jeudi 25 mai 2017

FREDOBERT - LE BLUES DU BERRY par Pat Slade




Fredobert le régional de l’étape






Me voici dans l’Indre, pas loin du Cher, la région d’Hélène Gerray. A en croire que le Berry est un vivier de talents cachés. Pourtant quand je pense à cette région, je ne peux m’empêcher de penser à des paysans bourrus avec un accent comme Gérard Rinaldi le chanteur des Charlots s’amusait à imiter et à parodier dans beaucoup de leurs titres. Mais sur la Capitale, nous sommes des ignorants qui nous basons sur des clichés bien définis (Ben oui ! Les corses sont fainéants, les bretons alcooliques, les auvergnats radins… etc.), pour preuve que le parisien est bête et borné ! (Mais ne faisons pas de généralité !).

Aujourd’hui je vais parler de Fredobert, un nom qui sonne comme un calembour… Fred Daubert de son vrai nom devient Fred d’auber comme s'il avait donné son patronyme à une station du métropolitain dans le 9e arrondissement de Paris ou encore Fred Aubert, créateur d’une ligne de puériculture ou encore le petit frère de Jean-Louis Aubert l’ex. braillard de Téléphone… Mais je m’éloigne de mon sujet. Entre les lentilles, la truffe noire, le tout arrosé de Sancerre ou de Valençay, le Berry est quand même une région qui donne de bonnes choses au point de vue gastronomique mais… Pardon ? Oui Rockin je sais, Je ne fais pas une chronique pour le guide du routard Berry 2017 !

Mais Fredobert c’est quoi ? Prenez un shaker mettez une goutte de Yves Jamait, une autre de Thomas Fersen, un chouïa de Benabar, un soupçon de Thomas Dutronc un rasade de Brassens et complétez le tout avec du Fred Aubert. A l’écoute de l’album 6 titres «Sur les bords de l’Arnon» (l’Arnon est une rivière qui coule de la Creuse au Val de Loire), ce petit EP de 2013 sonne très «Parigot». A l’écoute, on se croirait sur les bords du canal Saint Martin. Le premier titre «Impasse Florimont» : un hommage à Brassens qui y vivra de 1944 à 1966, Fred fera aussi à la fin de la chanson un petit clin d’œil à Gainsbourg avec la rue de Verneuil. «Raymond des Abbesses» s’écoute comme une promenade dans le 18e arrondissement au petit matin. «Marcel B.» l’hommage a l’artiste clochard Marcel Bascoulard, poète et dessinateur qui sera assassiné en 1978, joli morceau d’un homme qui vivra en marge toute sa vie. «Vieille Branche» est un titre comme on en entend plus, nostalgique et mélancolique, de la vraie poésie. «Sur les bords de l’Arnon» une petite pépite qui ne ce fait plus à notre époque et c’est bien dommage, heureusement qu’il y a encore des compositeurs qui ont une âme de poète.



Fredobert Le blues du Berry




Changement de registre et changement de rythme. Dès les premiers accords de «Rosita», j’ai cru entendre le début de «Sultan of swing» de Dire Strait ! Fred aurais tu mis les doigts dans la prise du 220 volt avec ce jolie petit pont de guitare électrique à 1 minute 40 ? Et puis voila que tu vas rejoindre Django Reinhardt et sa musique manouche sur la ligne n°9 avec «La fille du métro Voltaire». «La grange à Mimile», un titre très province qui met à jour ce que nous autre des grandes villes nous ne pouvons connaître si nous restons dans notre béton.

Changement encore de genre avec «La véritable histoire de Noé» parti sûrement avec Bob Marley en figure de proue, un petit reggae sympa. «Valentin» et son intro à l’harmonica, une très très belle chanson d’un homme qui va passer au grade de «Papa» et qui imagine comment sera la vie d’après, sûrement un titre vécu par l’auteur.
Sortez les balais de batterie, la contrebasse et sur un rythme jazz «La complainte du facteur», la misère sexuelle d’un métier, un titre que tout les hommes de lettres vont oblitérer, des paroles qui amène le rire (Pour l’anecdote, j’ai passé deux fois le concours de facteur et ce n’est pas aussi simple que l’on pourrait le croire). «Le cabaret» une magnifique orchestration sur le thème de la mort d’une salle de spectacle, d’un réalisme à pleurer. 

 «Les vacances chez mémé» : Qui n’a pas connu ça ? C’est frais, ce sont les souvenirs de beaucoup d’entre nous, mais peu les ont chantés ! «Habemus Papam» Qui veux dire en latin «Nous avons un pape» Son de cloche et de moto qui démarre, un pape qui joue de la Gibson, qui en a marre de son taf, démissionne et se barre en Harley. Une vision du Vatican plutôt humoristique avec sa musique latino. 
«Le blues du Berry» : Une chanson autobiographique, Fred nous parle de sa vie avec sur fond sonore d’une strato et évidemment sur un rythme blues, un peu de Bill Deraime dans ce morceau. Et pour finir, on retrouve «Marcel B.».  


Fred Daubert n’est pas tout seul, il a écrit la plupart des titres (paroles et musiques) parfois aidé de son contrebassiste, bassiste, clavier, saxo, percu, kazoo et boîte à meuh Benoit Caillault. Il n’est pas tout seul sur scène, car en plus du susnommé  on trouve Joël Valade à la guitare et au banjo, Yannick Cluseau à la batterie, aux percussions et au vélo (?). On trouvera aussi un tas d’autres partenaires qui viendront prêter leurs concours à l’enregistrement, ainsi trois dames pour «Voix de rombière et rire de pétasse» et même un chien… (Et merci à Lebo pour le «Ouaf»).


Comme d’habitude, j’ai écris cette chronique en n’écoutant que les CD, donc je me sauve sur la page du personnage pour lire sa bio (Ben oui ! Je fais parfois tout en dépit du bon sens !). Et puis pourquoi irais-je voir sa bio puisque résume tout dans la chanson titre ? Mais son passage par Paris dans les années 90 a laissé des traces profonde dans son inspiration et cela s’entend. Je tiens à rajouter que Fred à fait une session guitare sur l’album d’Hélène Gerray «De l’air !» (Dès que je peux la replacer, je ne me gène pas !)

Je ne mâcherais pas mes mots, «Le Blues du Berry»  c’est frais, c’est parfois drôle, parfois élégiaque mais surtout touchant.
Fred Daubert c’est du très bon ! Fredobert c’est du très grand !   

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