jeudi 23 novembre 2017

SAVOY BROWN "Witchy feelin' " (2017-Ruf Records)


J     e ne vais pas vous refaire ici la story de Savoy Brown, un des groupes fondateurs  du fameux mouvement "british blues" qui  naquit dans l'Angleterre des sixties et  où beaucoup de groupes phares des seventies firent leurs premières armes (les Stones, Fleetwood Mac, les Animals, Alexis Korner, Chicken Shack, les Bluesbreakers de John Mayall et pour pousser plus loin des  groupes comme Cream, Led Zep ou Jethro Tull sont aussi issus du mouvement ). Quant à Savoy Brown, fondé en 1965 , le combo aura vu défiler au long de ses 52 printemps plus de 60 musiciens - je renvoie à ma chronique de 2014 sur l'album "Goin to the delta" -  et ceci doit être son 39 ème album si on compte les 7  live.  Le garant de la marque Savoy Brown est bien sur Kim Simmonds, seul membre présent depuis le début et sur tous les albums et maintenant seul maître à bord, chanteur , songwriter et guitariste puisque 2012 le groupe fonctionne en trio avec juste une rythmique pour le soutenir : Pat De Salvo (bass) et Garnet Grimm (drums), un duo bien rodé par 5 ans de concerts et 4 albums et parfait soutien de leur leader. 

     Le gros riff heavy blues rock  de "Why did you hoodoo me" nous fait comprendre d'entrée que la maison de retraite attendra encore un peu  pour le Kim (70 ans dans une semaine) dont la guitare omniprésente et la voix burinée mènent ce blues rock vaudou de bonne facture; on peut penser à du Bonamassa , du Pat Travers ou des trucs du genre. "Livin on the bayou" est plus laid back à la JJ Cale ou Tony Joe White avec aussi un petit coté Creedence Clearwater Revival, pas que dans le titre qui évoque bien sur "Born on the bayou", mais aussi  dans le riff à la Fogerty, une des 2 ou 3  meilleures plages  de l'album. Retour au solide blues rock avec l'autobio  "I can't stop the blues",  avec encore un festival de guitare bluesy à la Albert King. Le morceau titre "Witchy feelin' " nous entraîne dans un mid tempo enfumé aux vapeurs de sorcellerie voodoo, de mangroves  hantés de crocodiles et de  zombies..."Guitar slinger" c'était le titre d'un album de Johnny Winter en 1984, alors clin d'oeil ou hommage au plus célèbre  albinos texan, en tous cas ça  envoie bien. Groos boogie à la ZZ Top, Canned Heat ou ....Savoy Brown pour "Vintage man" dans lequel Kim nous raconte son mode de vie "vintage". Il sort la slide sur le pur blues "Standing in a doorway", avant un autre titre dans la longue tradition boogie/ blues de Savoy Brown "Memphis blues" , tout comme le blues rock  "Can't find paradise" .
"Thunder, lightning & rain" nous donne  la météo , alternant plages calmes et fureur électrique  portée par une wah-wah Hendrixienne  et il est temps de finir avec  "Close to midnight", un instrumental aérien et reposant.

     Pour la conclusion je vais pas me fouler (au prix où je suis payé ...) et reprendre mot pour mot ce que j'écrivais il y a un an pour l'album précédent "the Devil to Pay" : "Un album qu'on ne comparera pas aux Savoy Brown des seventies -c'était une autre époque, d'autres musiciens- mais qu'on appréciera pour ce qu'il est, à savoir un très honnête album de blues rock mitonné par un vieux routier du genre." 

ROCKIN-JL

 
Autres articles / Savoy Brown (liens) Kim SIMMONDS and Savoy Brown "The Devil to Pay" (2016) ; "Goin' to te Delta" (2014)

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