mardi 5 décembre 2017

SIMON & GARFUNKEL - The concert in Central Park (1981) - par Pat Slade




Un des plus grands concerts de l’histoire de la musique avec seulement un duo et une guitare.





…douze ans plus tard !





Simon and Garfunkel ont toujours été pour moi un mystère. Comment deux gars qui chantent ensemble depuis 1955 et avec un premier single en 1957 ont eu le succès que l’on connaît ? Les titres écrits par Paul Simon sont restés dans toutes les mémoires bien sûr, mais que faisait Art Garfunkel en attendant ? En regardant la discographie de ces derniers, soit six albums entre 1964 et 1970 (Ce qui est peu !), Garfunkel n’a écrit aucun morceau, hormis quelques arrangements par-ci, par-là, à croire que ce dernier se la coulait douce en attendant que son comparse compose les grands morceaux qui feront le succès du duo. Mais alors comment se fait-il qu’ils soient restés ensemble pendant ces quelques années ?

Leur dernier album «Bridge OverTroubled Water» sortira en 1970 et sera vendu pendant deux ans, ce qui en fera l’album le plus vendu de tous les temps à cette époque, mais cela sonnera le glas du duo où les divergences commenceront à apparaître. Le divorce est consommé, chacun va travailler à son album solo. Leurs routes se croiseront par trois fois jusqu’à ce jour de 1981. Alors que leurs carrières solo battent un peu de l’aile, ils vont être contactés par le producteur de spectacles Ron Delsener avec sur sa carte de visite que des noms prestigieux comme Jimi Hendrix, les Rolling Stones, Eagles et les BeatlesMalgré l’animosité qui règne entre les deux hommes, ils accepteront de se réunir pour cet unique concert qui a pour but de récolter des fonds pour la rénovation de Central Park. Ils décideront d’enterrer la hache de guerre pour aider leur ville natale.


Mais, ils n’y aura pas qu’eux sur la scène, ils vont s‘entourer de très bons musiciens comme Steve Gadd le batteur qui accompagnera Joe Cocker, Paul McCartney, Michel Jonasz et beaucoup d’autres : le guitariste Pete Carr avec un C.V tout aussi impressionnant ; Joan Baez, Bob Seger, Rod Stewart… ou encore Anthony Jackson, le virtuose de la basse et créateur de la «6-string contrabass guitar».

Face à une scène conçue pour ressembler à un toit de New York avec un réservoir d’eau et une prise d’air, environ 500.000 personnes (Plus selon Wikipédia) vont s’entasser sur la grande pelouse du parc, les responsables prévoyaient un peu plus de 300.000 personnes, mais comme le concert était gratuit… ! Tous les grands titres du groupe seront joués, un véritable «Best-of» en live, un copier-coller du «Simon and Garfunkel’s Greatest Hits» de 1972 avec quelques titres en moins comme «El Condor Pasa», «Cecilia» ou «I Am a Rock».


Après une présentation sommaire d’Ed Koch, le maire démocrate de la grosse pomme, les accords de «Mrs Robinson» entament un concert qui devrait s’annoncer grandiose. Évidemment, il le sera, un enregistrement sonore réalisé ce soir là et un film complèteront l’ensemble. Certains titres différeront de leurs versions originales comme «Me and Julio Down by the Schoolyard» qui prendra des éléments latino, du rock avec quelques reprises comme celle de Chuck Berry «Kodachrome/Maybellene» et des Everly Brothers «Wake Up Little Susie». Pourtant un incident arrivera quand Paul Simon chantera «The Late Great Johnny Ace». Johnny Ace était un musicien de rhythm and blues qui mourra accidentellement en 1954 en jouant avec un pistolet. A quelques accords de la fin du morceau, un spectateur montera sur la scène, ira vers Paul Simon en lui criant  «J’ai besoin de vous parler !». L’homme sera évacué manu militari par la sécurité. Dans cette chanson Paul Simon parle à la première personne, comme un narrateur à propos de la mort de Johnny Ace, J.F.Kennedy et John Lennon. Le morceau n’apparaît pas sur le disque, mais on peut apercevoir l’agression sur la vidéo. Il finira le titre avec un peu d’inquiétude sur le visage.


Le 17ème morceau «The Boxer» propose une strophe supplémentaire pour remercier le public. Ce qui devait être le dernier titre du concert sera prolongé de quatre rappels avec «The sound of Silence» et une reprise de «Late in the Evening» joué plus tôt dans la soirée avec un ensemble de cuivre et un public qui se lèvera et dansera au rythme de la musique.

La vente de l’album sera à la hauteur de l’événement, deux millions au États-Unis, et sera certifié double album de platine ; 1.270.000 d'exemplaires en France : disque de diamant.
Après une tournée mondiale, le duo essaiera de relancer la machine en enregistrant un album, mais les désaccords sont acerbes et Garfunkel abandonnera le projet et cela deviendra le nouvel album solo de Simon «Hearts and Bones».

«The Concert in Central Park» un album live qui s’écoute avec nostalgie. S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer.     




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire