jeudi 11 février 2016

ASTONVILLA - Joy Machine (CD 2014) – Par Vincent le Chaméléon



Fred a terre

Autant sa pochette est des plus attirante, autant mon plaisir d'écoute de ce cinquième album studio d'Astonvilla aura engendré chez moi un plaisir bien timide. Pour ne pas dire assez décevant. Et puis 9 années d'attentes pour moins de 40 minutes de musique…
Astonvilla en 2014, c'est d'abord son chanteur : Fred Franchitti. Seul rescapé de la formation d'origine. Celui qui jadis savait écrire des textes bien troussés : Énigmatiques, poétiques, contestataires et même assez rebelles le plus souvent, comme ils l'avaient encore été sur le sublime et définitif De Jour Comme de Nuit (voir chronique). De ces textes-là, donc, il n'y a plus traces ici sur ce timide, bien court et bien moribond Joy Machine. Fred nous y comptant son spleen, ces ruptures, l'abandon, la fuite, la distance, ou quelque chose comme ça, d'une voix monotone et sans relief apparent. A ce petit jeu-là, il arrive que la méthode fonctionne, le temps de un ou deux morceaux. Mais sur la durée c'est autre chose. Et puis c'est aussi sans compter que deux autres titres sont eux carrément chantés en anglais. Zut !

Bref, même si ce Astonvilla là revêt par bien des aspects des colorations nettement plus proches d'un Depeche Mode que de celui d'un Rock à haute teneur en électricité, et quand bien même l'écriture de quelques morceaux lorgnerait assez du côté d'un Alain Bashung (celui de Fantaisie Militaire), le problème se pose d'avantage pour moi dans ce rendu global d'une musique que je qualifierai ici de franchement fainéante. Et pour un fan possédant l'intégralité de la discographie du groupe, je suis quand même un tantinet amer à l'écoute de cette dernière livraison.
Seul rescapé du disque précédent : Le batteur. On se demande d'ailleurs bien ce qui a pu le motiver à poursuivre l'aventure commune avec Fred, tant ce qu'il y joue aurait tout aussi bien pu l'être avec une machine (justement).
Quand il arrive que les morceaux s'énervent un peu, les quelques notes de guitares égrainées çà et là par-dessus d'épaisses orchestrations électro, ne permettent pas au disque de décoller pour autant, afin de rendre le disque plus attractif qu'il n'est.

Je suis donc, vous l'aviez sûrement déjà compris, un fan plutôt déçu à l'écoute de ce Joy Machine.




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