jeudi 24 novembre 2016

ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA - par Pat Slade





ELO l’Ovni du Progressif





Electric Light Orchestra est un groupe de Birmingham qui aurait pu rester complètement inconnu, seulement voilà : la réunion de trois musiciens et une note de violoncelle vont tout changer.


Après avoir fait partie de The Move de 1965 à 1970, Jeff Lynne, guitariste et claviériste - caché derrière sa barbe et ses lunettes fumées qui lui donne des faux airs d’Eric Bloom le guitariste du Blue Oyster Cult -, Roy Wood multi instrumentiste, guitare, hautbois, corniste… et une carrure à pouvoir reprendre le rôle de Rubeus Hagrid dans la saga Harry Potter et enfin Bev Bevan, le batteur qui plus tard, le temps d’une tournée, accompagnera Black Sabbath, vont créer un groupe d’expérimentation. ELO offrira un mélange de classique, de rock progressif et de pop. Des années d’existence épisodique, mais toujours derrière eux des cohortes de fans à chaque apparition ou à chaque sortie d’un enregistrement. Et côté enregistrements, ils ne feront pas dans le détail : 14 albums studios, 5 live, 15 compilations et 43 singles. Et les choses ne se feront pas attendre. Après un premier album au titre éponyme «The Electric Light Orchestra» sortie en 1971 un premier single en sera extrait et va mettre le feu aux poudres avec «10538 Overture» qui se classera au top 10 en Angleterre. Avec ce premier titre le concept ELO est devenu réalité. Mais des tensions entre Jeff Lynne et Roy Wood amènent ce dernier à plier bagage. Il partira créer un groupe de glam-rock : Wizzard.

Jeff Lynne deviendra l’unique capitaine du vaisseau et recrutera de nouveaux musiciens dont le claviériste Richard Tandy qui jouera un rôle essentiel dans la sonorité d’ELO. Au début de l’année 1973, sort «ELO 2» avec un titre va encore les faire monter la nororiété du groupe d’un cran : une reprise de Chuck Berry «Roll Over Beethoven». Une version qui va inclure plusieurs motifs de la symphonie n°5 de Beethoven et qui deviendra emblématique pour le groupe qui conclut leurs concerts avec ce titre.  Le premier disque d’or arrive l’année suivante avec «Eldorado» et leur premier hit «Can’t get it out of my head». Le suivant, chargé d’effets sonores, va assoir leur popularité aux États-Unis. En 1977 le double album «Out of the blues» va faire d’ELO le groupe à voir sur scène. Une tournée mondiale où le groupe apparait sur scène en sortant d’un vaisseau spatial, le tout arrosé par des rayons lasers. Plusieurs hits comme «Turn to Stone», «Sweet Talkin’ Woman», «Mr Blue Sky», «Night in the City», «Wild West Hero», un album ou le perfectionnisme et l’admiration inconditionnelle pour les Beatles de Jeff Lynne se font bien ressentir. Si les 4 de Liverpool avaient survécu à la tempête Yoko Ono, ils auraient surement «sonné» de cette manière. Avec «Discovery» en 1979, le groupe atteint l’apogée de sa célébrité. Teinté de disco, ce sera aussi la disparition des violons au bénéfice des synthétiseurs, évolution qui ne l'empêchera pas de faire, encore une fois, une moisson de tube comme «Shine à Little Love». 


Jeff Lynne coécrit la BO du film «Xanadu» avec Olivia Newton John. Le groupe va encore engranger deux disques de platine. La musique du film aura autant de succès que le film lui-même. Deux morceaux feront le buzz : «I’m Alive» et «All Over the World» (Ce dernier que l’on peut aussi entendre dans le générique de fin du film «Paul»).


En 1981, sort l’album «Time» (Platine aussi) avec son titre «Hold on Time» et une partie des paroles en français «Accroches-toi à ton rêve, quand tu vois ton bateau partir, quand tu sens ton cœur se briser…» (Avec l’accent à y accrocher son chapeau !) Son clip qui sera considéré comme le plus innovant depuis «Ashes to Ashes» de David Bowie fera le succès de l’album.  Le groupe commence à se désagrégé avec «Secret Message». Un double album jugé trop coûteux par la maison de disque. Bev Bevan veut rejoindre Black Sabbath et le bassiste Kelly Groucutt qui officiait depuis 1975 abandonne le navire.

Réduit à trois, ELO fera un dernier disque «Balance of Power» qui n’aura pas le succès des albums précédents. Après un dernier concert à Stuttgart en 1986, le groupe décide d’arrêter.
Pendant cette pause, Jeff Lynne, en homme s’affaire avisé, s'active comme producteur et compositeur pour Georges Harrison, Randy Newman et Tom Petty. Il produira «The Beatles Anthology» et fera partie du super groupe The Traveling Wilburys composé de Bob Dylan, Tom Petty, Georges Harrison, Roy Orbison et Jim Keltner.


Jeff Lynne
Il faudra attendre 2001 pour que Jeff Lynne reforme ELO le temps d’un album «Zoom» avec quelques invités de marque comme Georges Harrison et Ringo Starr. Du groupe lui-même, il ne reste plus que Richard Tandy au clavier et parmi les nouveaux musiciens la petite amie de Jeff Lynne, Rosie Vela. Nouvelle éclipse pour ELO, mais un regain d’intérêt du public pour le groupe donnera l’occasion d’un concert à Hyde Park en 2014 devant 50.000 personnes. Jeff Lynne commencera à enregistrer un album qui sort en novembre 2015 «Alone in the Universe» sous le nom de Jeff Lynne’s ELO. 


Electric Light Orchestra reste un groupe à part dans le rock par son innovation musicale et son sens de la mélodie. Mais à la différence de son avatar, ELO n’a pas été un Ovni dans le ciel du rock progressif.





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