jeudi 1 juin 2017

TOM NOVEMBRE "Version pour doublage" (1982) par Pat Slade



J’avais déjà parlé de Tom Novembre, mais jamais de l'un de ses albums. Il est maintenant reconverti dans le cinéma, le théâtre et la télévision. Je vais parler du musicien-parolier et de sa première trace phonographique. En plein mois de mai, je parlerai de Novembre.

 



Tom 1





Être le frère de… Est-ce plus facile pour… ? Pourtant ces deux-la s’étaient juré quelque chose : «Le premier qui arrive attend l’autre». Le jeune Charles-Elie arrivera en tête en 1978 avec «Douze chansons dans la sciure» quand à Jean-Thomas, il attendra 1982 pour sortir son premier album «Version pour doublage». 

Une pochette en noir et blanc avec un grand bandeau écrit Tom Novembre et une photo du bonhomme relooké façon Dashiell Hammett ou Joe Jackson à l’époque de «I’m the man» en 1979 ou encore Léonard Cohen «Popular Problems» en 2014. Pour les musiciens, il ne se cassera pas la tête puisqu’il prendra ceux de son frangin que l’ont trouvaient sur l’album «Quoi faire». Jerry Lipkins au clavier et Yves Botte (Plus connu sous le pseudo d’Alice Botte «Le gaucher silencieux») pour ne citer que cela. Si Charlélie ne l'a jamais invité sur ses albums, Tom ne fera pas de même, non seulement il s’occupera des arrangements, des overdubs, jouera de l’harmonica, composera un titre et produira l’album. Il sera aussi de la partie conceptuelle de la pochette sous le pseudo de B.Scout avec Tom et Mah Duboy (martine Dubois) une artiste graphique qui s’occupera de tout les visuels de l’artiste nancéien et qui, je suppose, a eu une histoire à l’époque de l’enregistrement de l’album en question (Info dans une interview de Gérard Bar-David dans un Best» de 1982).  

Les chansons de Tom Novembre, tout comme celle de son frère à cette époque, sont des tranches de vie racontées simplement sans prise de tête, de petites anecdotes de la vie de tous les jours qui auraient pu arriver à n’importe qui d'entre nous. Ne chercher pas dans sa musique de grands accords de guitares saturées ni de solo de batterie de 10 minutes, les synthés font  le plus gros du travail. Les bandes son et les bruitages sont aussi les invités sur certains titres.

«Gare aux nougats» : des bruits de pas sur le bitume, des cris dans le lointain et des accords plaqués sur un clavier et une intro qui ressemble au générique du dessin animé «Batman» de 1966. L’histoire en gros est que si tu ne fais pas attention à certaines choses dans ta vie, tu risques de te faire marcher sur les pieds.
«Pique-nique» : un petit rythme de batterie soutenu et une journée au bord de l’eau avec son sauciflard, ses fourmis, ses bons et ses mauvais cotés.

«Ouistiti» : La voix d’une dame qui interpelle un animal, une musique nostalgique synthétisés sur des paroles qui paraissent banales, un texte qui pourrait être un argumentaire contre le système carcéral des animaux. Le morceau ce termine sur les cris d’un ouistiti.
«Ca cavale» : avec une intro de 57 secondes en avant propos. Le titre écrit par Charlélie avec un Tom Novembre qui nous décrit la folie quotidienne des grandes surfaces tout en jouant les camelots aboyeurs. 

«Y’a des jours avec et y’a des jours sans» : un genre d’inventaire à la Prévert qui parait loufoque mais qui sous entend un sentiment complexe.
«Tacot Maudit» : comme son titre l’indique, l’histoire d’un homme et les problèmes que lui cause son automobile. Un morceau drôle et réaliste «Alors s’il cale même de l’allume- cigares, j’en fais une compression pour César»   

«Silence» : un morceau plein de nostalgie avec une ambiance de film noir, musicalement habillé entre synthé et basse. Et toujours ce genre d’inventaire des choses qui nous entourent et qui racontent une histoire. Un des plus beaux titres de l’album.
«Je cherche mon scoubidou» : à la première écoute, un enfant demandant à sa mère où est son scoubidou. Des paroles qui paressent affligeantes, mais il y aurait-il un double sens ?

«Le défilé des mois d’été» Bienvenue chez les juillettistes et les aoûtiens, ceux que l’on croise tout les ans sur les plages de France. Une image acide ciselée par Tom Novembre des congés payés à notre époque.
«Berlin-Berlingot» une intro au clavier joué en mineur. Qui est ce Berlin-Berlingot ? Un artiste de cirque comme le chante l’artiste ? Ou, il y a-t-il encore un message secret dans cette chanson ?

«Version pour Doublage» : avec ses textes loufoques mais qui entendent toujours une critique. Tom Novembre manie le second degré avec des textes intelligents, ce qui est très rare et pour la musique, tout comme son frangin Charlélie, à l’époque c’était du jamais entendu.
Son second album l’année suivante «Toile cirée» sera dans la même veine.

Tom Novembre avec sa voix grave et suave, un artiste complet (Ce doit être de famille) qui joue depuis ses débuts du Omnichord Suzuki un instrument électronique dont se servent aussi Brian Eno, Sean Lennon ou encore Stefan Olsdal de Placebo. Tom Novembre, 3 albums originaux, deux compilations, une musique et des textes sans prise de tête à écouter sans modération.





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