieri (claviers), Steve Wilson (chant/guitares),
Gavin Harrison (Batterie) et Colin Edwin (basse)
L'originalité de la musique des anglais tiens finalement à ces subtils liens auxquels nous convient Steve Wilson et ses acolytes. L'imagerie (presque morbide) du passé, jouxtée à une écriture totalement encrée dans notre présent confère d'ores et déjà quelque chose d'assez particulier au sein d'une œuvre telle que celle-ci. 
La musique progressive de PORCUPINE TREE s'amuse en permanence de ça : Les grands écarts. L'héritage des Beatles côtoie des sonorités étroitement liées à celles de l'univers Metal par exemple ; Celui d'un Opeth (pour l'ambiant) par exemple, ou celui de Dream Theater (pour l'aspect plus technique qu'auparavant de sa musique).
De ce fait, ne vous étonnez pas de vous sentir quelque peu désorienté lors des premières écoutes. Car avec In absentia la bande à Steve Wilson repousse il est vrai encore d'avantage ses propres limites. Mais sans jamais que leur musique, bien que très élaborée, ne se fasse au détriment de l'émotion et des mélodies qui la compose.
Il me faut également vous faire remarquer que, si la renommée de la formation est encore aujourd'hui ce qu'elle est, l'ascension et la reconnaissance dont jouit désormais cette formation à 4 auront été longues et fastidieuses. Il faudra bel et bien reconnaître aussi que l'arrivée du nouveau batteur Gavin Harrison sur cet album, aura, j'en suis certain, beaucoup penché dans le succès croissant du groupe.
Le fait est qu'en durcissant parfois sa musique, beaucoup plus souvent qu'auparavant, PORCUPINE TREE allait enfin accéder au statut de groupe à l'influence notable au sein de la sphère néo progressive et Metal.

Steve et sa section rythmique du tonnerre
Ma seule vraie interrogation à propos de cet album n'aura cessé de se porter sur son illustration. Pas sûr qu'elle est servie le groupe de la meilleure façon qui soit afin d'accroitre encore d'avantage son succès. Mais la notion même de succès n'ayant de toute façon jamais été la préoccupation du groupe, ni celle de Steven Wilson...
Reste que cette illustration demeure en complète opposition avec le contenu d'une musique telle que celle-ci. Du moins sur le plan strictement musical.
Sachez enfin qu'il existe plusieurs éditions de cet album, avec Bonus de rigueurs : Clips, titres inédits, etc. A vous donc de faire le meilleur choix.

Plus tard, Steven Wilson poursuivra dans cette même voie (le temps de 3 albums) avec une originalité et une qualité moindres d'album en album.
Depuis, sentant sans doute que son groupe commençait à tourner fortement en rond, l'ultra prolifique Chanteur/guitariste/producteur/arrangeur Steve Wilson œuvre désormais sous son propre nom, mettant en "stand by" le groupe... Et pour combien de temps ?

Toujours est-il que depuis la publication de son premier essai, l'excellent Insurgentes (voir article), la musique de Steve Wilson demeure à ce jour toujours aussi captivante.




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